Bonjour à tous et bienvenue dans une Analytique que je juge nécessaire. Quasiment depuis le début du blog, j’évoque souvent dans des Analytiques les ventes de manga au Japon. J’ai réalisé :
- 2 Analytiques sur Demon Slayer (la N°1 et la N°15)
- 3 Analytiques sur le Top Oricon (la N°5 pour l’Oricon de 2019, la N°9 sur l’Oricon de 2010 à 2019 et la N°19 sur l’Oricon du 1er semestre 2020)
- 1 Analytique sur le Jump en 2020 où je parle de l’Oricon également (la N°20)
Cependant, il se peut que vous soyez un peu largué dès que j’évoque les ventes. C’est pourquoi je réalise cet article, afin de vous expliquer comment fonctionnent les ventes de manga au Japon !
Le Shoseki

Commençons par nous intéresser au Shoseki. Ce site ne possédant pas de logo, l’illustration va être un peu plus barbare que ce qui arrivera derrière, et je m’en excuse.
Globalement, on pourrait résumer le Shoseki comme étant un institut qui publie sur son site internet l’évolution des ventes de manga au Japon, avec les 500 tomes les plus vendus de la journée. Shoseki réalise également des classements hebdomadaires, en assemblant les données des 7 jours passés.
Ce classement est très utile car il permet de se rendre compte de l’état du marché dans une bien plus grande ampleur que l’Oricon (surtout en cette période où Demon Slayer monopolise l’intégralité des premières places…). Ainsi, on a pu observer par exemple que Dr. STONE avait eu un beau boost en ce début d’année, justement grâce au Shoseki, ou que depuis quelques temps, les tomes d’Act-Age sont présents dans le top 500.
Cependant le Shoseki n’est pas exempt de défauts…. En voici quelques-uns, qui sont les plus importants selon moi :
- L’absence de chiffres de ventes précis, uniquement des estimations
- Les estimations seulement pour les classements hebdomadaires
- Pas d’estimations pour chaque place, mais par « palier » (61 000 ventes pour le 30ème)
- Pas d’images et uniquement en japonais, ce qui ralentit la compréhension du classement.
Donc, à quoi sert le Shoseki ?
Le Shoseki sert avant tout à se rendre compte de comment évolue le marché japonais du manga dans un intervalle très très grand. 500 tomes ce n’est pas rien. En soit le Shoseki est plus utilisé en complément du 2ème classement qui communique les ventes, dont on va traiter juste après. Vous pouvez malgré tout retrouver le site du Shoseki en cliquant ici. Toutes leurs données sont accessibles gratuitement.
L’Oricon

Il s’agit du classement de ventes le plus utilisé. Depuis l’année 2008, l’institut Oricon dévoile de nombreux chiffres sur les ventes de manga, que ce soit de manière hebdomadaire ou annuelle. Leur classement apparaît généralement vers le milieu de semaine (mercredi ou jeudi), mais il y a déjà un hic : pour accéder à énormément de données, il faut souscrire à un abonnement Oricon.
Sans ça, vous n’aurez accès qu’au top 30 des volumes les plus vendus de la semaine, et au top 20 des licences ayant vendues le plus d’exemplaires. Passer du top 500 de Shoseki à l’Oricon, ça fait mal…
Alors qu’est-ce qui justifie ce peu de données par rapport au Shoseki ? Déjà, on a le nombre précis d’exemplaires vendus, ce n’est plus une estimation. Ensuite, Oricon spécifie pour les volumes si ils sont mieux classés ou moins bien classés que la semaine précédente. Cette indication peut permettre de mesurer l’ampleur d’un boost, avec pas mal de tomes d’un même manga ayant une progression.
Il est possible d’accéder par des sources autres qu’Oricon au top 50 des volumes comme le forum Arlong Park. Ces sources sont très sûres, et à l’heure où Oricon réduit de plus en plus les données visibles gratuitement, c’est une grande aide.
Malgré tout, l’Oricon reste très utile. Il permet de se rendre compte d’à quel point les séries les plus populaires marchent au Japon, si bien qu’il sera souvent utilisé pour s’intéresser principalement aux séries du Jump, comme ce que font le Twitter non officiel du Jump et Otakulte.
Voilà globalement comment je pourrais résumer les points négatifs de l’Oricon :
- Parution uniquement hebdomadaire
- De moins en moins de données
- Énormément de données sur chaque tome, mais certaines qui servent peu (le prix)
J’imagine que certains seront malgré tout assez sceptiques en lisant cet article, et qu’il se demanderont à quoi ça sert… Laissez-moi vous apporter ma réponse dans la 3ème et dernière partie de cette Analytique.
Pourquoi suivre les ventes de manga au Japon ?

Si vous ne connaissez pas le fonctionnement du Weekly Shônen Jump, vous ne comprendrez pas pourquoi j’ai mis la couverture du tome 1 de MASHLE ici.
C’est simple : suivre les ventes de manga permet de se rendre compte de la popularité de tel ou tel manga au Pays du Soleil Levant. Et c’est même utilisé par certains éditeurs japonais, la plupart même, afin de décider si les titres qu’ils lancent dans leurs magazines de prépublication survivront. On a souvent en tête la Shueisha avec le Weekly Shônen Jump et les nouveautés qui doivent convaincre le plus vite possible sous peine d’être évincées. Et par « convaincre le plus vite possible », j’entends conquérir un lectorat via les sondages de popularités et surtout les ventes.
Cependant, ce n’est pas propre au Jump. On peut prendre l’exemple de Kodansha, avec Shinigami DaiKoro Game, qui va être stoppé dans le prochain Shonen Magazine. C’est donc global à l’intégralité du marché japonais, ce qui prouve à quel point les ventes sont importantes pour nos mangas.
Je vous remercie d’avoir lu cet article. Je vous donne rendez-vous en début de semaine pour le prochain article, qui sera normalement un test !