Bonjour à tous et bienvenue dans la 24ème critique du site, qui s’intéressera à l’intégralité de Nanatsu no Taizai, manga plus que marquant des années 2010 qui a pris fin en début de semaine. Si vous êtes intéressé, j’ai également réalise en décembre dernier une Amachronique sur Nanatsu no Taizai, ah et encore une fois
ATTENTION AU SPOILERS, Z’ÊTES PRÉVENUS
Un potentiel gâché

Nanatsu no Taizai est donc un manga de Nakaba Suzuki commencé le 10 octobre 2012 dans le Weekly Shônen Magazine et finie le 25 mars 2020. On y suit les aventures d’Elizabeth Liones, princesse du royaume de… Liones, qui part à la recherche des Seven Deadly Sins, des chevaliers légendaires qui auraient trahis le royaume il y a 10 ans. En cherchant ces chevaliers, elle tombe sur Meliodas, homme ressemblant à un enfant qui gère une taverne et qui s’avère être le chef des Seven Deadly Sins.

Nanatsu no Taizai est donc un manga en 41 tomes, c’est beaucoup, qui compte un total de 346 chapitres, ce qui est également beaucoup. Et pour réussir à gérer un scénario sur 41 tomes, mine de rien, il faut parfaitement savoir tout gérer à la perfection. Nakaba Suzuki y arrive, à la perfection sur les 13 premiers tomes, il y arrive bien sur les 15 suivants et sur le reste, c’est la chute…. Le manga, qui commençait pourtant comme étant l’un des mangas les plus prometteurs de la décennie, finit en pétard mouillé avec un arc final très hésitant et plus que décevant. La lecture en devient même fade… Le manga avait énormément de potentiel, mais la qualité a énormément chutée…
Des dessins qui restent très bon

Mais arrêtons de nous désoler (pour l’instant, on va en reparler du scénario) et intéressons-nous à ce que Nakaba Suzuki a su assuré à la perfection tout au long : l’univers de la série. Suzuki nous dépend un cadre médiéval très réussi, mais non sans faille, et c’est bien dommage, sa plus grosse erreur ayant été d’introduire un système de classement de puissance à la Dragon Ball…
Mais ce qui est plus que réussi, c’est le dessin. Rares sont les mangas où je n’aurais rien à dire de ce côté, et bien Nanatsu no Taizai en fait partie. Que ce soit du côté des décors, des attaques d’énergie, ou même des personnages, tout est juste parfait et dessiné d’une main de maître. Voici 3 planches (comment ça gagner de la place ?) afin d’illustrer mes propos:



Chaque planche est un délice à regarder, c’est juste…. beau. Les détails, les effets, l’eau, les éclairs et surtout les personnages qui sont tous très bien dessinés. Suzuki est, avec Kubo, le seul mangaka dont je ne me lasserais jamais du style tellement il arrive à sublimer chacune de ses planches et de ses idées….
Un désastre narratif
Les personnages de Nanatsu no Taizai sont (dans l’ensemble) très réussis, que ce soit au niveau de leurs designs ou de leur développement. Contrairement à Naruto, deux personnages n’ont jamais la même histoire et chaque histoire est émouvante : l’histoire de King, celle de Ban, celle d’Escanor et bien sûr celle d’Elizabeth et de Meliodas, qui est et restera dans les flashbacks qui m’ont le plus marqué. Il m’est difficile de détester des personnages de Nanatsu no Taizai, même les plus détestables, comme les archanges, sont réussis au point où j’arrive à les aimer…
Mais maintenant, on va devoir entrer dans le plus délicat, ce qui a TUÉ Nanatsu no Taizai pour moi : son scénario. Et je vais devoir arrêter ici la partie hors-spoiler, oui c’était court, mais je n’ai pas le choix :
SPOILERRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR

Nanatsu no Taizai a l’un des pires arcs final de ce que j’ai pu lire dans toute ma vie… C’est plat, c’est fade, c’est indigeste, on va de power-up en power-up, le manga laisse plein de portes ouvertes, le boss final est l’un des pires boss finaux de l’histoire du manga et le pire, c’est que ça commençait plutôt bien…
J’ai beaucoup de problèmes avec cet arc final, car il ne clôt rien. Je n’ai jamais vu pire. On nous tease durant TOUT LE MANGA l’arrivée de la Deité Suprême pour que au final… bah rien du vent, le Demon King assure tout tout seul, et en fait il assure ABSOLUMENT RIEN !
Du chapitre 300 au chapitre 346, soit environ 1 AN de publication, c’est juste…. chiant, voilà, j’ai rien, d’autre à dire dessus, et cette critique est d’ailleurs plus courte car ça m’attriste… Nanatsu est un manga qui avait tellement de potentiel pour qu’au final ce soit juste bâclé et que l’auteur ne se cache même pas d’utiliser le pouvoir de l’amitié…

Car tout partait très bien, ça relevait même le niveau de l’arc de la Guerre Sainte qui s’apparentait à une grosse chute : Meliodas devenait le Roi Démon et s’apprêtait à combattre les Seven Deadly Sins. Forcément, par le pouvoir du schéma narratif, il est au-dessus de nos protagonistes sauf que Ban revient du Purgatoire avec le bon côté de Meliodas (trop long d’expliquer) afin d’en finir. Pam pam boum boum, Meliodas good guy edition se retrouve face à son père dans son propre esprit et fait appel…. au pouvoir de l’amitié pour vaincre son père….. Je pouvais, à la limite, tolérer ça face à l’audace de ce combat final.
Arriva le chapitre 310, annoncé comme la fin de Nanatsu no Taizai. Meliodas et Elizabeth s’apprêtent à partir et là…. Je ne pourrais pas vous décrire l’état dans lequel j’étais lors de la sortie de ce chapitre. Je me disais que enfin, Suzuki avait écouté ses fans et remonté la pente.
J’y croyais, tout le monde y croyait ! Un dénouement au Purgatoire pour aller chercher l’âme d’Elizabeth !! Et…. non. Elizabeth va très bien, et rebelote avec le roi démon, cette fois dans le corps de Zeldoris, petit frère de Meliodas. Catastrophe… Et j’en dirai pas plus, parce que l’arc du Chaos avec le Super Chat qui affronte Arthur le Roi des grosses bulles, merci j’ai plus faim, y’a plus de place dans les toilettes…
FIN DES SPOILERRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR
Notation:
Personnages: 14/20
Scénario: 07/20
Ambiance et Univers: 12/20
Dessins: 19/20
Plaisir de Lecture: 09/20
Total : 61/100 = 12,2/20
Nanatsu no Taizai est un manga à l’histoire tragique. Il était plus que prometteur et semblait se destiner à devenir l’une des stars de sa génération, mais il a fini par se saborder, à cause d’un auteur soucieux de continuer, d’éditeurs avides, on ne saura jamais… Ironie du sort, son anime a lui aussi fini par devenir exécrable et on ne peut que contempler l’ampleur du problème. En espérant que sa suite, « Les 4 cavaliers de l’Apocalypse » arrive à quelque chose, mais les suites de mangas, c’est rarement gage de qualité, alors là, avec un tel désastre… Mais malgré tout, j’aime Nanatsu no Taizai, le manga m’a marqué alors zut ! Je suis désolé, mais je ne peux pas m’empêcher de pleurer en lisant le dernier chapitre…. Pas des larmes de joie, mais des larmes de regret, parce que un si gros potentiel a été gaspillé….
Avant de vous laisser partir, je vous met le lien de l’excellent article de Floriano sur Meliodas et Elizabeth, mais sinon, bonne journée à vous et j’espère vous revoir bientôt dans la Taverne d’Am4n0 !!