Analytique N°23 : Scantrad et #WeLoveManga

Bonjour à tous. Le Scantrad. Un sujet… compliqué à évoquer. Je m’y étais risqué en février, avec au final plus de retours négatifs que positifs. Cependant, en vu de l’actualité avec le mouvement #WeLoveManga et tout ce qu’il provoque, j’estime qu’il est nécessaire que je replonge dans ce sujet, même si je risque de ne pas plaire à tout le monde.

Une dernière petite précision avant de commencer : j’ai un avis bien tranché sur la question. Cet avis n’engage QUE MOI. Je suis bien évidemment ouvert à la discussion sur ce point, ou même sur l’article en général. N’hésitez pas à laisser un commentaire sur ce point ou à me mentionner sur Twitter, je vous répondrai avec grand plaisir. Assez tergiversé, passons à l’article en lui-même.


Scantrad, Scanupload… Présentation globale

Ultra Jump- JoJolion CM (Yasuho ver.) - YouTube

Avant de réellement s’intéresser au débat soulevé par l’émergence de #WeLoveManga, j’estime qu’il est important de revenir sur la définition d’un scan à proprement parler. Un scan comme on l’entend pour un manga, c’est l’upload d’un chapitre d’un manga sur Internet, chapitre rendu disponible gratuitement et à volonté. Pour ce qui est de la traduction, il s’agit soit d’une traduction faite par des fans, soit directement le tome qui est scanné.

Je pense que c’est évident pour pas mal de gens, mais je le répète. LIRE EN SCAN EST UNE ACTIVITÉ ILLÉGALE. Il s’agit du vol de propriété intellectuelle. Les personnes qui publient les chapitres de cette façon n’en ont pas les droits. Généralement, les teams de scantrad s’occupent de se mettre à jour sur la publication japonaise, afin de ne pas avoir à attendre la version reliée française. Ces teams suppriment généralement les chapitres des mangas parus en France au format tome. Pour prendre l’exemple de Scantrad France, cette team ne laisse que les 3 derniers chapitres des mangas dont au moins un tome est sorti en France. Ainsi sur ce site vous ne trouverez que les chapitre 983, 984 et 985 de One Piece, car le manga est publié. Cependant, vous trouverez l’intégralité des chapitres de Blue Lock, car le manga n’est pas encore publié en France, mais les chapitres seront supprimés dès que le manga sera publié.

Lecteur De Mangas Japonnais En Ligne | Japscan.com

J’aimerais revenir sur un autre type de scan, que je préfère appeler le « Scanupload ». Contrairement aux teams de « Scantrad », qui traduisent directement les chapitres sortis au Japon, les « teams » de « Scanupload » mettent en ligne des mangas déjà sortis en France, parfois en intégralité et depuis très longtemps. CE genre de pratique est bien plus problématique que le scantrad. Alors attention, je ne dis pas que le scantrad ne pose pas problème aux éditeurs, et c’est probablement l’une des raisons qui fait qu’on n’a pas vraiment d’alternative légale en France. Mais ce sera le sujet de la dernière partie de cette article. Intéressons nous maintenant au mouvement #WeLoveManga.


#WeLoveManga

WeLoveManga : soutenir l'offre légale | Les News Akata

#WeLoveManga est un mouvement lancé le 16 juillet 2020 par Manga.io sur Twitter. Le mouvement avait pour but de sensibiliser le public autour de la lecture illégale de manga en ligne. Et…. C’est un peu parti dans tout les sens. Si au départ c’était juste des tweets explicatifs et des photos de collection, j’ai fait les 2 d’ailleurs. Mais ce mouvement a surtout ranimé un certain débat : en quoi les scans nuisent aux éditeurs ?

En soit, c’est surtout le scanupload qui nuit aux éditeurs au court terme. Forcément, certaines personnes ne vont pas s’embêter à acheter un tome à 7 euros l’unité quand tout est disponible sur Internet… De même, j’en ai aussi vu déclarer qu’elle n’ont pas le budget, ou qu’un tome en France est plus cher qu’au Japon… Bon, je ne vais pas revenir sur le « je n’ai pas le budget ». Je ne vous demande pas d’acheter l’intégralité des mangas sortis sur le marché français, personne ne le peut je pense. Simplement soutenez les éditeurs à votre échelle ! Pour vous dire, je tourne environ autour d’un tome par mois au bas mot, je ne suis pas non plus un gros acheteur.

Pour ce qui est du prix des tomes français, il faut savoir que c’est comme ça depuis très longtemps. Un tome était vendu environ 38 francs en 1997, ce qui donne 7,77 euros en convertissant et en prenant en compte l’inflation. Cette différence de prix s’explique surtout par les dépenses que demandent l’adaptation en France et la communication à faire autour du titre, frais qui sont absents au Japon. Pas de traduction à faire et la communication se limite très souvent à mettre le titre dans le même magazine qu’un manga très connu comme One Piece ou Kingdom.

En France il faut déjà traduire le titre en français, ce qui nécessite parfois plusieurs adaptations assez majeures. Il faut aussi communiquer autour de celui-ci afin qu’il soit rentable pour l’éditeur. Sans communication on se retrouve avec des désastres industriels, comme la première édition de Demon Slayer, « Les Rôdeurs de la Nuit », qui atteignait difficilement les 500 ventes par volume. Donc oui, payer 3 euros de plus par rapport au Japon, ce n’est pas la mort non plus ! Cependant le scantrad n’entraîne pas forcément que du négatif…


Nuance de gris

Je pense que je ne vous apprends rien en vous disant que rien n’est noir ou blanc, mais que tout est une nuance de gris. C’est une philosophie de vie claire et nette qui s’applique bien évidemment dans ce cas en particulier. Les scans, en particulier le scantrad, n’amènent pas que du négatif. Et de mêmes, les éditeurs ne sont pas que des victimes innocentes. Ils ont eux aussi leur part de responsabilité dans cette histoire.

Le manga Les Rôdeurs de la nuit (Kimetsu no Yaiba) de retour chez ...

Tout d’abord, parlons de la popularité d’une oeuvre. Qu’on le veuille ou non, une traduction en scan altère forcément la popularité d’un manga, très souvent de manière positive. Il existe de nombreux exemples. Blue Lock, traduit par Scantrad France, qui a déjà réussi à se forger une solide base de fans francophones, alors que le titre n’a jamais été abordé publiquement par un éditeur. Demon Slayer, qui a bénéficié du soutien de ses fans francophones pendant près d’un an alors que Panini Manga avait totalement lâché la publication du manga. Et enfin Kingdom, manga qui a longtemps subsisté en France par le biais des scans, avant que Meian n’obtienne les droits pour la série avec une formule qui convenait à la Shueisha. Il est difficile de donner tord aux scans sur ce point.

Une traduction en scan d’un manga non licencié prépare le terrain pour l’éditeur qui s’occupera de la parution française. Ou à l’inverse, cela permet de montrer assez facilement qu’une solide communauté est présente derrière ce titre (les hashtags des chapitres de One Piece en tendance Twitter chaque vendredi).

ONE PIECE celebrates 23 years on Weekly Shonen Jump with a cover ...

Le point majeur qui selon moi fait la popularité des scans, c’est bien évidemment le fait de pouvoir suivre la publication japonaise et de pouvoir découvrir des mangas sans prendre le risque de « gaspiller » son budget. Comprenez par-là le fait d’acheter à l’aveugle un tome pour au final être déçu et ne pas continuer la série. L’altération de la popularité dérive de cela. Aujourd’hui, suivre la publication française uniquement est devenu vraiment très long et éprouvant, surtout vu le retard par rapport au Japon, qui est de 6 mois environ dans le cas le plus idéal. Les scans viennent ainsi combler ce retard. C’est à ce jour la seule solution optimale pour ce cas, mais on y reviendra après.

L’autre point, celui de découvrir des mangas « sans risque de gaspillage » est intrinsèquement lié à la condition gratuite des scans. Pour le coup, ce point peut être autant lié au scanupload, en lisant des mangas licenciés gratuitement, qu’au scantrad, en lisant gratuitement des mangas non licenciés. Pour le premier, la pratique est bien évidemment illégale, acheter les tomes reste et restera le seul moyen de soutenir les auteurs. Mais plutôt que d’accuser les teams de scans de tout les maux du monde, pourquoi ne pas chercher une solution, un équivalent légal ? Car si le scanupload est dans son esprit, totalement illégal, on peut tenter d’imaginer des solutions pour « légaliser » le scantrad.


Quelles sont les solutions possibles ?

Tout d’abord, faisons un petit bilan des offres numériques proposées par les éditeurs.

Did anyone else cry during multiple parts of Fullmetal Alchemist ...
  • Les volumes en numériques : « solution » la plus répandue aujourd’hui, il s’agit simplement de rendre disponible les volumes en version numérique. Cette solution répond certes au problèmes de place qui peut être causé à long terme, mais elle ne répond en rien aux problèmes majeurs qui ont causés « l’ascension » du scan : la gratuité de ce dernier et le faible écart avec la publication japonaise. Il s’agit donc en l’état plus d’une offre pour tenter de « contrer » le scanupload. En plus de ça, la différence avec le format physique n’est que de 2 euros environ, donc à ce prix-là autant privilégier un tome pour une lecture bien plus agréable.
  • La traduction direct des chapitres : c’est la solution qui ressemble le plus au marché du scan d’aujourd’hui. Les éditeurs traduisent en version numérique les derniers chapitres des mangas de leur catalogue, et ils le proposent à l’achat, pour des prix allant de 50 centimes à 1 euro. Cependant cette offre a plusieurs problèmes. Le plus direct étant le prix. Pour un chapitre ça peut paraître peu, mais un lecteur qui suit une dizaine de séries par semaine, ça peut monter très vite. Cette offre est en plus de ça très peu utilisée en France, et donc il y a très peu de communication autour de cela.
  • Un format à la Netflix : il s’agit d’une offre similaire à ce que propose Mangas.io, qui est à l’origine du #WeLoveManga pour rappel. Payer une somme aux alentours de 7-8 euros par mois pour avoir accès à un catalogue avec des mangas disponibles dans leur intégralité. Il s’agit sans doute du format avec le plus d’avenir, mais le problème de Mangas.io réside actuellement dans son catalogue. Il est vraiment restreint, et si il va sûrement évoluer à l’avenir, l’idée d’avoir une plateforme légale va demander de négocier avec les éditeurs afin de récupérer les droits. Je vois plus cette offre comme une pseudo solution, mais sur le long terme, voire le très long terme. Elle sera sûrement très convaincante un jour, avec un catalogue bien fourni, mais en l’état, ce n’est absolument pas le cas.

Les solutions sont donc à l’heure actuelle très limitée. En enlevant la 3ème option, on peut même constater que les éditeurs ne font absolument rien pour faire évoluer les choses, et se contentent juste d’attaquer les teams de traduction en espérant sûrement qu’ils arrêtent d’eux-mêmes. Sauf qu’une solution légale, qui semble quasiment parfaite, existe déjà.

TopAppli Manga Plus by Shueisha : lire des mangas avant tout le ...

MangaPLUS est la réponse de la Shueisha au marché du scanupload et du scantrad. Proposer une plateforme 100% gratuite, avec les 3 premiers et les 3 derniers chapitres de leurs mangas. Si cette solution paraît idéale, elle a cependant un gros défaut pour nous. MangaPLUS ne propose des traduction qu’en anglais et en espagnol. Une traduction française arrivera peut-être un jour, mais force est de constater que ça posera plus de problèmes. Et ce à cause d’un seul point. Si pour le marché anglais et espagnol la Shueisha dispose d’un partenaire publiant chacun de leurs manga, pour la France, leur catalogue est distillé entre chaque maison d’édition. Pour prendre le catalogue actuel du Jump, si la Shueisha veut faire une version française de MangaPLUS, cela demande d’aller négocier chez :

  • Glénat pour One Piece et Dr.STONE
  • Ki-oon pour My Hero Academia, Jujutsu Kaisen et Act-Age
  • Kazé pour Haikyû!!, We Never Learn, Black Clover et Chainsaw-Man

Et je n’inclus même pas les potentielles nouveautés déjà acquises par un éditeur, et surtout les anciens titres qui sortent sur MangaPLUS comme Dragon Ball, Naruto, Blue Exorcist ou encore Reborn. Bref, c’est possible, mais actuellement on ne peut que fantasmer sur ça et revenir à notre triste réalité où le bilan est clair et net :

Les éditeurs ne font rien pour aller dans le sens des fans qui demandent à suivre la parution japonaise

Ou plus simplement :

L’offre numérique en France est bien trop limitée

Les habitudes de consommation ont énormément évoluées depuis l’arrivée des mangas en France au début des années 90. La culture du « tout-gratuit » s’est énormément développée. On peut prendre en exemple le marché de la musique, avec Spotify ou Deezer. Rester sur une offre proposant uniquement des versions physiques, certes très qualitatives, mais ayant un certain retard sur la parution japonaise, ralentit plus qu’autre chose l’évolution du manga en France.

Et j’espère que le mouvement #WeLoveManga fera bouger ça. Viser les personnes réellement coupables, à savoir les sites de scanupload frauduleux qui se font de l’argent avec les pubs de leurs sites, comme JapScan, et arrêter d’attaquer uniquement les teams de scantrad. Elles ont certes leur part de responsabilité dans cette histoire, en utilisant notamment des œuvres qui ne leurs appartiennent pas. Mais j’espère que les éditeurs vont aussi relativiser et qu’ils remarqueront que ce marché potentiel existe. Et peut-être qu’on pourra enfin lire les derniers chapitres de nos mangas favoris en toute légalité.

Analytique N°21 : Les ventes de manga au Japon pour les nuls : Le Shoseki et l’Oricon

Bonjour à tous et bienvenue dans une Analytique que je juge nécessaire. Quasiment depuis le début du blog, j’évoque souvent dans des Analytiques les ventes de manga au Japon. J’ai réalisé :

  • 2 Analytiques sur Demon Slayer (la N°1 et la N°15)
  • 3 Analytiques sur le Top Oricon (la N°5 pour l’Oricon de 2019, la N°9 sur l’Oricon de 2010 à 2019 et la N°19 sur l’Oricon du 1er semestre 2020)
  • 1 Analytique sur le Jump en 2020 où je parle de l’Oricon également (la N°20)

Cependant, il se peut que vous soyez un peu largué dès que j’évoque les ventes. C’est pourquoi je réalise cet article, afin de vous expliquer comment fonctionnent les ventes de manga au Japon !


Le Shoseki

Purplexxiii✨ on Twitter: "Shoseki Manga ranking for 3/30-4/3 ...

Commençons par nous intéresser au Shoseki. Ce site ne possédant pas de logo, l’illustration va être un peu plus barbare que ce qui arrivera derrière, et je m’en excuse.

Globalement, on pourrait résumer le Shoseki comme étant un institut qui publie sur son site internet l’évolution des ventes de manga au Japon, avec les 500 tomes les plus vendus de la journée. Shoseki réalise également des classements hebdomadaires, en assemblant les données des 7 jours passés.

Ce classement est très utile car il permet de se rendre compte de l’état du marché dans une bien plus grande ampleur que l’Oricon (surtout en cette période où Demon Slayer monopolise l’intégralité des premières places…). Ainsi, on a pu observer par exemple que Dr. STONE avait eu un beau boost en ce début d’année, justement grâce au Shoseki, ou que depuis quelques temps, les tomes d’Act-Age sont présents dans le top 500.

Cependant le Shoseki n’est pas exempt de défauts…. En voici quelques-uns, qui sont les plus importants selon moi :

  • L’absence de chiffres de ventes précis, uniquement des estimations
  • Les estimations seulement pour les classements hebdomadaires
  • Pas d’estimations pour chaque place, mais par « palier » (61 000 ventes pour le 30ème)
  • Pas d’images et uniquement en japonais, ce qui ralentit la compréhension du classement.

Donc, à quoi sert le Shoseki ?

Le Shoseki sert avant tout à se rendre compte de comment évolue le marché japonais du manga dans un intervalle très très grand. 500 tomes ce n’est pas rien. En soit le Shoseki est plus utilisé en complément du 2ème classement qui communique les ventes, dont on va traiter juste après. Vous pouvez malgré tout retrouver le site du Shoseki en cliquant ici. Toutes leurs données sont accessibles gratuitement.


L’Oricon

Il s’agit du classement de ventes le plus utilisé. Depuis l’année 2008, l’institut Oricon dévoile de nombreux chiffres sur les ventes de manga, que ce soit de manière hebdomadaire ou annuelle. Leur classement apparaît généralement vers le milieu de semaine (mercredi ou jeudi), mais il y a déjà un hic : pour accéder à énormément de données, il faut souscrire à un abonnement Oricon.

Sans ça, vous n’aurez accès qu’au top 30 des volumes les plus vendus de la semaine, et au top 20 des licences ayant vendues le plus d’exemplaires. Passer du top 500 de Shoseki à l’Oricon, ça fait mal…

Alors qu’est-ce qui justifie ce peu de données par rapport au Shoseki ? Déjà, on a le nombre précis d’exemplaires vendus, ce n’est plus une estimation. Ensuite, Oricon spécifie pour les volumes si ils sont mieux classés ou moins bien classés que la semaine précédente. Cette indication peut permettre de mesurer l’ampleur d’un boost, avec pas mal de tomes d’un même manga ayant une progression.

Il est possible d’accéder par des sources autres qu’Oricon au top 50 des volumes comme le forum Arlong Park. Ces sources sont très sûres, et à l’heure où Oricon réduit de plus en plus les données visibles gratuitement, c’est une grande aide.

Malgré tout, l’Oricon reste très utile. Il permet de se rendre compte d’à quel point les séries les plus populaires marchent au Japon, si bien qu’il sera souvent utilisé pour s’intéresser principalement aux séries du Jump, comme ce que font le Twitter non officiel du Jump et Otakulte.

Voilà globalement comment je pourrais résumer les points négatifs de l’Oricon :

  • Parution uniquement hebdomadaire
  • De moins en moins de données
  • Énormément de données sur chaque tome, mais certaines qui servent peu (le prix)

J’imagine que certains seront malgré tout assez sceptiques en lisant cet article, et qu’il se demanderont à quoi ça sert… Laissez-moi vous apporter ma réponse dans la 3ème et dernière partie de cette Analytique.


Pourquoi suivre les ventes de manga au Japon ?

Weekly Shonen Jump on Twitter: "MASHLE Volume 1 Cover (HQ).… "

Si vous ne connaissez pas le fonctionnement du Weekly Shônen Jump, vous ne comprendrez pas pourquoi j’ai mis la couverture du tome 1 de MASHLE ici.

C’est simple : suivre les ventes de manga permet de se rendre compte de la popularité de tel ou tel manga au Pays du Soleil Levant. Et c’est même utilisé par certains éditeurs japonais, la plupart même, afin de décider si les titres qu’ils lancent dans leurs magazines de prépublication survivront. On a souvent en tête la Shueisha avec le Weekly Shônen Jump et les nouveautés qui doivent convaincre le plus vite possible sous peine d’être évincées. Et par « convaincre le plus vite possible », j’entends conquérir un lectorat via les sondages de popularités et surtout les ventes.

Cependant, ce n’est pas propre au Jump. On peut prendre l’exemple de Kodansha, avec Shinigami DaiKoro Game, qui va être stoppé dans le prochain Shonen Magazine. C’est donc global à l’intégralité du marché japonais, ce qui prouve à quel point les ventes sont importantes pour nos mangas.

Je vous remercie d’avoir lu cet article. Je vous donne rendez-vous en début de semaine pour le prochain article, qui sera normalement un test !

Analytique N°20 : Bilan du 1er semestre 2020 du Jump

Bonjour à tous et bienvenue dans une Analytique vraiment très conséquente. Aujourd’hui, on s’intéresse à nouveau au Weekly Shônen Jump, afin de tirer un bilan des son premier semestre 2020. Cependant, par premier semestre je ne parle pas des numéros sortis sur l’année civile 2020. L’année du Jump est décalée, ainsi cela ira du numéro #01 de 2020, sorti le 2 décembre 2019, jusqu’au numéro #26, sorti le 1er juin 2020.

J’aborderais donc chaque manga au cas par cas, avant de faire un bilan général. Je ne parlerais que des mangas ayant eu des chapitres « classés ». Je ne parlerais pas de Beast Children, qui a pris fin dans le #01 (les derniers chapitres ne sont pas classés). Je ferais également un rapide aparté sur Moriking, Bone Collection et Time Paradox Ghost Writer, les dernières nouveautés qui n’ont pas eu de chapitres classés au premier semestre (le premier chapitre classé est le 8ème).

Ainsi, pour chaque manga, je vous mettrais sous forme de liste son nombre de présence, son nombre de mises en avant (couvertures ou pages couleurs pendant le semestre), le nombre d’exemplaires que ses tomes ont vendus en 1ère semaine, et la moyenne de ses classements. Ici, plus la moyenne est proche de zéro, plus elle est meilleure (un manga à 4,5 sera mieux classé qu’un manga à 19,2).

À la fin de chaque partie sur un manga, vous trouverez un graphique résumant l’évolution de ses classements et un graphique avec les ventes en 1ère semaine. Pour les graphiques, je ne vais pas classer chacun des mangas sur la même échelle que Demon Slayer, donc il y aura :

  • une échelle sur 10 000 exemplaires (en jaune)
  • une sur 50 000 exemplaires (en bleu)
  • une sur 100 000 exemplaires (en vert)
  • une sur 500 000 exemplaires (en violet)
  • une sur 1 500 000 exemplaires (en rouge)
  • une sur 2 000 000 exemplaires (en noir).

Bien, sur ce commençons.


Tokyo Shinobi Squad (Yuki Tanaka/ Matsuura Kento)

Scan Chapitre 1 de Tokyo Shinobi Squad - Scantrad France
  • 2 présences sur 23 possibles
  • 0 mises en avant + 1 chapitre non classé (fin du manga)
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : ventes du tome 3 inconnues (non classé), mais très probablement moins de 5 000 copies
  • Moyenne de 13,0

Je n’aurais vraiment pas grand chose à dire sur lui. Nouveauté de l’été 2019, elle aura connue quelques début encourageants avant de chuter au fond du sommaire. Son début d’année 2020 est donc la suite logique de sa fin d’année 2019 : un chapitre noté mais un manga déjà condamné. Un seul pauvre classement pour ce manga, qui ne sera pas illustré par un graphique car ce serait inutile. De même pour les ventes, il s’agit d’un manga que je place uniquement à cause de son unique classement en 2020…


ZIPMAN!! (Shibata Yuzaku)

JP] Weekly Shonen Jump 2020 01 – Weekly Shonen Jump
  • 17 présences sur 23 possibles
  • 2 mises en avant (1 couverture + 1 pages couleurs) + 5 chapitres non classés (statut de nouveauté)
  • 8 présences dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 1 : moins de 3 000 copies vendues
  • Moyenne de 13,33

Triste destin que celui de ZIPMAN!!… Lancée dans le 1er numéro de l’année, ce nekketsu chapeauté par un ancien assistant d’Oda et de Horikoshi a déjà pris fin… 17 chapitres compilés en 2 tomes, et 8 présences dans le trio de fin sur 9 possibles… Le manga n’aura pas trouvé son public, étant sans doute trop « classique » dans sa forme, avec un fond intéressant mais non développé. Si vous souhaitez malgré tout vous lancer dans ce (court) manga, je vous renvoie vers ma critique dédiée.

Globalement c’est l’histoire de 2 frères, Kaname et Koshiro, qui deviennent par une pirouette scénaristique un super-héros à combinaison, Zipman. Ils vont affronter des méchantes combinaisons grâce au pouvoir de leur combinaison… C’est vrai que ça ne donne pas forcément envie…

Du côté de ses ventes, on a encore une fois que des estimations, mais c’est inférieur à 3000 copies, ce qui est ridicule. ZIPMAN!! aura été la 1ère série de 2020 morte en 2020, après uniquement 17 chapitres…

Guardian of the Witch (Sakano Asahi)

Otakulte 🐉 on Twitter: "🗞️ Jump #10 ➡️ Hors Classement ...
  • 16 présences sur 23 possibles
  • 2 mises en avant (1 couverture + 1 page couleur) + 5 chapitres non classés (statut de nouveauté)
  • 8 présences dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 1 : 3168 copies vendues
  • Moyenne de 13,44

Voici son synopsis : Dans un monde rempli de démons, le pouvoir surnaturel des sorcières est le dernier espoir de l’humanité. Le jeune Fafner est le protecteur de la sorcière Manasufa, qui défend la cité-état de Berne. Jusqu’au jour où il apprend la vérité derrière le pouvoir des sorcières…

Dernière nouveauté à avoir été classée durant le 1er semestre, Guardian of the Witch est un nekketsu pur jus. Cependant, il s’agit d’un incroyable échec. Le manga a réussi à faire encore pire que ZIPMAN!! sur exactement le même nombre de classements en 2020… Une position moyenne de 13,44, contre 13,33 pour ZIPMAN!!. C’est simplement désastreux. Guardian of the Witch est déjà condamné. Et ses ventes ne le sauvent pas…

Des ventes tout simplement désastreuses… 3168 copies, c’est faible, très très faible. Et même si on peut (en partie) rejeter la faute sur le COVID, je ne pense pas que Guardian of the Witch aurait vendu plus de 5000 copies en 1ère semaine dans des conditions optimales.

Guardian of the Witch est condamné. Des classements désastreux, des ventes catastrophiques, le manga devrait sauter très bientôt, peut-être même d’ici la semaine prochaine.

Samurai 8 (Masashi Kishimoto/ Akira Okubo)

Masashi Kishimoto 's Samurai 8 Storyboard First Pages Released ...
  • 16 présences pour 23 possibles
  • 0 mises en avant + 1 chapitre non classé (fin du manga)
  • 15 présences dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 3 : 9 738 copies vendues / tome 4 : environ 10 000 copies vendues / tome 5 : 10 945 copies vendues
  • Moyenne de 11,73

Samurai 8… Grosse série de Kishimoto, lancée en grande pompe l’année dernière, prend fin même pas un an après le début de sa parution. Une position moyenne de 11,73 et 15 présences dans le trio de fin pour… 15 chapitres notés. Samurai 8 restera comme l’un des plus gros échecs récents du Jump, enterrant pour de bon la triste année 2019…

Samurai 8 a quasiment tout les temps été dernier ou avant-dernier, la seule exception étant son classement du Jump #13, où il était 10ème et premier dans le trio de fin. Cependant, sa moyenne n’est pas si désastreuse que ça, bien qu’il est 17ème sur 20. Cela s’explique car il était classé dans des Jumps où il y avait peu de mangas classés.

Côté ventes, ce n’est pas folichon non plus. C’est simple : Samurai 8 n’a recruté aucun lecteur. Avec des ventes qui stagnent autour des 10 000 copies en 1ère semaine, avec un très léger mieux sur le dernier volume, il ne faut pas s’étonner que la série ait pris fin. Samurai 8 est un échec cuisant…

Undead Unluck (Yoshifumi Tozuka)

A blog about my interests — Weekly Shonen Jump 2020 issue #8 cover.
  • 17 présences sur 23 possibles
  • 3 mises en avant (1 couverture + 2 pages couleurs) + 5 chapitres non classés (statut de nouveauté)
  • 1 présence dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 1 : 7610 copies vendues
  • Moyenne de 8,72

En gros, c’est l’histoire d’une fille malchanceuse qui tombe sur un mec immortel peu avant son suicide. Ils s’associent et s’en vont donc défier les règles qui régissent ce monde.

Le speech a l’air assez intéressant, j’espère qu’il survivra assez longtemps pour avoir une sortie FR !

Globalement, ses classements sont dans l’ensemble corrects. Undead Unluck a pris soin d’éviter le trio de fin, si on excepte sa chute du Jump #19. Je suis assez confiant concernant son avenir, il s’agit de la seule nouveauté avec MASHLE que je vois survivre à 2020 pour l’instant…

Undead Unluck semble plutôt bien s’en sortir. Oui, 7,6k c’est faible en 1ère semaine, mais il faut garder à l’esprit que ce tome 1 sort dans un marché qui est en difficulté. Le COVID ralentit forcément les ventes. Il suffit de voir sa 2ème semaine où il a vendu 5 014 copies, pour un total de 12 624 copies.

Son tome 1 a été réimprimé, Undead Unluck semble se stabiliser dans le ventre mou, une loterie liée au volume 2 aura lieu…. Undead Unluck semble tant bien que mal réussir à maintenir sa barque. Je le vois bien survivre en faisant des performances assez moyennes, un peu comme Act-Age à ses débuts.

Il faut aussi prendre en compte que Yuna de la Pension Yuragi est entré dans son « climax ». Undead Unluck pourrait assurer ce rôle du shônen un peu osé par moment, tout en allant bien moins loin que Yuna….

Agravity Boys (Atsushi Nakamura)

Weekly Shonen Jump Issue 2, 2020 | Jump Database | Fandom
  • 22 présences sur 23 possibles
  • 2 mises en avant (1 couverture + 1 page couleur) + 5 chapitres non classés (statut de nouveauté)
  • 7 présences dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 1 : 5168 copies vendues
  • Moyenne de 11,93

Vous voyez le manga « Le voyage de Ryu », de Shotato Ishinomori ? Agravity Boys c’est pareil, mais en version pipi-caca. C’est des ados qui arrivent sur une planète, et qui doivent faire face à des problèmes majeurs pour perpétuer l’humanité.

Transformer l’un d’eux en femme pour se reproduire, trouver à manger, aller aux sources chaudes, streamer dans tout l’univers…. Des activités plus qu’importantes aujourd’hui (et même demain) !

Les classements de Agravity sont… assez moyens, pour ne pas dire mauvais. Si il a échappé pendant un temps au trio infernal, les arrêts de Samurai 8 et de ZIPMAN!! l’auront traînés dans le fond du sommaire. Résultat, depuis le Jump #23, Agravity Boys n’a pas quitté le trio de fin et sa meilleure position dans le sommaire remonte aux Jumps #13 et #14, où il était 8ème.

Pour ce qui est de ses ventes, son tome 1 s’est écoulé à 5168 exemplaires lors de sa 1ère semaine, ce qui reste un score assez bas pour une nouveauté. Cependant, il faut encore une fois prendre en compte l’impact du COVID sur les ventes. En plus de ça, le tome 1 a été réimprimé, ce qui est toujours bon signe. Je vois donc Agravity Boys survivre au moins jusqu’à la sortie de son tome 2, qui sortira probablement vers juillet ou août.

Si son tome 2 fonctionne, sa survie dans le Jump est assuré, sinon, avec ses classements de plus en plus mauvais et des ventes qui ne décolleraient pas, il prendrai la porte. On en reparlera en fin d’année donc, car Agravity a encore tout à prouver !

Mitama Security Spirit Busters (Tsurun Hatomune)

Weekly Shonen Jump Issue 40, 2019 | Jump Database | Fandom
  • 23 présences sur 23 possibles
  • 3 mises en avant (3 pages couleurs)
  • 4 présences dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 1 : environ 5000 copies vendues / tome 2 : moins de 5000 copies vendues
  • Moyenne de 9,30

C’est l’histoire d’une fille, Rena, qui est possédée par une vingtaine d’esprits qui font la queue pour la posséder tour à tour. Sauf qu’arrive un agent, Mitama, qui veut la protéger de ces esprits….

Des classements assez moyens, qui alternent entre le ventre mou et et la 1ère partie du tableau. Mitama s’en sort plutôt bien à ce niveau là pour une nouveauté. Cependant, Mitama se classe dans le milieu de tableau car la plupart des nouveautés se plantent au niveau des classements. Son dernier trio de fin remonte au Jump #16, avec le dernier chapitre noté de Samurai 8.

Depuis, Yozakura et Yuna sont devenus des habitués du trio de fin, Agravity Boys s’y trouve de plus en plus et Guardian of the Witch est arrivé. Il ne faut pas se voiler la face, Mitama s’en sort relativement bien car les mangas arrivés après lui flopent. Mais avec la fin de Guardian qui est acté, Yuna qui entre dans son climax et Agravity et Yozakura qui sont sur la sellette, je le vois mal survivre à 2020, surtout que ses ventes sont très mauvaises

Les ventes de Mitama sont vraiment mauvaises pour une nouveauté. Pour vous dire, on est sur des ventes 2 fois inférieures à celle de Samurai 8 au mieux en 1ère semaine. Si il arrive à rester dans le Jump, ce sera probablement un cas similaire à Hinomaru Sumo, à savoir un manga qui se vend très très peu, mais qui se classe très bien. Cependant, son scénario semble avoir accéléré dans les derniers chapitres. Le dernier manga à avoir fait quelque chose du genre était ZIMAN!!… Affaire à suivre…

Mission of Yozakura Family (Hitsuji Gondaira)

JP] Weekly Shonen Jump 2019 39 – Weekly Shonen Jump
  • 23 présences sur 23 possibles
  • 2 mises en avant (2 pages couleurs)
  • 11 présences dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 1 : environ 11 000 copies vendues / tome 2 : 6595 copies vendues
  • Moyenne de 11,0

Taiyo Asano a toujours été très timide, et ça ne c’est pas arrangé au lycée. La seule personne avec qui il peut avoir une conversation normale est Mitsumi Yozakura. Cependant, il s’avère que Mitsumi fait partie d’une famille d’assassin, et que son grand-frère, Kyochiro, est surprotecteur envers elle… Comment Taiyo va faire pour sauver Mitsumi ?

Celui qu’ont voyait devenir la 2ème nouveauté de 2019 à prospérer a connu un début d’année très compliqué. Niveau classement Yozakura a dégringolé après des débuts assez prometteurs. Si il ressort un peu la tête de l’eau depuis les début de Guardian of the Witch et depuis que Agravity Boys commence à un peu trop s’aventurer au fond du classement, son bilan reste globalement mitigé.

Vu que Guardian of the Witch est le prochain sur la liste et que Agravity Boys risque d’être le prochain, je vois difficilement Mission of Yozakura Family finir l’année si il continue comme ça… Cependant, il se porte mieux depuis 3 Jumps. Il faudra voir si cela continue.

Le tome 1 de Yozakura s’est écoulé à un peu plus de 11 000 exemplaires lors de sa 1ère semaine. Il ne s’agit pas d’un score incroyable, mais c’est à peu près les score qu’avaient fait Demon Slayer ou Act-Age à l’époque. En plus de ça, ce tome a été réimprimé, ce qui est toujours très bon signe !

Du côté des ventes de son tome 2, encore une fois, il est difficile de juger, puisque la crise du COVID-19 l’a touché. Et contrairement à des mastodontes comme One Piece, qui peuvent compter sur un lectorat fidèle, Yozakura a tout à prouver. Ainsi, son tome 2 s’est écoulé à environ 6,6k en une semaine.

Ajoutez à ça qu’un certain Demon Slayer vampirise des lecteurs à un peu près tout le monde et vous obtenez un manga qui ne peut pas atteindre son plein potentiel de ventes… Il suffit de voir la 2ème semaine de ventes de son tome 2 où il a vendu 5 200 exemplaires, pour un total de 11 795. Il est probable que dans des conditions optimales, ce tome ait vendu environ 10 000 exemplaires en 1 semaine.

Concernant Yozakura, je pense qu’il restera au moins jusqu’à la sortie de son tome 3, voire de son tome 4, afin de pouvoir juger ses ventes. Cependant, si un tome fait un faux pas, les éditeurs ne seront pas cléments, surtout que Yozakura ne semble pas être la nouveauté promise au plus grand avenir…

MASHLE (Hajime Komoto)

Weekly Shonen Jump Issue 9, 2020 | Jump Database | Fandom
  • 16 présences sur 23 possibles
  • 3 mises en avant (1 couverture + 2 pages couleurs) + 5 chapitres non classés (statut de nouveauté)
  • 1 présence sur le podium, une troisième place, pour 0 trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : Aucun tome paru sur le 1er semestre
  • Moyenne de 5,77

Dans un monde où la magie domine, Mash Vandead est un être né sans aucun pouvoir surnaturel. Cependant, il a comblé cette faiblesse en s’endurcissant physiquement, au point de pouvoir rivaliser avec des mages professionnels. Cependant, afin de garantir la sécurité de son père adoptif, Mash est inscrit de force à une académie de magie…

LA nouveauté qui a réalisée un démarrage fracassant. 9 classements, et aucun en dessous de la 7ème place. Cela permet à MASHLE de se classer devant des piliers du magazine comme We Never Learn ou Black Clover sur ce premier semestre. 1 podium en même pas 6 mois d’existence, et 0 trio de fin, ce qui est un exploit pour une nouveauté aujourd’hui. Les ventes de son premier tome, prévu pour juin, seront à surveiller de très près, car on tient peut-être le futur fer de lance du magazine !

Yuna de la Pension Yuragi (Tadahiro Miura)

Kiyoe on Twitter: "Shonen Jump #32 cover with "Yuragi-sou no Yuuna ...
  • 23 présences sur 23 possibles
  • 1 mise en avant (1 page couleur)
  • 16 présences dans le trio de fin pour 0 podium
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 19 : 40281 copies vendues / tome 20 : 40216 copies vendues / tome 21 : 23336 copies vendues
  • Moyenne de 11,27

C’est l’histoire d’un mec qui exorcise des fantômes avec ses poings qui part exorciser un fantôme dans une auberge. Sauf que c’est une fille bien dotée par la vie, et du coup il veut pas l’exorciser. Ce n’est absolument pas mon type de manga, DONC pas de synopsis détaillé !

Côté classement, Yuna s’en sort de moins en moins bien… Situé à chaque fois soit dans le trio de fin, soit dans le ventre mou, sa meilleure opération est une 7ème place, dans le Jump #11. Les éditeurs ont d’ailleurs très peu mis en avant Yuna lors de ce premier semestre. Il s’agit du 3ème manga le moins mis en avant, avec uniquement une page couleur. Il est devancé par Tokyo Shinobi Squad et Samurai 8, qui n’ont même pas eu ce luxe. Le manga est même devenu un habitué du trio de fin, ne l’ayant pas quitté depuis le Jump #20…

Des ventes qui ne cessent de baisser pour le ecchi du Jump. Si l’année 2019 l’avait vu passer en dessous des 50k en 1ère semaine, l’année 2020 semble être l’année où Yuna dégringole de plus en plus. 23k pour une série installée depuis maintenant 4 ans, c’est ridicule. Reste à voir comment son tome 22, prévu pour juin, se vendra, parce que là Yuna est en train de tomber à un niveau de ventes équivalent à celui de Hinomaru Sumo…

Je ne vois pas Yuna finir 2020. Le Jump semble déjà préparer la succession de ce ecchi avec Undead Unluck, bien que moins osé. Des ventes qui fondent comme neige au soleil, des classements de plus en plus mauvais, il faut regarder vers l’avenir en se disant qu’il a fait son temps et que 4 ans, c’est une durée honorable pour un ecchi !

We Never Learn (Taishi Tsutsui)

ZeroDS. on Twitter: "Shonen Jump Issue 39 Cover: We Never Learn ...
  • 23 présences sur 23 possibles
  • 7 mises en avant (7 pages couleurs)
  • 1 podium, une 3ème place, pour 0 présences dans le trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 15 : 43002 copies vendues / tome 16 : 33533 copies vendues
  • Moyenne de 7,0

Nariyuki Yuiga, élève en terminale fauché, est obligé d’être le tuteur de Rizu Ogata, Uruka Takemoto et Fumino Furuhashi afin d’obtenir sa recommandation. Cependant, les sentiment des 3 filles envers Nariyuki ne sont pas très clairs…

Un début d’année assez tranquille pour We Never Learn qui se stabilise dans le top 10. En témoigne ses quatre 6ème places, ses quatre 7ème place et ses deux 5ème places, We Never Learn brille bien plus par sa régularité dans la seconde moitié du top 10.

Il n’aura été absent de celui-ci qu’une seule fois, dans le Jump #10 où il a été 11ème. Il aura malgré tout réussi à aller chercher un petit podium, dans le Jump #23.

Côté ventes, si 2019 avait vu We Never Learn plafonner à 100k en 1ère semaine, l’année 2020 montre une grosse régression du manga de Tsutsui.

Le manga recule de 30k environ sur sa première semaine, pour arriver à 43k environ avec son tome 15.

Son tome 16 a également chuté par rapport au 15, en perdant 10k. Reste à voir où ira son tome 17, prévu pour juin, mais il semble avoir entamé son déclin, normal pour une comédie romantique qui a déjà 3 ans.

Avec des ventes qui chutent autant, We Never Learn est passé derrière Act-Age, Jujutsu Kaisen et Chainsaw-Ma, dans la hiérarchie du Jump…

Pour ce qui est de son scénario, il reste environ 30 chapitres à We Never Learn pour boucler son arc de fin alternatives (27 exactement). Ainsi, le manga devrait prendre fin début 2021, à moins que l’auteur ne parte dans un grand final en fusionnant toutes les timelines…

Chainsaw-Man (Tatsuki Fujimoto)

JP] Weekly Shonen Jump 2019 47 – Weekly Shonen Jump
  • 23 présences sur 23 possibles
  • 7 mises en avant (7 pages couleurs)
  • 0 podiums pour 0 présences dans le trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 5 : 41584 copies vendues / tome 6 : 78264 copies vendues
  • Moyenne de 7,625

C’est l’histoire de Denji, un jeune garçon qui est obligé de devenir chasseur de démon pour payer les dettes de son père. Il est accompagné d’un démon tronçonneuse, Pochita, après qui il fusionne après un malheureux incident…

La désormais unique série de 2019 encore dans le Jump poursuit son bonhomme de chemin, en charcutant des démons et en se baignant dans leur sang. Si pour nous le 1er semestre a été marqué par l’arrivée de Chainsaw-Man en France, avec son tome 1 sorti le 11 mars et son tome 2 qui sort le 3 juin, au Japon, Chainsaw-Man s’impose de plus en plus comme une valeur sûre du Jump.

Ses classements restent globalement très corrects, Chainsaw-Man alternant entre le haut du tableau et le bas du top 10. Il n’est d’ailleurs sorti de ce dernier qu’à 3 reprises, dans les Jumps #17, #23 et #24, où il était 11ème.

Mais on retiendra de Chainsaw-Man ses 3 pages couleurs successives des Jump #13 à #15, montrant à quel point la série grimpe les échelons rapidement.

Ses ventes augmentent à vitesse grand V et se rapprochent déjà des ventes d’Act-Age. C’est simple, le tome 6 a vendu lors de sa première semaine quasiment 2 fois ce qu’a vendu le 5 en 1 semaine. Chainsaw-Man devrait passer les 100k en 1ère semaine d’ici la fin de l’année, à moins que ses ventes baissent. Il s’agit à mon sens de l’un des prochains fers de lances du Jump, avec Jujutsu Kaisen.

Act-Age (Matsuki Tatsuya/ Shiro Usazaki)

Weekly Shonen Jump Issue 12 of 2020 Cover (HD) : Actage
  • 23 présences sur 23 possibles
  • 4 mises en avant (1 couverture + 3 pages couleurs)
  • 2 podiums, une 3ème place et une 2nde place, pour 0 présences dans le trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 9 : 75404 copies vendues / tome 10 : 80533 copies vendues / tome 11 : 81831 copies vendues
  • Moyenne de 7,77

Kei Yonagi est une adulescente qui enchaîne les petits boulots afin de s’occuper de ses frères et soeurs le jour, et une passionnée de cinéma la nuit. Lors d’une audition pour devenir actrice, elle est repérée par Sumiji Kuroyama, qui va la faire entrer dans le monde du cinéma afin qu’elle devienne la meilleure actrice du monde.

Act-Age a connu un début d’année… Assez compliqué, il faut le dire. Ses positions dans les Jumps #1 à #14 laissaient envisager qu’Act-Age pouvait se placer dans le top 5 semestriel des classements. Puis le manga a enchaîné pas moins de 6 classements en dehors du top 7…

Résultat, Act-Age finit avec une moyenne de 7,77, soit derrière Chainsaw-Man, qu’il devançait au début de l’année. Reste à voir comment le 2nd semestre se massera pour lui, car il semble retomber dans ses travers…

Act-Age continue de progresser petit à petit. Le manga a passé les 80k en 1ère semaine avec son tome 10 et augmente ses ventes petit à petit. Si il est encore loin de pouvoir jouer le top 10 annuel, il dispose d’un lectorat solide qui devrait encore s’agrandir.

Je vois bien Act-Age passer les 100k en 1ère semaine d’ici un an et demi grand maximum, sans adaptation animée. Or les rumeurs concernant celle-ci sont de plus en plus fréquentes, il devrait être le prochain manga à en profiter, après Jujutsu Kaisen et avant Chainsaw-Man !

Jujutsu Kaisen (Gege Akutami)

  • 23 présences sur 23 possibles
  • 5 mises en avant (1 couverture + 4 pages couleurs)
  • 1 podium, dont une 1ère place, pour 0 présences dans le trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 8 : 97915 copies vendues / tome 9 : 96298 copies vendues / tome 10 : 141315 copies vendues
  • Moyenne de 7,11

Yuji Itadori mange un doigt. Depuis, sa vie a totalement changée…. Bon, si vous voulez le lire, il est dispo chez Ki-Oon !

Jujutsu Kaisen a connu un début d’année assez étrange au niveau de ses classements. Des hauts et des bas pendant la majeure partie de ce semestre, avant de se stabiliser entre la 6ème et la 8ème place. Le manga de Gege Akutami s’affiche donc avec une position moyenne de 7,11, logique vu comment il a oscillé entre les 2 extrêmes du sommaire au début du semestre.

Reste à voir si son 2ème semestre sera moins mouvementé de ce côté-là, même si Jujutsu est connu pour avoir des positions très changeantes.

Cependant, du côté des tomes, tout est au beau fixe. Jujutsu Kaisen a passé les 100 000 copies en 1ère semaine avec son tome 10, qui a même frôlé les 150k lors de sa 1ère semaine. Le manga continue de recruter des lecteurs, et finit même aux portes du Top 10 semestriel Oricon !

Il peut probablement jouer le Top 10 annuel, en fonction de l’évolution de ses ventes, avec notamment son tome 11 pour début juin, ainsi qu’avec le début du boost de son anime. Jujutsu Kaisen est un titre à surveiller !

Black Clover (Yuki Tabata)

Weekly Shonen Jump Issue 15, 2020 | Jump Database | Fandom
  • 22 présences sur 23 possibles
  • 2 mises en avant (1 couverture + 1 page couleur) + 1 absence
  • 2 podiums, deux 3ème places, pour 0 présences dans le trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 8 : 97915 copies vendues / tome 9 : 96298 copies vendues / tome 10 : 141315 copies vendues
  • Moyenne de 6,85

Asta et Yuno sont deux jeunes hommes vivant dans le royaume de Clover qui rêvent tout deux de devenir Empereur-Mage. Cependant, si Yuno est béni par le mana, Asta en est dépourvu… Cependant, il reçoit un grimoire d’anti-magie, qui lui permet de ne pas être distancé par son rival.

Un début d’année assez similaire à son année 2019. Black Clover alterne de bonnes positions avec d’autres un peu plus compliqués. Cependant, là où en 2019 il allait régulièrement taper l’incruste dans le top 5, ici son bilan est un peu plus mitigé. 6 classements sur 20 dans le top 5, dont deux 3ème place, trois 4ème place et une 5ème. Sans parler du fait qu’il n’a pas été présent dans le top 5 entre les Jumps #4 et #20.

2020 marquerai-il le début du déclin de Black Clover ? Ses ventes semblent apporter l’élément de réponse qu’il nous manque.

Et c’est cet élément qui nous confirme que Black Clover a bel et bien entamé son déclin. Black Clover est retombé au niveau qu’il avait avant le lancement de son anime. Il est passé derrière Jujutsu Kaisen et Act-Age au niveau de la hiérarchie des ventes, et Chainsaw-Man devrait bientôt lui passer devant. En espérant que ses ventes remontent et que c’était uniquement dû à l’affreux arc des elfes….

My Hero Academia (Kohei Horikoshi)

Otakulte 🐉 on Twitter: "🗞️ Weekly Shonen Jump 2020 ...
  • 22 présences sur 23 possibles
  • 3 mises en avant (1 couverture + 2 pages couleurs) + 1 absence
  • 5 podiums, une 3ème place et quatre 2nde places, pour 0 présences dans le trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 25 : 366 656 copies vendues / tome 26 : 288 727 copies vendues
  • Moyenne de 4,11

Je pense que je n’ai pas besoin de présenter le poulain N°1 de Ki-Oon…

Après une année 2019 un peu en retrait, My Hero Academia revient en force en ce début d’année ! Seuls 3 classements en dehors du top 5 pour le manga de Horikoshi, pour 5 podiums !

My Hero Academia remonte dans les classements du Jump, en espérant que cette très belle dynamique continue jusqu’à la fin de l’année !

Cependant, du côté des ventes, tout n’est pas aussi rose… Les ventes de My Hero Academia pendant ce premier semestre ont chuté, malgré le soutien de l’anime ! Si même lui n’arrive plus à maintenir les ventes du manga, il y a du soucis à se faire pour l’avenir ! Le tome 27 est à surveiller de très près…

Malgré tout, My Hero Academia arive à se placer à la 5ème place de l’Oricon semestriel, grâce à des ventes d’anciens volumes très correctes. Mais ça reste rageant, car si les ventes de nouveaux volumes étaient restés stables, My Hero Academia pourrait taper plus de 500k en 1 semaine !

Dr.STONE (Inagaki Riichiro/ BOICHI)

Weekly Shonen Jump Issue 14, 2020 | Jump Database | Fandom
  • 22 présences sur 23 possibles
  • 5 mises en avant (1 couverture + 4 pages couleurs) + 1 absence
  • 10 podiums, six 3ème places et quatre 1ères places, pour 0 présences dans le trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 14 : 93 505 copies vendues / tome 15 : 65 114 copies vendues
  • Moyenne de 3,42

L’apocalypse, quand tu nous tiens… On chante en se tenant la main !

Bon bah c’est Dr.STONE… Toujours bien classé, avec des ventes qui restent en deçà de ses résultats dans le sommaire du magazine… 10 podium, c’est tout de même une sacrée performance qu’il est facile d’oublier ! Surtout que Dr.STONE n’a été absent que 2 fois du top 5, dans les Jump #4 et #25, où il était 6ème.

Je reste très confiant concernant ses classements au 2nd semestre. Si il n’est pas sur le podium annuel, il sera dans le top 5, c’est une certitude !

Vu comme ça, on dirait que les ventes de Dr.STONE ont régressés. Or c’est tout le contraire, car là où son tome 14 a fait ce score en 6 jours, le tome 15 l’a fait en 3. Dr.STONE niveau ventes a connu un excellent 1er semestre. Lui qui stagnait depuis très longtemps a vu ses ventes exploser à son échelle pour lui permettre d’arriver dans le top 15 Oricon.

Il faudra voir comment sa saison 2, prévue pour cet été, va impacter ses ventes, car on sait désormais que Dr.STONE est capable de grandes choses !

The Promised Neverland (Posuka Demizu / Kaiu Shirai)

  • 20 présences sur 23 possibles
  • 6 mises en avant (2 couvertures + 4 pages couleurs) + 3 absences
  • 7 présences sur le podium, 4 troisièmes places, 2 secondes places et une première place, pour 0 trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 17 : 197 299 copies vendues / tome 42 : 265 221 copies vendues
  • Moyenne de 4,00

Un début d’année assez mitigé par rapport aux standards de TPN. 3 classements en dehors du top 5, 7 podiums… Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ça reste très bon, mais quand on connaît TPN, on est en droit de s’attendre à mieux.

Il ne faut pas se fier aux apparences : TPN stagne et commence même à régresser. Là où le tome 17 avait 2 jours de ventes sur sa 1ère semaine, le tome 18 en avait 5, soit plus de 2 fois plus de temps, pour à moins de 70k supplémentaires… Alors TPN n’est pas en danger, mais vois une série décliner alors qu’elle était décrite comme un « phénomène » un an avant, c’est quand même assez inquiétant…

J’en parlerais plus en profondeur dans l’article sur l’Oricon semestriel, mais TPN semble vivre une vie en accéléré : montée en puissance rapide, apogée courte et déclin qui s’amorce (déjà)…

Haikyû!! (Haruichi Furuidate)

Weekly Shonen Jump Issue 16, 2020 | Jump Database | Fandom
  • 21 présences sur 23 possibles
  • 2 mises en avant (2 couvertures) + 2 absences
  • 9 présences sur le podium, 6 premières places et 3 troisièmes places, pour 0 trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 41 : 212 771 copies vendues / tome 42 : 267 517 copies vendues / tome 43 : 341 136 copies vendues
  • Moyenne de 3,68

C’est des lycéens qui jouent au volley…

Quel magnifique début d’année pour Haikyû!! ! Alors qu’il semblait être sur le déclin, logique après 8 ans, sa saison 4 semble lui avoir redonné une 2nde jeunesse, tant au niveau des classements que des ventes. Le manga de sport phare de la décennie retrouve du poil de la bête, poil qu’il semblait avoir définitivement perdu.

Ainsi, Haikyû!! réalise un magnifique 1er semestre avec une moyenne de 3,68. Seulement 2 classements en dehors du top 5, une 6ème et une 7ème place… On est peut-être en train d’assister à une renaissance d’Haikyû!!… Et c’est ce que semble indiquer ses ventes :

Même si il s’agit plus d’un effet de mode qu’une véritable résurrection, le manga de sport du Jump renaît de ses cendres. Son tome 43 frôle les 350k vendus en une semaine, alors que son tome 40 était passé sous les 200k sur la même période…

Il faudra voir comment il se comportera sur le reste de 2020 et même après, mais il peut très bien se conclure en apothéose et sortir par la grande porte, étant désormais dans son arc final. Le manga de sport le plus long de l’histoire du Jump semble être redevenu un concurrent sérieux pour la course au top 5 annuel !

One Piece

JP] Weekly Shonen Jump 2020 19 – Weekly Shonen Jump
  • 17 présences sur 23 possibles
  • 3 mises en avant (3 couvertures)
  • 14 présences sur le podium, dont 8 premières places, pour 0 trio de fin
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 95 : 883 228 copies vendues / tome 96 : 1 070 591 copies vendues
  • Moyenne de 1,42

One Piece poursuit son petit bonhomme de chemin. L’arc de Wano en est à sa 3ème année de parution, arc qui va devenir le plus long du manga d’ailleurs. Côté ventes, même si ça continue de baisser, ça reste excellent. Il a réussi à récupérer la 1ère place au classement semestriel in extremis à Demon Slayer, le tout s’étant joué sur le classement de One Piece dans le Jump #25. Rendez-vous compte, il ont un écart de 0,01de moyenne…

Mais One Piece risque de ne pas garder cette 1ère place au classement annuel. Déjà, la moyenne de Demon Slayer est figée, le manga étant désormais terminé, elle restera à 1,43, ce qui est un score incroyable. Dès que One Piece enchaînera les 2ème places, la 1ère place annuelle peut vite lui filer entre les doigts…

Cependant, One Piece est passé en bimensuel il y a maintenant un peu plus d’un mois à cause de ce foutu COVID… Ainsi, si il risque de ne pas garder sa 1ère place au niveau des classement (le moindre faux pas et c’est compliqué…), mais avec uniquement 1 volume en fin d’année, sa 2nde place sur le top Oricon 2020 est également en danger. Plus que jamais, One Piece doit prendre gare à ceux qui arrivent derrière lui, car il pourrait se faire dépasser !

Ses ventes restent excellentes, c’est One Piece après tout. Néanmoins, le déclin qui se fait ressentir depuis le début de l’arc Wano sur les ventes continue… Le tome 95, avec uniquement 2 jours de ventes, devient le 1er tome post-boost de 2011 à vendre moins d’1 million en 1ère semaine. De son côté, le tome 96 s’est certes un peu mieux vendu, mais il reste dans la moyenne basse par rapport aux autres tomes.

Cependant One Piece a connu un arrivage de lecteur assez important durant ce premier semestre. En effet, afin d’occuper les enfants japonais durant la crise sanitaire, la Shueisha a mis à disposition les 61 premiers tomes de One Piece sur l’application numérique du Shônen Jump.

Un lectorat plus jeune a donc pu découvrir One Piece et continuer la série en achetant les tomes à partir du tome 62. Il faudra voir comment cela évolue durant le 2nd semestre, mais en l’état, sur le premier semestre 2020, cela faisait très longtemps que les ventes des anciens tomes de One Piece n’avaient pas été aussi élevées.

Si ça ne provoquera pas un gros boost, les ventes vont probablement se stabiliser pour un temps, car les nouveaux lecteurs ont rattrapés leur retard, vu que seuls les 4 derniers tomes sont encore dans le Shoseki.

Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba (Koyoharu Gotoge)

Weekly Shonen Jump non officiel on Twitter: "Sortie du ...
  • 21 présences sur 26 possibles
  • 4 mises en avant (3 couvertures + 1 page couleur) + 1 chapitre non classé (fin du manga)
  • 16 podium, dont 9 première places et 7 secondes places, pour 0 trios de fins.
  • Ventes des tomes en 1ère semaine : tome 18 : 950 829 copies vendues / tome 19 : 1 381 576 copies vendues / tome 20 : 1 990 609 copies vendues
  • Moyenne de 1,43

Par où commencer ? Par le fait qu’il a vendu plus de 45 MILLIONS D’EXEMPLAIRES EN 6 MOIS ? Par le fait qu’il ait quasiment réussi l’exploit de se placer devant One Piece en moyenne des classements, que ça s’est joué à 0,01 près ? Qu’il ait battu le record de vente annuel en moins de 6 mois ? Demon Slayer aura connu une fin en apothéose. Sur 16 chapitres classés, Demon Slayer n’aura pas quitté le podium, et même, il n’a pas quitté les 4 premières places. Pour vous dire, son dernier classement en dehors du podium remonte au Jump #47 de 2019, où il était 5ème !

Que vous le vouliez ou non, Demon Slayer a marqué l’histoire du magazine de par son ascension. Commencé début 2016 avec des classements et des ventes très moyennes, il aura peu à peu remonté la pente du côté des classements, avant d’exploser l’année dernière.

De même, que dire des ventes de Demon Slayer ? C’est une croissance qui est juste exponentielle. 45 millions en 6 mois… Demon Slayer a écolué quasiment 10 millions de plus que l’ancien record en 2 fois moins de temps…Pour vous donner une idée, j’ai réalisé un graphique qui montre l’évolution des ventes des tomes de Demon Slayer en 1ère semaine (le tome 1 est non classé, j’ai donc pas de données).

On remarque une très nette progression à partir du tome 15, chaque tome réalisant une meilleure 1ère semaine que le précédent. Mais ce graphique illustre surtout la progression exponentielle qu’a eu Demon Slayer tout au long de sa vie. Pour ce dernier graphique, voici les ventes totales de chacun des tomes de Demon Slayer en 2020, en tout cas pour l’instant.

On est donc dans une situation plus qu’intéressante, où un manga semble avoir une vie commerciale en décalée. Car on ne va pas se mentir, Demon Slayer a plafonné de 2016 à fin 2018 au niveau de vente actuel de Jujutsu Kaisen. Depuis début 2019, soit AVANT L’ANIME je le précise, chaque lancement de tome est meilleur que le précédent…

Maintenant, il faut se poser la question : jusqu’où ira Demon Slayer ? Si le trône de 2020 et une place dans le top 5 2021 lui sont acquis (son tome 23 sort sur l’année Oricon 2021), c’est au niveau des chiffres que ça va devenir intéressant. Le manga de Gotoge tape encore des semaines à + d’un million, ponctuée par des ruptures de stocks, mais les pics commencent à être de moins en moins haut.

En début d’année, les ventes en semaine de restocks pouvaient monter à plus de 1,6 million, là où aujourd’hui, on stagne plus autour des 1,2/1,3 million. Demon Slayer va continuer à truster les 1ères places, mais ses ventes vont petit à petit retomber.

Concernant ses scores, pour 2020, il s’écoulera à 70 exemplaires grand minimum. Il reste 2 tomes en 2020, qui assurent grand minimum 6 millions d’exemplaires. On arrive à 53 millions d’exemplaires en 2020 (47,01 après la 1ère semaine du 2nd semestre). Et il est impensable pour moi que les anciens volumes (=backlogs) vendent moins de 15 millions sur le 2nd semestre.

Je vois plus Demon Slayer finir aux alentours des 80 millions en 2020. L’impact du film est à prendre en compte, mais il sera moins important que celui de la saison 1, car Demon Slayer est déjà un phénomène sociétal au Japon. Il faudra voir comment ça évoluera à l’avenir !


Que retenir de ce 1er semestre et que faut-il attendre du 2nd ?

On se souviendra de ce premier semestre pour plusieurs choses. Tout d’abord, le record de Demon Slayer, à 45 millions . Le semestre a également été marqué par la fin de la souffrance de Samurai 8, mis à mort sur la place publique.

Ensuite, si il est encore trop tôt pour le savoir, MASHLE et Undead Unluck sont les 2 nouveautés qui ont le plus de chances de survivre à 2020. Il faudra également voir comment se comporteront Moriking, Bone Collection et surtout Time Paradox Ghost Writer, coup de cœur d’à peu près tout le monde.

Le 2nd semestre risque d’être marqué par les fins naturelles de The Promised Neverland, et de Yuna de la Pension Yuragi, récemment entré dans son climax. Guardian of the Witch et Mitama Security devraient également sortir par la porte de derrière.

Voici d’ailleurs un tableau qui classe les mangas selon leur moyenne du 1er semestre 2020 :

ClassementMangaMoyenne
1One Piece1,42
2Demon Slayer1,43
3Dr.STONE3,41
4Haikyû!!3,68
5The Promised Neverland4,00
6My Hero Academia4,11
7MASHLE5,77
8Black Clover 6,85
9We Never Learn7,0
10Jujutsu Kaisen7,11
11Chainsaw-Man7,625
12Act-Age7,77
13Mitama Security : Spirit Busters9,30
14Mission of Yozakura Family11,00
15Yuna de la Pension Yuragi11,27
16Samurai 811,73
17Agravity Boys11,93
18Tokyo Shinobi Squad13,00
19 ZIPMAN!!13,33
20Guardian of the Witch13,44

Concernant les 6 nouveautés classées, voici ce que je pense de leur avenir :

  • Guardian of the Witch : Ses classements désastreux et ses ventes catastrophiques ont actés sa fin. Il peut prendre fin dès la semaine prochain. Il ne passera pas l’été
  • Mitama Security : Spirit Busters : Mitama a de plus en plus de mal à se placer dans le top 10, et ses ventes ne décollent toujours pas. Si son tome 3 se vend à moins de 10k, il faudra lui dire au revoir.
  • Agravity Boys : Malgré de mauvais classements, son potentiel de vente a été sous-estimé par la Shueisha, vu la réimpression de son tome 1. Il est assuré de rester jusqu’à son tome 2, mais si il flop, au revoir. Il peut aussi devenir le gag manga de fin de magazine, place non occupée depuis la fin de David-kun il y a un an.
  • Mission of Yozakura Family : Yozakura arrive à sortir la tête de l’eau depuis quelques Jump niveau classement. Les ventes de son tome 3, prévu pour juin, seront plus que déterminantes, car elles détermineront son avenir.
  • Undead Unluck : Il se porte mieux que ses compère niveau classements, bien qu’il soit plus jeune. Son tome 2, prévu pour juin, est à surveiller, bien que Undead Unluck ait de mon point de vue quasiment gagné sa place dans le Jump.
  • MASHLE : La nouveauté qui fracasse tout, littéralement. Son tome 1 est prévu pour juin également, bien que ce soit étrange qu’il paraisse aussi tard. Pour comparer, le T1 de Undead Unluck est paru en avril, et celui de Guardian of the Witch en mai… Enfin, les précommandes de son tome sur Amazon semble être incroyables pour une nouveauté, il semblerait que ce soit 13k de précommandes. Il peut taper 25k comme Chainsaw-Man en 1ère semaine et ainsi assurer sa place dans le Jump. L’avenir se jouera avec MASHLE !

Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ce (très long) article. Il m’aura nécessité près d’une semaine de travail afin de réunir toutes les données et de mettre tout ça en page. Je vous remercie de votre lecture, et je vous dis à bientôt !

Analytique N°16 : Les remakes, mode d’emploi

Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle Analytique. Après une pause bien méritée, on repart de plus belle ! Au programme cette semaine : les remakes de jeu vidéo, le pourquoi du comment ?

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Remake, remaster, portage : définitions de termes vague

Alors, avant de réellement rentrer dans le tas, on va définir ce qu’est un remake, parce que si dans l’industrie du cinéma, c’est assez clair, dans le jeu vidéo, il y a bien plus de terme : remake, remaster, portage, salade tomate oignons, non je veux juste le pain, bref ! Je vous propose donc de revenir sur chacun des termes, avec des exemples. Je précise qu’il s’agit de MES définitions, vos critères de catégorisation peuvent varier :

Portage

Un portage est clairement l’exemple le plus « fainéant » qu’il nous sera donné de voir ici. Un portage est, comme son nom l’indique, la simple réédition d’un jeu sur un nouveau support, généralement de la même génération. Rien ne bouge au niveau du code ou du moteur graphique, même si généralement, un peu de contenu est ajouté afin de (re)donner envie au joueurs. Généralement, il peut s’agir d’une « édition GOTY » qui contient l’intégralité des DLC, ou de contenu 100% inédit, ou juste de l’arrivée d’un titre sur un nouveau support.

C’est aujourd’hui courant dans le marché du jeu vidéo, afin d’enrichir le catalogue d’une console. On peut par exemple penser à la Switch qui a récupéré bon nombre de jeux de la WiiU afin d’alimenter son catalogue et de permettre à ces jeux d’obtenir le succès qu’ils méritent. Résultat, le nombre de bons jeux encore exclusifs à la WiiU aujourd’hui se comptent sur les doigts d’une main (Pikmin 3, Xenoblade X, Mario 3D World, Super Smash Bros. 4, Super Mario Maker).

On classe aussi dans cette catégorie les jeux dit « collection » qui regroupent plusieurs titres. Ici, si les jeux ont aucun ajout, si ce n’est un ajustement des contrôles, mais les disques contiennent plusieurs aventures. Ces opérations sont surtout faites afin de célébrer l’anniversaire d’une licence (Castlevania, Metal Gear Solid), ou juste pour faire (re)découvrir au public d’une console les précédents jeux d’une série, avec du contenu bonus (Metroid Prime Trilogy, Super Mario All-Stars).

Remaster

Petite différence avec les portages, les remasters se concentrent sur l’amélioration graphique, tout en pouvant ajouter du gameplay (comme par exemple Super Mario 64 DS qui ajoute 3 personnages jouables, des niveaux bonus et 30 étoiles, ou Xenoblade Chronicles : Definitive Edition qui possédera un chapitre supplémentaire par rapport à sa version d’origine).

Un remaster sort généralement sur une console qui est sortie 2 générations après sa console originale, sauf dans certains cas (Le remaster de Skyrim 5 ans après sa sortie, preuve de la cupidité légendaire de Bethesda). Généralement, l’accent est mis sur la modification des graphismes du jeu, de la correction de certains soucis et de l’optimisation du jeu original. Il reste globalement le même, mais l’expérience est amélioré par rapport à l’original, de façon à ce qu’il devienne une bien meilleure version, une version définitive.

Mais certains remasters vont bien plus loin que des simples ajustements graphiques ou corrections de bugs. On peut penser à la version PS4 de Shadow of the Colossus qui adapte totalement le moteur graphique et qui reste pour moi un remaster, car absence de véritable ajout de contenu ou de changement de gameplay.

Remake

Et on finit avec les remakes. Qu’est-ce qu’un remake ? Je vous dirais qu’un remake est un nouveau jeu bâti que le squelette de l’ancien, qu’il reprend l’ADN de l’original tout en le transformant afin de l’adapter à son époque. Ainsi, contrairement à un remaster, un remake modifie également le gameplay du jeu, en le mettant au goût du jour (AM2R, Metroid Zero Mission) ou en le modifiant totalement (Final Fantasy VII Remake). Un remake peut également modifier le level-design de son modèle (Resident Evil 2 Remake).

Au final, un remake peut aller d’un jeu qui met au goût du jour son original (AM2R, Zelda Link’s Awakening) ou un jeu qui diffère totalement de son modèle, au point d’avoir juste le titre et l’univers en commun (Final Fantasy VII Remake). Un remake partage généralement très peu de données et de code avec l’original, et est généralement un jeu fait de zéro en s’inspirant du jeu d’origine, contrairement aux portages et aux remasters qui reprennent le jeu d’origine comme base.


Les remakes/remasters/portage : Pourquoi un tel engouement ?

RESIDENT EVIL 3 sur Steam

Comme dit en intro, depuis plusieurs années, les remakes et leurs dérivés inondent de plus en plus nos consoles et PC. C’est simple, pour certains, si la 7ème génération de console était celle des TPS/FPS, la 8ème semble être celle qui fait la part belle aux remakes. Il suffit de regarder les grosses sorties actuelles de 2020 : Resident Evil 3, Animal Crossing : New Horizons, Doom Eternal, Final Fantasy VII Remake… 2 remakes sont à la tête d’affiche de 2020. Je n’ai rien contre ça, mais ça illustre bien la tendance actuelle du marché, qui semble être à mi-chemin entre préservation du passé et envie d’argent facile.

The Legend of Zelda: The Wind Waker HD | Wii U | Jeux | Nintendo

Car si dans l’idée, un remake permet à un jeu d’être découvert par plus de monde et pour certains, d’obtenir le succès qu’ils méritent (Okami HD), un remake est surtout un succès assuré, car les joueurs nostalgiques risquent d’acheter ce remake afin de repenser à l’expérience qu’ils ont vécus, il y a X années en découvrant le jeu dans sa version originale… Car au fond, cela soulève un autre problème : si les jeux sont constamment ramenés sur les plateforme les plus récentes, n’est-ce pas parce que le jeu vidéo entretient mal son passé ?

L’Histoire de Nintendo : Episode 3 : Jusqu’au sommet du monde (1981-1989)

Bonjour à tous et bienvenue dans ce 3ème épisode de L’Histoire de Nintendo ! Après s’être intéressé à la genèse de la société puis à sa transition vers le milieu du jeu et du jeu vidéo, je vous propose aujourd’hui de (re)vivre les années 80, qui marqueront pour Nintendo une incroyable ascension !

On s’était arrêté au lancement de Donkey Kong, qui faisait suite à l’échec de Radar Scope, et à l’importation des bornes en Amérique. Je vous propose donc de reprendre à ce moment-là. Donkey Kong est alors un immense succès en Amérique, à tel point que Minoru Arakawa, directeur de Nintendo of America, doit alors lancer la fabrication de composants pour les bornes à Redmond, car les bornes n’arrivent pas assez vite et Nintendo of America se retrouve submergé pas la demande.

Le succès de Donkey Kong est tel qu’en juin 1982, un total de 60 000 bornes avaient été vendus, soit une recette d’environ 180 millions de dollars. Nintendo a enfin réussi à s’imposer sur le marché américain, avec un hit qui à l’époque, était l’un des plus gros succès de la courte histoire du jeu vidéo.

Brian (Saturday Supercade) - Super Mario Wiki, the Mario encyclopedia

Cependant, Nintendo le sait, la licence Donkey Kong doit s’imposer dans le temps, et pour ça, il faut avant tout passer par les produits dérivés. C’est ainsi qu’on retrouve la licence Donkey Kong sur des pyjamas, des céréales, des jouets…. Mais aussi en dessin animé.

Ainsi en 1983, le studio Ruby-Spears réalise le premier dessin animé Donkey Kong, qui fera 2 saisons et qui sera diffusé sur CBS. C’est la première apparition de Mario dans un dessin animé, 6 ans avant la diffusion du célèbre dessin animé Super Mario Bros.. La survie de la licence passera également par des adaptations du jeu d’arcade sur les console de l’époque. Donkey Kong ayant été un immense succès, les fabricants de l’époque étaient tous très intéressés par une adaptation de Donkey Kong sur leur plateforme.

ColecoVision — Wikipédia

Ce sera finalement Coleco qui obtiendra les droits pour adapter Donkey Kong en jeu sur console de salon et en jeu de cartes, au détriment de Taito et d’Atari. Yamauchi a d’ailleurs choisi Coleco car selon lui, « il s’agissait de la société la plus ambitieuse ». Coleco sortira donc une version console de Donkey Kong fournie avec sa console, jeu Donkey Kong qui sera d’ailleurs le plus vendu de la machine.

Coleco sortira par la suite également des versions pour l’Atari 2600 et l’Intellivision également en 1982, tandis qu’au Japon, Shigeru Miyamoto, l’un des pères de Donkey Kong, sortira une version Game&Watch de son titre. Au final, en à peine 2 ans, le titre sera sorti sur 5 supports (Arcade, ColecoVision, Atari 2600, Intellivision et Game&Watch). Cependant les portages de Donkey Kong ne se sont pas arrêtés là, puisque Miyamoto prépare également une version pour le prochain gros projet de Nintendo, une certaine Famicom…

Famicom — Wikipédia

Suite au succès de Donkey Kong, Nintendo commence à travailler sur une console de jeux vidéos aux cartouches interchangeables, ce qui, pour rappel, n’était pas le cas pour les Color TV Games où un nombre prédéfini de jeu était installé dès le départ. Le projet est lancé dès 1981 sous le nom de Young Computer. Hiroshi Yamauchi voulait à tout prix que cette console devienne un grand succès. Ainsi, il demanda à ses équipes de faire en sorte que la console domine le marché d’un point de vue technique pendant au moins 3 ans, mais aussi que la machine soit vendue à moins de 10 000 yens (environ 85 euros).

Cependant, associer les deux demandes de Yamauchi a été impossible et si la console est à sa sortie la plus puissante du marché, elle sera vendue au prix de 14 800 yens (environ 126 euros), bien qu’elle soit tout de même la moins chère du marché. La console doit d’ailleurs son design avec ses bandes rouges au simple fait que le plastique rouge était le moins cher à l’époque.

La console, qui aura pris le nom de « Famicom » (abréviation de Family Computer, ordinateur familial dans la langue de Molière) sort donc 15 juillet 1983 au Japon. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle n’a pas directement été un succès, certains acheteurs s’étant plains de problèmes de ralentissements.

Nintendo rééditera alors rapidement la machine avec une nouvelle carte mère, et le succès arriva.. 500 000 exemplaires de la Famicom seront vendus en deux mois, elle deviendra même la console la mieux vendue au Japon fin 1984. À la fin des années 80, un foyer japonais sur trois possède une Famicom, c’est dire à quel point la console à bien marché… Devant un tel succès, Nintendo commence à réfléchir à l’exportation de sa machine aux USA, mais ce sera plus compliqué que prévu…

Fichier: Vitrine Nintendo AVS (angle élevé) .jpg

Cependant aux Etats-Unis, le marché du jeu vidéo était dans un très mauvais état. Je ne vais pas rentrer dans les détails, ça reste une chronique dédiée à Nintendo avant tout, mais au début des années 80, Atari dominait le marché avec son Atari 2600.

Cependant, de plus en plus de jeux faits à la va-vite sortait sur la plateforme afin de produire un maximum d’argent. S’en suivit naturellement un ras-le-bol des consommateurs, et une chute des ventes de tout ce qui touchait au jeu vidéo, jeux, consoles, aucune société n’a été épargnée. Ce krach du jeu vidéo allait surtout causer du tord à Nintendo si ils décidaient d’exporter la machine aux USA. Nintendo a tout d’abord essayé de s’associer avec Atari pour distribuer la console en dehors du Japon.

Atari était au départ intéressé, mais refusera car le développement de leur nouvelle console, l’Atari 7800 avait démarré. Nintendo, désormais obligé d’exporter seul sa machine, a donc essayé de minimiser le côté « jeu-vidéo » de la machine, en lui donnant un aspect plus sérieux, et plus adapté au marché occidental, afin de ne pas voir la machine avoir de très mauvaises ventes à cause du krach de 1983. Au CES de 1984, Nintendo présente donc le « Nintendo Advanced Video System », prototype qui sera abandonné. La Nintendo Entertainment System telle qu’on la connaît sera révélée lors du CES de 1985. La console sortira finalement à la fin 1985 d’abord à New York, avec 18 jeux à son lancement.

Nintendo NES R.O.B. ROB The Robotic Operating Buddy : nostalgia

Afin de minimiser le côté jeu vidéo, étant donné que le krach de 1983 était toujours dans les esprit, la console était livré avec un accessoire, bien plus connu aujourd’hui à travers la série des Super Smash Bros. : R.O.B. (pour Robot Operating Buddy). Ce petit robot en plastique pouvait appuyer sur les boutons de la manette grâce à un mécanisme utilisant des toupies, qui se déplace grâce à des actions qu’entre le joueur avec sa manette et que la console transmet au robot en utilisant de l’optoélectronique. Cette technologie était utilisé par Nintendo déjà 13 ans auparavant avec les Laser Clay Shooting System !

Comme quoi, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Si R.O.B. était là pour assurer une certaine survie sur le marché américain, en montrant aux parents que non, ce n’est pas du jeu vidéo, mais un simple système de divertissement (le titre complet de la console peut d’ailleurs être traduit par « Système de divertissement Nintendo »), c’est bien un jeu qui va propulser la NES, et ce jeu, vous le connaissez tous, peut importe votre âge et votre rapport au jeu vidéo…

Reproduction imprimée Super Mario Bros. - NES Cover - 30 x 40 cm ...

Suite du jeu d’arcade Mario Bros., qui était lui-même une suite spirituelle de Donkey Kong en reprenant le personnage de Mario, Super Mario Bros. est un jeu de plateforme à scrolling horizontal qui a révolutionné le jeu vidéo et qui a donné les codes du jeu de plateforme que l’on connaît. Sans Super Mario Bros., le jeu vidéo ne ressemblerait pas à ce qu’on connaît aujourd’hui ! Super Mario Bros. a propulsé Mario au rang de mascotte de Nintendo, il est l’un des premiers jeux vidéos à posséder une musique composée par un compositeur, il est l’un des jeux les plus vendus de tous les temps et surtout, il a propulsé la NES…

Car si la Famicom est sortie 2 ans avant Super Mario Bros., ce qui n’a pas empêché le jeu de connaître là-bas un immense succès, s’étant écoulé à 6,8 millions de ventes au Japon, le jeu est l’un des titres de lancements de la NES occidentale que l’on connaît. Le jeu sera le fer de lance de la machine de Nintendo, que ce soit aux Etats-Unis, où la NES est sortie en 1985, où en Europe et en Australie, où elle sortira entre 1986 et 1987.

Ce décalage s’explique par le fait que Nintendo avait scindé pour sa distribution ces territoires en deux zones, A et B. La zone A, qui comprenait la majorité des pays européens (RFA, France, Espagne, Belgique…) a vue la NES arriver en 1986. La zone B qui était composée du Royaume-Uni, l’Irlande, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Italie qui a vue arriver la NES en 1987. Au niveau européen, la NES est sortie à peu près en même temps que la Master System de SEGA, ce qui explique que ce soit la seule zone géographique où les 2 consoles ont à peu près fait jeu égal.

Mais cela n’empêchera pas la NES de devenir un immense succès planétaire, en faisant oublier le krach de 1983 et Atari. Ainsi, on estime que la NES s’est écoulée à plus de 60 millions d’exemplaires et que Nintendo contrôlait environ 90% du marché du jeu vidéo à la fin des années 80.

Jeux Cultes sur NES Nintendo

Mais si la NES a réussi à autant marquer les joueurs, c’est bien grâce à ses jeux et ses licences, aujourd’hui légendaires, qui sont nées sur la machine : Super Mario Bros. sorti en 1985, The Legend of Zelda sorti en 1986, Metroid sorti en 1986 et Kid Icarus sorti en 1987 pour ne parler que des licences qui appartiennent à Nintendo, sinon je pourrais vous parler de Mega Man, de Castlevania, de Final Fantasy, de Dragon Quest, ou alors des suites avec Mega Man II, Super Mario Bros. 2 & 3, The Legend of Zelda II : Adventure of Link…

La NES incarne le début du jeu vidéo moderne, le jeu vidéo que l’on connaît aujourd’hui, et qu’on prend plaisir à parcourir, avec ces licences nées sur cette machine, il y a de cela maintenant plus de 30 ans.

Réveil Gameboy | Funidelia

Nous voilà en 1989. Les années 80 touchent à leur terme, et la NES commence à se faire vieillissante… Les concurrents commencent à travailler sur des consoles nouvelles génération, des consoles 16-bits qui feront passer la génération des 8-bits pour des ancêtres, génération dont fait partie la NES. Nintendo s’y attellera également, et la NES pourra alors profiter d’une retraite bien méritée, pour laisser entrer dans l’arène des consoles sa petite sœur, qui livrera l’une des batailles les plus célèbres de l’histoire du jeu vidéo, mais ça, ce sera pour le prochain épisode…

En parallèle, Nintendo sort une autre console, qui n’est pas dédiée au jeu salon comme la NES, mais qui est bien plus petite et transportable : il s’agit de la (ou le) Game Boy. Sorti(e) le 21 avril 1989, il s’agit d’une console de 4ème génération possédant une puissance comparable à la NES, mais qui a un prix de vente plus bas grâce à son écran monochrome (idée que Yokoi a eu après avoir vu son écran de télévision portatif se coupe en plein milieu d’un match de baseball, les piles s’étant usées en 2H à cause de rétroéclairage). Mais l’histoire de cette console, ce sera pour le prochain épisode…

Analytique N°15 : Retour sur Demon Slayer, surcoté ou phénomène de la décennie ?

Bonjour à tous et bienvenue dans cette Analytique qui va faire office de suite et de bilan au tout premier article du site, l’Analytique N°1 sur Demon Slayer. Petite précision, je ne traiterais à aucun moment de la qualité du manga, une critique dédiée arrivera dès que le manga sera achevé. On va juste revenir sur l’ampleur du boost du manga. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !!

Si vous suivez un peu l’actualité manga autour des ventes, Demon Slayer doit être un titre qui suscite en vous une grande crainte ou une admiration. Commencé le 15 février 2016 dans le Weekly Shônen Jump et ayant réussi à se constituer une fanbase correcte en 3 ans, son adaptation animée diffusée du 6 avril 2019 au 28 septembre 2019 l’aura propulsé de la 12ème place des ventes en mai 2019 à la 1ère place annuelle à la fin de l’année Oricon 2019 (novembre-novembre).

Revenons donc ensemble sur ce boost phénoménal et historique, qui aura permis à Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba devenir le premier manga autre que One Piece à prendre la première place des ventes annuelles depuis 2008, mais aussi de ressusciter la parution française de la série.

Annoncée dans le Weekly Shônen Jump #17 de 2018, qui est paru le 4 juin de la même année, l’adaptation animé du manga est crée par le studio ufotable, à qui on doit l’anime de Fate/Zero. Composé de 26 épisodes, l’anime adapte les 6 premiers tomes du manga, soit 6 arcs : l’arc de l’examen des Pourfendeurs, l’arc de la première mission, l’arc d’Asakusa, l’arc de la Maison des Tambours, l’arc du Mont Natagumo et l’arc de la rééducation.

Et je vais arrêter là concernant l’anime en lui-même. Il est excellent, aucun doute là-dessus, mais on n’est pas dans une critique. Revenons tout d’abord sur l’histoire de ce boost.


Le boost de Demon Slayer : le pourquoi du comment

Demon Slayer - Série TV 2019 - AlloCiné

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les ventes de Kimetsu no Yaiba n’ont pas explosées dès avril et le début de son anime, loin de là. Le manga a vraiment commencé à voir ses ventes grimper à partir de mai-juin (10ème à la fin juin 2019) pour ensuite exploser en juillet (5ème en juillet 2019) et ne jamais redescendre. Voici un graphique qui illustre les ventes mensuelles de Demon Slayer de juillet 2019 à février 2020

Je pense que le graphique parle de lui-même…. Des ventes en constante augmentation si on excepte les mois de novembre 2019 et de janvier 2020, qui sont en retrait à cause des ruptures de stocks (on peut observer que ces mois « vides » se situent juste après des mois qui ont vus les ventes exploser). Et la tendance se répète avec mars 2020 qui semble être un mois avec des ventes plus faibles (par exemple, « seulement » 600 000 ventes la semaine dernière).

Mais encore une fois, pourquoi les ventes de Demon Slayer ont-elles autant augmentées ? Son anime n’a pourtant rien de différent, alors pourquoi ?

Tout d’abord, son animé est d’excellente qualité. Oui, je dis qu’il n’a rien de différent et pourtant j’en parle. Serais-je un gros hypocrite qui souhaite vous arnaquer en disant n’importe quoi ? Alors non, enfin je crois, juste que il faut le reconnaître, l’anime de Demon Slayer possède une excellente animation bien au dessus de la moyenne. ufotable a parfaitement géré de ce côté là, et il suffit de voir les ventes pour comparer.

Le boost a vraiment pris de l’ampleur à partir de l’épisode 19, soit l’épisode qui contient la scène qui a été nommée comme « Meilleure scène de combat de 2019 » selon les Crunchyroll Anime Awards tout de même.

Je pense que on peut déclarer que l’anime est l’étincelle qui a démarré ce boost, et que le reste ne dépend plus de lui.

Il suffit de voir d’autres animes qui ont bien boosté leur manga pour comparer, comme Go-Toubun no Hanayome ou My Hero Academia, qui ont aidé leur manga à amener de nouveaux lecteurs, et non à toujours en recruter de plus en plus.

Amazon.fr - Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba, Vol. 10 - Gotouge ...

2ème facteur qu’il est intéressant de prendre en compte : Demon Slayer se vend bien plus grâce à ses anciens volumes que grâce à ses nouveaux. Laissez-moi expliquer. Chaque volume de Demon Slayer tourne aujourd’hui autour de 2,5 millions d’exemplaires vendus, ce qui donne 47,5 millions d’exemplaires au total en arrondissant (certains sont en dessous, et le tomes 19 est environ à 2,2 millions) et les ventes de 2019 + 2020 à l’heure actuelle sont de 43 658 414 exemplaires, ce qui fait que Demon Slayer a effectué 91,9% de ses ventes totales sur cet intervalle d’un 1 an et demi… 91,9%, c’est énorme !!

Mais alors, pourquoi une telle augmentation ? Je pense qu’on peut expliquer ça par le fait que lorsque son boost a commencé, Demon Slayer était un manga à 16 volumes, ce qui reste un nombre assez faible. Alors attention, je ne dis pas que Demon Slayer n’aurait pas eu de boost avec 3 ou 4 volumes en plus à son compteur, mais que le nombre de tomes a forcément du jouer dans l’ampleur du boost.

Je pense que dans l’imaginaire collectif, on a naturellement ou maximiser ou minimiser quelque chose en fonction de son chiffre. On rapproche inconsciemment bien plus le chiffre 16 du chiffre 15 que du chiffre 20 par exemple. De même, les nombres ronds marquent des « caps ».

Ainsi, je pense que la majorité des lecteurs acquis grâce au boost ont plus achetés le manga petit à petit en se disant que de toute façon, il y avait peu de tomes, que d’un coup. J’espère que vous arrivez à me suivre…

Should I read the Kimetsu no Yaiba manga? I watched the anime and ...

En 3ème facteur, qu’on peut lier au second, il y a également le fait que Demon Slayer soit dans son arc final. Ce statut scénaristique peut commercialement aider un manga de plusieurs manières. Tout d’abord au niveau hebdomadaire : un manga dans son arc final est par définition proche de sa fin, ce qui incite donc plus les lecteurs tombant sur un chapitre récent à acheter la série puisque de toute façon, elle se termine bientôt (d’où la mise en lien avec le 2ème facteur, Demon Slayer « combine » le statut de manga dans son arc final et ayant relativement peu de tomes au compteur).

De l’autre côté, un arc final est bien souvent synonyme d’apothéose scénaristique, qui lie tout les personnages afin de leur donner une conclusion (ce que Demon Slayer arrive très bien à faire), ce qui peut encore une fois inciter le lecteur qui découvre le manga à acheter les anciens tomes pour découvrir tel ou tel personnage…

Rappelez-vous, je vous disais avec le graphiques que l’ascension du manga était régulièrement ponctuée de nombreuses ruptures de stock. On peut logiquement se demander pourquoi Shueisha ne distribue pas d’un coup un énorme stock pour permettre au manga de continuer à s’écouler ? Je pense qu’on peut trouver 2 réponses à ça.

Déjà, peut-être que Shueisha n’a pas prévu un aussi gros succès qui l’oblige à refaire des stocks dans l’urgence, sauf que le boost dure depuis maintenant près de 10 mois ! Autant en septembre-octobre je pourrais comprendre, mais là en mars ils devraient avoir compris ! Sauf que je pense que les rupture de stocks ont une autre raison d’être…

Revenons sur le graphique. Chacune des 2 ruptures de stocks a été suivie par une énorme augmentation des ventes… Vous allez me dire que c’est sûrement les fans qui se ruent sur les nouveaux stocks. Sauf que bon, au bout d’un moment la fanbase a forcément acheté les tomes de la série…

On peut théoriser sur le fait que Shueisha prévoit à chaque fois un nombre de stock assez limité afin de laisser le bouche-à-oreille faire son boulot. Et c’est là que réside le « secret » du boost de Demon Slayer pour moi. Je peux me tromper et vous pouvez avoir un avis différent, mais c’est ce mon point de vue.


Et à l’avenir ?

Mais projetons nous dans un avenir proche. Demon Slayer va-t-il continuer à se vendre, va-t-il dépasser les ventes annuelles de One Piece, quand sortira le prochain chapitre de HunterXHunter, va-t-il marquer l’histoire comme le leader de la génération ?

Déjà, soyons clair sur un point : Demon Slayer sera premier en 2020, c’est sûr et certain. Le 2ème actuel, l’éternel One Piece, n’a pour l’instant qu’un tome 95 qui s’est très mal vendu pour ses standards. Autant dire que tout est déjà joué d’avance. Concernant les meilleures ventes annuelles depuis 2008, date à laquelle Oricon a commencé à nous partager les ventes globales,

Demon Slayer s’emparera de la couronne de One Piece, et il risque de la garder pendant très longtemps. Je vous vois, les pros-One Piece, à me hurler que « One Piece reprendra la tête en 2021 !! », « L’arc final de One Piece va tout dézinguer », « DeMoN sLaYeR C SuRcOtE ». Alors juste, si un manga doit détrôner Demon Slayer sur les meilleures ventes annuelles, ce ne sera pas One Piece. One Piece est un manga bien trop vieux pour espérer faire ça. 96 tomes, c’est un nombre qui est juste considérable, il faut s’en rendre compte.

Le manga d’Oda ne peut plus compter sur aucun boost pour se vendre comme en 2011. Car pour ça, il faudrait un arrivage massif de lecteurs, et allez dire à quelqu’un d’acheter 96 tomes à 7 euros l’unité… Si Demon Slayer doit être détrôné, ça doit être soit par un manga à l’immense potentiel, soit par un manga qui n’existe pas encore. Je ne me prononcerais pas, car c’est un domaine avec énormément d’inconnues.

Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba' chapter 200: Giant baby form ...

Comme dit plus haut, Demon Slayer est dans son arc final. Le manga va donc bientôt se retirer et étant un lecteur des chapitres les plus récents, ça pourrait même être pour très bientôt. Cependant les ventes ne vont pas s’effondrer du jour au lendemain parce que le manga a pris fin. C’est sûr que l’absence d’une parution hebdomadaire va peut-être impacter les ventes, mais il ne faut pas oublier que l’anime est là, et vu le succès de la saison 1, j’imagine qu’une fois le film qui adapte l’arc du Train de l’Infini sorti, ufotable ne se manquera pas de remballer pour une 2ème saison (et vu les critiques positives faites à l’animation, ça m’étonnerai qu’ils abandonnent la licence). Demon Slayer est là et pour longtemps, il faut s’y faire !!

Merci à vous d’avoir lu cet article. Je remercie du fond du cœur Otakulte et Floriano pour leurs chiffres, allez voir ce qu’ils font. Sinon, nous on se voit demain pour une Amachronique, abonnez-vous en cliquant sur le bouton bleu et à bientôt !!

L’Histoire de Nintendo partie 2 : Coeur électrique (1970-1981)

Bonjour à tous et bienvenue dans cette Analytique, qui fait logiquement suite à celle d’il y a deux semaines. On continue donc l’histoire de Nintendo dans cette 16ème Analytique! Pour rappel, cette chronique sort en simultané sur le site Nintendo-Master, où je travaille également.

On s’était quitté à la fin des années 60, Gunpei Yokoi entre alors chez Nintendo et qu’il avait commercialisé ses premières créations, avec beaucoup de succès. Je vous propose donc de revenir en 1969. Gunpei Yokoi, qui compte déjà quelque succès à son actif, avec notamment l’Ultra Hand (1966), qui pour rappel s’était écoulé à plus d’un million d’exemplaires !

Ainsi, en 1969 est crée le département Games de Nintendo, dirigé par Yokoi. Ainsi, au début des années 1970, Nintendo va s’intéresse de plus en plus au marché du jouet, qui connaît une véritable explosion. Et Hiroshi, soucieux de l’avenir de la société familiale, va décider de se jeter à corps perdu dans la bataille.

Le Beam Gun

Ainsi Nintendo va commencer à s’investir de plus en plus dans le domaine du jouet, mais aussi dans le domaine naissant… du jeu vidéo. Ainsi, en 1970, le Beam Gun sort au Japon. Il s’agit d’un petit pistolet qui utilise une technologie très semblable au NES Zapper que l’on connaît tous : la cible émet de la lumière, et le Beam Gun réagit à cette lumière, on appelle ça de l’optoélectronique, et cette technologie sera s’ailleurs reprise non seulement par les très nombreux pistolets optiques pour consoles, le NES Zapper sur NES ou le SuperScope de la SNES, mais aussi par R.O.B., accessoire de la NES plus connu à travers Super Smash. Bros aujourd’hui.

Mais ça on en reparlera en temps et en heure. Mais la commercialisation du Beam Gun marque un tournant dans l’industrie du jouet japonais, car pour la première fois, de l’électronique est présent dans un jeu. Et Nintendo va continuer sur cette voie. Les pistolets dans le type du Beam Gun, nommés les Kousenjuu au Japon, vont pendant un temps devenir l’occupation principale de la firme, notamment grâce à la mise en vente de nouvelles cibles (c’était un peu comme des DLC d’époque… Oui, en 1970).

On peut également citer la commercialisation en 1971 d’une imprimante, nommée NCM Copillus, imprimante qui sera d’ailleurs un succès, avec plus de 100 000 ventes. Nintendo va progressivement commencer à délaisser de plus en plus le domaine du jouet pour l’électronique et plus tard, le jeu vidéo…

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1972. Magnavox sort un produit qui ne paye pas de mine, mais qui marquera le début du jeu vidéo tel qu’on le connaît : l’Odyssey, la première vraie console de jeu vidéo. Et Nintendo n’est pas totalement étranger au succès de cette console. Car Magnavox, voyant que l’Odyssey marche bien aux Etats-Unis, décide de la sortir au Japon. Et ce sera Nintendo qui s’occupera de distribuer dans l’archipel nippon. L’Odyssey sortira en 1974 au Japon, et nous n’avons pas de chiffres de ventes (mais pour info, l’Odyssey s’est écoulé à un total de 350 000 unités) concernant le Japon. Grâce à Magnavox, Nintendo va mettre un pied dans le monde du jeu vidéo, pied qui ne quittera jamais ce domaine.

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En 1973, Nintendo lance le Laser Clay Shooting System, un autre pistolet utilisant l’optoélectronique, qui sera encore une fois un succès. Cependant, la technologie du jouet est plus chère que celle qu’utilisait le Beam Gun, le jouet aura donc une durée de vie assez courte, mais Nintendo continuera à distribuer des pistolet optoélectronique.

Par exemple, en 1974, Nintendo commercialise une borne d’arcade nommée Wild Gunman, qui utilise cette technologie. C’est à ce moment-là que Nintendo va vraiment commencer à produire et commercialiser borne d’arcades et jeux vidéos, le marché étant en pleine expansion. Ainsi, en 1975, un an après avoir commencé à distribuer l’Odyssey, Nintendo lance EVR Race. La borne d’arcade apparaît comme étant un jeu de pari, où une course de chevaux se déroulait sur la borne et où les joueurs (qui pouvaient jouer jusqu’à 6 en même temps) devaient parier sur le cheval qui arriverait en premier.

Et malheureusement, la borne est bien plus connue aujourd’hui pour les problèmes qu’elle a rencontrée que pour son concept et son succès. Car EVR Race était un jeu assez compliqué, et donc les bornes rencontraient un grand nombre de pannes… En 1975, Hiroshi Yamauchi commence à développer avec ses équipes un système qui permettrait à une machine lisant des jeux vidéos de se connecter à une télévision. C’est là que seront réalisés les premiers plans qui amèneront à la création des Color TV Games à partir de 1977, mais surtout à la naissance de la Famicom en 1983.

La Color Tv Game 6

Ainsi, en 1977, Nintendo lance ses Color TV Games, reconnues comme étant les 1ères véritables consoles de la firme. La première Color TV Games sera la Color TV Games 6. Pour la petite histoire, Nintendo souhaitait construire sa console entièrement seul, mais vu le prix de fabrication assez élevé, ce sera finalement le conglomérat Mitsubishi qui fournira les composants de la machine à Nintendo. La Color TV Games possède donc 6 variantes du jeu d’arcade mondialement connu Pong (d’où le 6 derrière son nom).

Les joueurs déplaçaient leur « personnages » grâce aux molettes présentes sur la machine, ce qui est peu pratique, il faut le reconnaître (sans compter que ces molettes sont assez fragiles). La Color TV Games 6 sera un gros succès commercial, notamment grâce à son prix, qui était très bas pour une console de jeux vidéos à l’époque. Une console se vendait alors environ 20 000 yens (167,5 euros), mais la Color TV Games 6 était vendue au prix de 9 800 yens (82 euros) ce qui forcément, aide au succès.

Nintendo sortira d’autres versions des Color TV Games, comme la Color TV Games 15 (1977), qui contient 15 variantes de Pong au lieu de 6 ou la Color TV Game Racing 112 (1978), qui propose 112 variantes d’un jeu de course. Le succès des Color TV Games est tel que en comptant l’intégralité de la gamme, Nintendo occupe près de 70% du marché du jeu vidéo japonais, les autres sociétés se partagent les 30% restants. La gamme des Color TV Games s’arrêtera en 1980, pour laisser la place à des petites consoles portables bien plus connues…

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En 1980, Nintendo lance les Game and Watch, considérées aujourd’hui comme les premières consoles portables de l’Histoire. C’est encore une fois Gunpei Yokoi qui est derrière le produit. L’idée de ce produit lui est venue en tête lors d’un voyage en train où son voisin jouait avec sa calculatrice. Il a donc eu l’idée de créer des petits jeux que les adultes pourraient emporter et utiliser en toute discrétion dans les transport.

L’idée fut accepté et en 1980 sort donc Ball, le premier Game and Watch, où on contrôle un petit personnage qui doit jongler avec des balles. L’écran est constitué de cristaux liquides et les personnages ont des poses prédéfinies, la console allume les cristaux liquides à certains endroits. Les Game and Watch seront très vite un énorme succès, avec aujourd’hui plus de 40 millions de ventes.

En 1976, un autre génie créatif va débarquer chez Nintendo, 11 ans après Yokoi. Shigeru Miyamoto, jeune homme de 24 ans diplômé de l’université des Beaux-Arts de Kanazawa, entre chez Nintendo après un entretien avec Yamauchi (entretien obtenu grâce à un ami de son père). Il intègre alors le département planning de Nintendo, où il ne sont alors que 2… Dès son arrivée, Miyamoto va s’occuper du design de jouets pour la firme McDonald mais aussi des cartes et des jeux de sociétés.

Ses premiers contacts avec le jeu vidéo au sein de Nintendo se feront au travers du design de certaines Color TV Games, de bornes d’arcades et de la conception d’éléments dans le jeu Space Fever.

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Le premier gros succès de Miyamoto au sein de Nintendo se basera sur un échec de Yamauchi. En 1980, Nintendo essaye de s’importer massivement aux Etats-Unis, notamment en essayant de vendre des bornes d’arcade au pays de l’Oncle Sam. Mais chaque tentative se soldera par un échec cuisant, échec qui sera culminant lorsqu’en 1981, la firme met au point un shoot em’ up, nommé Radar Scope, qui sera exporté massivement aux USA, afin d’essayer de grignoter un peu le marché américain du jeu vidéo, qui connaît alors une croissance incroyable.

Cependant, Radar Scope sera un énorme échec commercial, et Nintendo se retrouve alors avec plus de 2 000 bornes non vendues sur les bras…. Yamauchi charge alors Gunpei Yokoi de trouver une solution, solution qui sera de transformer les bornes de Radar Scope en nouveau jeu. Yokoi prendra avec lui Miyamoto pour travailler sur le projet, Miyamoto qui souhaitait créer, comme Yokoi il y a de ça une dizaine d’année. Etant donné que Nintendo essayait d’acquérir les droits de la bande dessinée Popeye, Miyamoto et Yokoi ont donc conçu un jeu basé sur cette licence.

Le concept est alors simple : Popeye devait esquiver des tonneaux envoyés par Brutus afin de sauver sa petite amie Olive. Le concept était simple et le jeu en cours de développement lorsque Miyamoto apprit que Yamauchi n’avait pas réussi à obtenir les droits de Popeye. En catastrophe, il dut alors imaginer un tout autre univers, qui sera celui de Mario et de Donkey Kong : un petit charpentier qui esquive les tonneaux et obstacles que lui envoie un gorille afin de sauver Pauline, une demoiselle enlevée par le gorille.

Cependant, si Donkey Kong a directement eu le nom qu’on lui connaît aujourd’hui, ce n’est pas le cas de Mario et de Pauline, qui s’appelaient à l’époque Jumpman et Lady (et attention, c’est bien Pauline et non Peach).

Donkey Kong représente une belle petite révolution du jeu vidéo. Pour la première fois, on voit apparaître des cinématiques, qui font avancer l’histoire directement en animant les personnages, et non plus avec du texte. Le jeu est également l’un des créateurs du genre du jeu de plateformes, avec Space Panic d’Universal.

Une fois le jeu achevé, Yamauchi enverra le jeu à Nintendo of America, dirigé par Minoru Arakawa, son beau-fils, qui le commercialisera, tout d’abord dans un bar à Seattle, dans l’Etat de Washington. Les gérants, peu enthousiastes au début, commandèrent plus de bornes lorsqu’ils ont vus que le jeu était très populaire. Arakawa commença alors à vendre des bornes Donkey Kong dans tout le pays…

Donkey Kong était lancé et le succès incroyable de la borne semblait lancer quelque chose de bien plus grand… Cependant il s’agit de l’histoire de dans deux semaines, à bientôt pour l’épisode 3 de l’Histoire de Nintendo !

Analytique N°14 : Dragon Ball GT, une haine injustifiée ?

Bonjour à tous et bienvenue dans cette Analytique très spéciale, qui me tient énormément à cœur et qui est l’un des articles que je souhaite rédiger depuis l’ouverture du site. Si vous voulez soutenir le blog, merci de vous abonner en cliquant sur le bouton bleu à droit, ça ne vous coûte rien et ça m’aide beaucoup, tout en pouvant également parler de l’article et du blog autour de vous. Sur ce, bonne lecture à vous !

Dragon Ball GT. L’évocation de ce nom ne laissera aucun fan de l’oeuvre de Toriyama indifférent. Dragon Ball GT est aujourd’hui reconnu comme étant l’une, si ce n’est la pire itération de la licence Dragon Ball. Les détracteurs de la série sont plus que nombreux, mais je vais vous le dire : J’aime beaucoup Dragon Ball GT.


Une gestation compliquée ?

J’ai grandi avec la série, j’avais des stickers de Gokû SSJ4 sur mon cartable, bref, Dragon Ball GT est tout un pan de mon enfance, et ça m’attriste de voir la série ainsi critiquée, surtout quand la haine part parfois de nulle part. Alors attention, il ne s’agira pas de critiquer et de juger l’intégralité de Dragon Ball GT, mais juste de tenter d’amener une explication à cette haine envers la série.

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Cependant, je pense que avant d’analyser la série, il est nécessaire de revenir dans le contexte de sa sortie. 1996, la série Dragon Ball Z se termine en janvier. Pour Shueisha et la Toei Animation, c’est un énorme coup dur. Dragon Ball, c’est terminé. Akira Toriyama a pu arrêter cette série qui le tourmentait depuis de nombreuses années, et naturellement, l’adaptation animée a suivie. Résultat, Dragon Ball était au sommet de sa forme au niveau mondial, mais le manga s’était arrêté.

Ainsi, afin de profiter de la popularité du manga, une suite fut rapidement mis en chantier. Toriyama aura une implication moindre dans la création de la série : il a dessiné les designs de pas mal de personnages, parmi lesquels les nouveaux designs de Son Goku, Pan, Trunks et Vegeta en tête de liste, ou certains nouveaux personnages comme Giru le robot (nommé à la base Ojama, mais la Toei a refusé) ou l’antagoniste Baby. Toriyama a également décidé du titre, GT voulant dire « Great Touring »(grand voyage) ou « Galaxy Touring » (voyage galactique) et il a également validé le scénario de la Toei, dans les grandes lignes.

Je pense que c’est un détail nécessaire : Toriyama a validé la trame de DBGT. Au final, DBGT fera 64 épisodes, diffusés au Japon entre le 2 février 1966 et le 19 novembre 1997 tandis que chez nous, la diffusion sera très hachée et compliquée, aucune chaîne de télévision n’a à l’époque diffusé la série dans son intégralité… Mais de quoi parle Dragon Ball GT au juste ?


Un scénario loin d’être si mauvais que ça

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Nous sommes 10 ans (5 ans en VO) après le 28ème Tenkaichi Budokai, où Gokû est parti dans le sud entraîner Uub. Et l’histoire commence au palais de Dendé à la fin de l’entraînement de ce dernier lors d’une dernière séance avec Gokû. Une fois Uub rentré chez lui, voilà qu’un immense Shenron rouge apparaît, invoqué par Pilaf et ses alliés depuis les 1ères Dragon Balls de la Terre. Pilaf fera un vœu maladroit, qui rendra à nouveau Gokû enfant.

Suite à ça les Dragon Balls se disperseront dans toute la galaxie et devront être rassemblées en 1 ans, sinon la libération d’énergie fera exploser la Terre. Gokû, Pan et Trunks vont donc commencer un voyage à travers la galaxie afin de retrouver les Dragon Balls aux étoiles noires. Vous ne remarquez rien ? Oui, ça ressemble beaucoup au premier arc de Dragon Ball, pas Dragon Ball Z, mais Dragon Ball.

Car pour rappel, Toriyama voulait à l’origine créer un manga avec plus de combat que Dr. Slump, mais qui n’aurait pas été ce qu’on appelle aujourd’hui un nekketsu, plus un manga humoristique avec beaucoup de voyages.

Sauf que si vous demandez à quelqu’un quel arc il préfère dans Dragon Ball, il vous répondra à quasiment tous les coups un arc de Dragon Ball Z, qui suit donc cette formule avec beaucoup d’affrontements, formule que le premier tiers de Dragon Ball GT ne suit pas….

Car les 21 premiers épisodes de Dragon Ball GT (sur 64), sont dédiés à cet arc de recherche des Dragon Balls à étoiles noires. Ainsi, cette partie se rapproche bien plus de Dragon Ball que de Z, avec un arc dédié à chaque planète où se trouve chaque Dragon Ball (et donc des antagonistes généralement assez oubliables.

Et honnêtement, je pense que cet arc a du décevoir énormément de spectateurs, qui s’attendait à une série avec autant d’affrontements que le final de Dragon Ball Z. Rien que le rajeunissement de Gokû a du les décevoir. Sauf que Gokû était trop puissant à la fin de Z….


Un semi-reboot nécessaire

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Une perte de puissance est logique afin de concevoir un univers logique. Imaginez 2 minutes que Gokû soit resté adulte au début de GT et que l’échelle de puissance des ennemis reste la même. Ainsi, Gokû aurait affronté des mecs paumés sur des planètes random plus puissants que ce qu’on décrivait comme le mal absolu à la fin de la série précédente (parce que bon, Gokû qui galère pas c’est pas fun).

Il fallait baisser sa puissance afin de rester cohérent avec l’univers, et la solution du rajeunissement par les Dragon Balls est logique, car Gokû ne maîtrise ainsi plus ses transformations acquises avec son Ki adulte, et en plus de ça, ça permet d’encore plus faire écho à la première partie du manga. Mais pour revenir au scénario, une fois ce premier tiers passé, on retrouve l’essence de Dragon Ball Z si chère à la plupart des fans.


Des idées novatrices

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Ainsi, le 2ème tiers de Dragon Ball GT est majoritairement composé de l’arc Baby, qui fait suite à celui des ultimes Dragons Balls : Baby, une forme de vie rencontrée par Gokû et ses compagnons lors de leurs voyages, se rend sur Terre afin de posséder tous les Terriens et de recréer la civilisation Tsuful, détruite il y a longtemps par les Sayajins…. Ainsi, tous les protagonistes à l’exception de Gokû, Mr. Satan et Pan se retrouvent sous l’emprise de ce Tsuful, qui finit par posséder Végéta….

Niveau motivation, c’est clairement l’un des meilleurs méchants de tout Dragon Ball, si ce n’est le meilleur. Quand à côté il y a Freeza et Végéta qui veulent devenir immortels, Cell qui veut prouver sa supériorité et Buu qui veut…. qui veut….. euh….. bouffer, forcément c’est pas compliqué de faire bien plus élaboré. Sauf que là Baby sait totalement ce qu’il fait, et il arrive même à le faire, la nouvelle planète Tsuful est crée grâce aux ultimes Dragons Balls, les humains émigrent dessus et la Terre explose à cause du vœu de Baby.

Sans parler du dernier arc de Dragon Ball GT, l’arc des Dragons Maléfiques. L’idée est simple : à force d’utiliser les Dragons Balls, elles se sont remplies d’énergie négative et cela a crée 7 Dragons Maléfiques dans chaque Dragon Ball, Dragons Maléfiques qui vont dévaster la Terre… L’idée est excellente, instaurer une notion d’échange équivalent avec les Dragons Balls est excellente, parce que juste là, elles servaient surtout de Deus Ex Machina totalement abusé.

Mais l’exécution est au final assez bancale, 4 des 7 dragons étant battus en 1 épisodes et les 3 vraiment importants ont des designs assez bas de plafond.

Mais ce qui est généralement reconnu comme la plus grande qualité de DBGT, c’est sa transformation inédite, le Super Sayajin 4. Ce stade se démarque de ses prédécesseurs, déjà par son design, mais aussi par son processus d’activation, qui illustre à mon sens parfaitement la situation de Dragon Ball GT, qui veut faire du Dragon Ball mais qui est obligé de faire du Dragon Ball Z pour ne pas décevoir les fans qui sont restés.

Le SSJ4 (on va abréger maintenant) ne s’obtient pas juste en étant en colère ou quoi que ce soit. Il faut avoir une queue de Sayajin, se transformer en Oozaru, devenir Super Sayajin sous cette forme et ensuite redevenir tant bien que mal humain…. sous la forme du Super Sayajin 4. Bref, cette forme défonce.

DBGT avait tout pour plaire. Mais pourquoi s’est-il autant planté chez nous ? Pourquoi est-il autant critiqué aujourd’hui ? Je pense que on peut trouver une explication très simple :


Une VF désastreuse

Qu’on soit clair, la distribution de DBGT en France a été un carnage… Et oui, c’est bien la VF officielle de DBGT, pas un fandub. Et oui, il n’y a aucune des voix iconiques de Dragon Ball Z.

Enfin, certaines voix sont présentes, comme l’éternelle Brigitte Lecordier (Son Gokû enfant dans Dragon Ball et GT), Céline Monsarrat (Bulma et C-18 dans Dragon Ball et GT), Thierry Redler (première voix de Son Gokû adulte pendant les 10 premiers épisodes de Dragon Ball Z, on peut limite le considérer comme un nouveau) et Gérard Surugue, qui doublait Raditz dans Z et qui s’occupe de Tortue Géniale et de Mr. Satan dans GT. Mais le plus criminel restera la mise à l’écart d’Eric Legrand, qui n’aura occupé sa place légendaire de doubleur de Végéta que 2 épisodes…

Alors pourquoi un tel changement de cast ? Est-ce dû à la fin du Club Dorothée, qui a eu l’effet d’une bombe à l’époque ? Est-ce dû à un manque de budget de AB Production à l’époque, préférant des doubleurs moins connus ? Nous ne savons rien et ne saurons probablement jamais la réponse à cette question.

Mais ce n’est pas le seul péché de la VF de Dragon Ball GT…. Je m’excuse d’avance pour le spoil du combat final, mais c’est le seul extrait comparatif que je cherchais que j’ai trouvé (de toute façon DBGT est une série non canon qui date de 1996, venez pas vous plaindre)

J’aime bien la VF. J’aime beaucoup celle de DBZ. Mais là non…. Je sais pas à quoi c’est dû, peut-être aux critiques que subissait la diffusion d’anime japonais à la fin des années 90 mais ce passage de Dragon Ball GT est non seulement ridicule (Gogeta avec sa voix de vieux forain bordel…. Sans compter que là où le script de la VO était une référence au film Fusions, celui de la VF c’est une référence à tonton Jacky qui parle au chien après ses 22 verres de rhum) mais c’est aussi le massacre le plus tolérable !!

Je ne trouve plus les extraits et il est hors de question de mettre des liens de site de streaming pas forcément légaux dans un article, mais la voix de Pan c’est des ultra-sons, la voix de Gokû SSJ4, c’est un fumeur cancereux en phase terminale, et le pire c’est l’attaque finale contre Super C-17, où BRIGITTE LECORDIER CHANTE !!!!

C’est une doubleuse iconique avec un incroyable talent, mais ça je ne comprends pas ! Je sais que les VF ont tendance à meubler avec des onomatopées lors des vides, mais c’est juste kitsch là ! Voici 2 extraits pour illustrer. Déjà, on peut noter l’extrait plus haut qui est la transformation de Gokû en SSJ4, pierre angulaire de DBGT, mais avec une VF aux fraises, dommage….


Une série inconnue ?

Et je pense que en plus de cette VF aux fraises, le fait que la série n’ait jamais été diffusé en intégralité sur une même chaîne n’a pas du aider également, ça plus le fait qu’elle n’ait pas été diffusé sur le Club Dorothée. Au final, je pense que ce qui n’a pas du aider dans le cas de la (non) popularité de DBGT, c’est la méconnaissance globale de la série.

Car dans les années 2000, deux séries de jeux vidéos DBZ, les Budokai et les Budokai Tenkaichi, étaient très populaires. Et ces jeux étaient des jeux de combats qui cherchaient à intégrer le maximum de personnages possibles, dont ceux de GT…. Et leur mode scénario intégrait forcément un récap du scénario de DBGT. Et donc, je pense que une grande partie du public a du découvrir Dragon Ball GT à travers ces produits dérivés, qui résument grandement l’anime, ou par la VF désastreuse, ce qui explique forcément la haine que reçoit DBGT, qui est en grande partie injustifiée de mon point de vue.

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Merci à vous d’avoir lu cette Analytique très spéciale pour moi ! C’était plus long que prévu, mais je suis fier d’avoir réussi à la finir dans les temps !! Bonne fin de journée à vous chers lecteurs !

L’Histoire de Nintendo partie 1 : La genèse (1889-1970)

Bonjour à tous et bienvenue dans une nouvelle rubrique dédiée à l’histoire de Nintendo, à savoir la société qui m’a fait découvrir le jeu vidéo. Mais cette série d’articles mensuels me permettra aussi de faire le lien avec le site d’actualité Nintendo-Master, sur lequel je travaille depuis quasiment 4 mois. Avant de commencer, vous devez savoir que cette rubrique sera bi-mensuelle, donc avec 1 épisode toute les 2 semaines. Sur ce, c’est parti ! Allons vivre l’histoire de Nintendo !

Nintendo, Nintendo, Nintendo…. Si vous lisez cet article, c’est soit que comme moi, vous avez grandi avec le constructeur japonais, ou que vous êtes tombé amoureux de ses licences et de son approche très particulière du jeu vidéo. Mais là où Nintendo est aujourd’hui connu pour être l’un des acteurs historiques et principaux du jeu vidéo, il n’en a pas été toujours ainsi et la société est bien plus vieille que ce que vous pensez.

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Ainsi, Nintendo voit le jour en 1889. La société est créée exactement le 23 septembre 1889, à Kyoto, sous le nom de Nintendo Koppaï. Au début, ce n’est qu’une toute petite entreprise artisanale, qui crée et commercialise des cartes, les hanafudas. Les hanafudas, qu’on peut traduire par « Cartes fleurs » sont des cartes à jouer très populaire au Japon, qui sont nées au XVIème siècle après que les portugais aient importés les cartes au Japon.

Et donc, Fusajiro Yamauchi fonde Nintendo Koppaï en 1889, dans le but de commercialiser des hanafudas. Au départ, l’entreprise est si petite qu’il doit dessiner les cartes lui-même. Puis le succès arriva, et Yamauchi embauche des assistants afin de produire plus de cartes et satisfaire la demande croissante…

En 1902, les hanafudas de Nintendo Koppaï sont très populaires et Fusajiro Yamauchi décide alors de commercialiser les premières cartes occidentales made in Nintendo (les cartes que nous connaissons, avec les trèfles, les piques, les rois, les as….). Ce sera encore une fois un succès, puisque cela conduira à la commercialisation des cartes à l’étranger, en 1907. Nintendo Koppaï devient alors un acteur majeur du marché du jeu de cartes au Japon, et cela le restera jusqu’au départ à la retraite de Fusajiro Yamauchi en 1929, à l’âge de 69 ou 70 ans, étant donné que la date exacte n’est pas connue.

C’est donc Sekiryo Kaneda qui reprend le flambeau à la tête de la société. Pour la petite anecdote, Fusajiro a eu une fille, dont Sekiryo était le mari. Ainsi, au vu de l’absence d’un véritable « héritier », Fusajiro a accepté de transmettre son poste à son gendre à une seule condition : qu’il prenne le nom « Yamauchi ». Il accepta, et Sekiryo Yamauchi devient le deuxième président de la société Nintendo Koppaï (dont le nom fait allusion à la phrase « Laissons la chance au ciel »).

Sous Sekiryo, la firme se développe énormément, avec notamment la création d’une filiale, Marufuku Co. Ltd, en 1947, qui s’occupe d’exporter les hanafudas à l’étranger. Nintendo Koppaï change également de nom en 1933, pour devenir Yamauchi Nintendo & Co., changement de nom qui est surtout dû à l’incroyable développement de la société.

Des hanafudas Nintendo

Cependant, en 1949, Sekiryo meurt d’une attaque cérébrale. L’époux de sa fille a quitté le domicile familial et c’est donc Hiroshi Yamauchi, jeune étudiant en droit âgé de 22 ans, qui doit donc reprendre les rênes de la société et devenir le 3ème président de Yamauchi Nintendo & Co., ce qu’il accepte à condition d’être le seul membre de la famille Yamauchi dans la boîte.

Cependant, lors de sa prise de fonction, Hiroshi n’est qu’un simple étudiant sans aucune expérience, et il doit alors faire face à des mouvements de grève, avec en tête de files les cadres les plus expérimentés de la société, qu’il congédie. Sous Hiroshi, Nintendo va poursuivre son ascension jusqu’au sommet du marché du jeu de cartes. Ainsi, la société changera à nouveau de nom en 1951 pour devenir Nintendo Playing Card Co. Ltd.

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Mais Hiroshi va surtout diversifier les activités de Nintendo. Si aujourd’hui, on retient uniquement l’entrée de Nintendo dans le marché du jeu vidéo lors des années 70, ce que nous traiterons lors du prochain épisode, sous Hiroshi, ça allait bien plus loin : marché des portions de riz, gérante de compagnies de taxis, et même….. propriétaire d’une chaîne de Love Hôtel, oui, de Love Hôtel. Mais ces tentatives seront surtout de vibrants échecs pour Hiroshi Yamauchi, En parallèle, Hiroshi Yamauchi continue de grimper les échelons du marché du jeu de cartes, avant de se rendre compte qu’il est en fait assez limité….

Ainsi si en 1953 les ventes de cartes Nintendo explosent, Hiroshi prend conscience qu’il serait peut-être temps pour Nintendo d’un peu plus diversifier ses activités, car sans ça, il arrivera forcément un jour où Nintendo sera dos au mur. Pour la petite histoire, il s’est rendu compte de cela en se rendant aux Etats-Unis afin de dialoguer avec la United States Playing Card Company, le plus grand fabricant de cartes au monde. Hiroshi a ensuite découvert que la plus grande entreprise de cartes à jouer n’utilisait qu’un petit bureau, ce qu’il l’a convaincu du potentiel de sa société d’être non seulement un géant du jeu de cartes, mais un géant tout court !

Mais pour assurer que cette transformation se passe à merveille, il a tout de même acheter la licence des personnages Disney en 1959 afin de booster les ventes, accord qui propulsera Nintendo au niveau international, là où avant c’était surtout une entreprise très japonaise.

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Le vent du changement commencera à souffler dans les locaux de la firme dans les années 1960. En 1962, Nintendo entre donc en bourse sous le nom de Nintendo Co Ltd. Mais c’est surtout l’arrivée d’un certain Gunpei Yokoi en 1965 qui va débuter la réelle transition. Gunpei Yokoi est un jeune homme âgé de 24 ans au moment de son entrée chez l’entreprise d’Hiroshi. C’est un mauvais élève, qui a étudié l’électronique, et qui s’occupe de la maintenance des machines chez Nintendo.

Son emploi lui prend donc relativement peu de temps, et il occupe son temps libre à bricoler un petit gadget qui permet d’attraper des objets éloignés. Yamauchi le surprend en flagrant délit, et là où Yokoi croyait devoir dire adieu à son poste, Yamauchi lui dira alors : « Comme Nintendo est un fabricant de jeux, fais-en donc un jeu ! »

Gunpei améliorera et transformera alors son prototype, qui sera commercialisé sous le nom de « Ultra Hand », qui sera commercialisé en 1966, au prix de 600 yens, soit quasiment 5 euros tout pile. Le produit sera un immense succès, avec plus d’un million de ventes !

Yokoi créera 2 autres jeux durant les années 60 : L’Ultra Machine, qui lance des balles de ping-pong, et qui pouvait sûrement être « combinée » avec l’Ultra Hand, en devant attraper les balles avec la pince; et aussi le Love Tester, jeu qui prétendait pouvoir « deviner » l’intensité de l’amour entre 2 personnes.

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À la fin des années 60, Nintendo est donc un acteur majeur du jeu de cartes japonais, avec un chiffre d’affaires de 3,42 milliards de yens, mais Nintendo est désormais un petit nouveau qui fait du bruit dans le marché du jouet. Comment la société Nintendo va-t-elle vivre les années 70 marquées par le choc pétrolier, mais aussi par l’ascension du jeu vidéo ? Ça, c’est une autre histoire, que je vous conterais dans 2 semaines….

Analytique N°13 : Le Scantrad, bienfait dangereux ou arnaque idéale ?

Bonjour à tous et bienvenue dans une Analytique qui va être très importante. Si vous me suivez, c’est que je suppose que vous avez un contact avec le monde du manga et sa communauté. Et vous êtes sans doute au courant que depuis plusieurs années, le format numérique se développe énormément et c’est normal, il faut vivre avec son temps et c’est plus pratique de transporter un téléphone où on peut lire par exemple sur MangaPLUS qu’un tome de One Piece.

Mais il existe un format numérique, souvent le préféré des fans, qui fait grincer les dents des éditeurs : le scantrad, plus communément appelés scanlation et le fansub.


Une solution illégale qui prend trop d’ampleur

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Pages couleur du chapitre 146 de My Hero Academia.
Les images de l’article vont être hors contexte, je vous préviens

Alors, on va être directs : quand je parle de scantrad, je ne parle pas que de la Team Scantrad, mais de toutes les personnes qui traduisent des mangas qu’ils soient publiés dans le Jump, le Shônen Magazine, le Bessatsu… Pour le fansub c’est la même chose, je vais traiter du sujet dans son intégralité. Et je vais être explicite sur un autre point :

LE SCANLATION ET LE FANSUB SONT DES ACTIVITÉS ILLÉGALES

Avant de vraiment vous parler de ce qui m’intéresse, faisons une petite histoire très très rapide du scanlation et du fansub. Concernant le scanlation, c’est un phénomène qui est né au Japon. Les fans japonais de telle ou telle oeuvre la scannaient pour l’envoyer à des amis ou parfois la traduisaient pour la rendre disponible sur Internet et donc au plus grand nombres.

Pour le fansub, c’est un peu pareil sauf que c’est là non pas du scannage de manga, mais du sous-titrage d’épisodes d’animes. Si pour les animes ça existe et c’est connu depuis très longtemps, pour le scanlation, c’est connu depuis un bon bout de temps également, et ça a commencé à influencer les ventes depuis quelques années, que ce soit les ventes françaises ou les ventes japonaises. Mais trève de bavardages et passons au thème de l’article.

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Oui, j’ai insisté dessus : le scanlation et le fansub sont des activités illégales. Mais là où le fansub tend de plus en plus à disparaître, avec l’apparition des plateformes de visionnage en ligne, avec en tête de liste ADN, Crunchyroll et Wakanim, le scanlation reste très présent, malgré l’apparition d’alternatives légales pour essayer de contrer cela, notamment avec l’application MangaPLUS de Shueisha, qui propose des chapitres du Weekly Shônen Jump…. en anglais et en espagnol.

Ces choix, qui peuvent être discutables sur certains points, restent malgré tout plus que cohérents, ces langues étant 2 des 3 langues les plus parlées au monde. Mais on peut se demander : pourquoi est-ce qu’il n’y a pas de version française de MangaPLUS ? Alors qu’on est le 2ème pays le plus consommateur de manga ? C’est quand même stupide, surtout quand on voit l’ampleur qu’à prit le marché du manga en digital (légal ou non) chez nous…

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Mais certains vont me demander : en quoi le scanlation est-il illégal ? Pour expliquer ça, il n’y a pas besoin d’aller très loin, il suffit juste de réfléchir au système du scanlation. Le site MangaRock, qui était l’un des plus gros site de manga digital, a expliqué ça avec une petite BD que je ne publierai pas car je n’ai pas envie que l’article fasse 3 hectomètres de long. Je vais donc expliquer ça sous forme de liste assez claire :

  1. Un mangaka écrit son histoire et est publié dans un magazine
  2. Un fan achète le volume relié (ou avec l’apparition de MangaPLUS pour le Jump, les planches sont prises là bas) et il le scanne et le publie sur Internet
  3. Une traduction est faite, que ce soit par l’acheteur ou quelqu’un d’autre (peut importe la langue, mais les 1ères traductions sont généralement en anglais ou dans des langues plus ou moins similaires au japonais)
  4. Puis de fil en aiguille, de nombreuses traductions apparaissent dans pas mal de langues.
  5. Et de nombreux sites proposent donc la lecture GRATUITEMENT

Et j’insiste bien sur le « gratuitement ». Parce que déjà c’est de la violation de droit d’auteur, puisqu’il n’y a eu aucun accord entre la maison d’édition, l’auteur et les 400 milliards de sites qui proposent la traduction. Mais il y a également un autre problème : le scanlation, on va dire scantrad à partir de maintenant, ne permet en rien à l’auteur de gagner sa vie, puisque le tout est proposé gratuitement.

Et c’est là qu’est le problème, car on imagine sans aucun soucis que pour ce qui est des sites comme MangaPLUS, directement géré par la maison d’édition, on imagine sans mal que la paye peut être adaptée en fonction du succès des chapitres, mais pour les sites amateurs qui sont souvent les plus utilisés, ça pose directement plus de problèmes…. Et ça pose encore plus de problèmes quand on sait à quel point l’industrie du manga est en baisse depuis quelques années, et ça ne va pas aller en s’arrangeant.


Des solutions compliquées à imaginer

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« Mais dans ce cas, pourquoi on ne propose pas un site de scantrad payant, afin de régler les problèmes de droits d’auteurs ? ». Cette idée semble miraculeuse sur le papier, mais seulement sur le papier, parce que dans la réalité, elle est à brûler vive pour inutilité. Déjà, le budget. Acheter des droits d’auteur à long terme, c’est cher.

Et quand je dis cher, je veux dire que si vous voulez passer à la caisse, vous avez intérêt à posséder l’intégralité du PIB du Mali et du Sénégal, et même là vous finirez dans la rue. Alors on ne connaît pas le prix exact du droit d’auteur d’un manga, parce qu’il y a énormément de facteurs qui rentrent en jeu, la popularité du manga, ses ventes, ses produits dérivés, si l’auteur est connu…

Mais pour vous donner une indication, Masamune Sakaki, un animateur 3D, a déclaré en 2016 qu’un anime de 13 épisodes coûtait en moyenne 250 millions de yens, soit 1,8 millions d’euros. En faisant un petit produit en croix, on trouve un prix moyen par épisode de 140 000 euros….. pour 1 épisode. Alors vous ne comprendrez peut-être pas pourquoi je bascule sur le prix d’une saison d’anime, alors qu’on parlait de manga juste avant.

Et bien je pense que ça illustre parfaitement ce que je voulais dire par rapport aux prix des droits d’auteurs liés aux goodies, etc. La licence de One Piece, celle de JoJo’s Bizarre Adventure ou celle de Dragon Ball doit coûter bien plus que celle de Samurai 8.

Et ce n’est pas au niveau d’un particulier, mettez-vous ça en tête. Et puis l’idée d’un abonnement pour le scantrad pourrait fonctionner, mais le public est désormais habitué à la gratuité…. Et enlevez un nectar délicieux à quelqu’un, il va tout faire pour le retrouver… La gratuité est partout sur les sites de scantrad, tout le monde (y compris moi) hurleraient au scandale si ça devenait payant.


Mais malgré tout…

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Mais je pense qu’il est temps de faire une pause. Vous me voyez cracher sur le scantrad, j’imagine déjà les gens me dénoncer en tant que ennemi public…. Mais le scantrad a également ses bienfaits :

Déjà, la gratuité est certes un point noir du scantrad par l’absence de soutien à l’auteur, mais c’est aussi une qualité, car cela permet à des personnes qui n’ont pas forcément les moyens de souscrire un abonnement à ADN, Crunchyroll ou Wakanim et qui n’ont pas les moyens d’acheter les tomes reliés d’accéder à leurs mangas préférés.

Et c’est sûrement l’un des facteurs qui a permis à la communauté manga d’autant se développer. L’autre bienfait majeur est bien évidemment la découverte de nouveaux mangas. Et je vous parlerai juste de mon expérience. En 2019, j’ai découvert JoJo’s Bizarre Adventure, Kimetsu no Yaiba : Demon Slayer, Go-Toubun no Hanayome, We Never Learn et Chainsaw-Man via le scantrad. C’est un excellent moyen d’enrichir sa culture manga et de peut-être, trouver des perles rares.

Mais cela soulève également un autre problème : One Piece, My Hero Academia, Demon Slayer…. Ce sont très souvent les plus grands hits qui sont traduits sur les sites de scantrad, et très peu les petits mangas avec énormément de potentiel. Et c’est plus que dommage, car cela permettrait de faire découvrir au plus grand nombre des mangas très intéressants, mais trop peu connus.

Et puis surtout, faire ces traductions de mangas peu connus ferait grandir leur communauté de fan, et derrière, de plus ou moins faciliter leur possible traduction officielle en français, en faisant notamment la demande aux éditeurs via les réseaux sociaux.

Il ne faut pas aller bien loin pour trouver des exemples, de nombreux mangas ne sont pas traduits en scantrad, faute d’un gros succès, comme par exemple We Never Learn dans le Jump. Et c’est dommage, car ces mangas finissent noyés sous les mastodontes, et le marché finit alors bouché… Comme actuellement.

Et puis au final, il existe bien un moyen de soutenir les auteurs en lisant en scantrad : acheter les tomes reliés à leur sortie en France. ça paraît débile, mais c’est bien le cas. Surtout que ça permet aux éditeurs de voir que leurs mangas marchent bien et donc, peut-être d’espérer la sortie de votre chouchou en France qui sait ? On ne sait jamais, et reste que à l’heure actuelle, c’est le meilleur moyen de procéder.

Je vous remercie d’avoir lu jusqu’au bout cette Analytique. Si vous appréciez mon travail, je vous invite à aimer cet article en appuyant sur l’étoile et à vous abonner via WordPress au blog. Merci à vous et bonne journée