L’Histoire de Nintendo Episode FINAL : Un Futur rouge Nintendo

Bonjour à tous et bienvenue dans le dernier épisode de L’Histoire de Nintendo. Après avoir vécu pendant 5 mois l’intégralité de L’Histoire de Nintendo, de l’année 1889 à la crise sanitaire liée au COVID-19, je vous propose un épisode bilan, de ce qui a été ma première expérience en tant que chroniqueur sur un site de ce genre. Encore une fois, merci à vous de m’avoir lu tout au long de cette chronique !

Cet épisode bilan sera en 2 parties. Tout d’abord, je ferai un résumé de l’histoire de Nintendo sous forme de liste, avec les dates et les événements que je juge important. Puis je m’intéresserai rapidement au futur de Nintendo, avant de conclure.

Bien évidemment, si vous souhaitez avoir plus de détails concernant tel ou tel événement, je vous invite à aller lire les 9 épisodes de la chronique. Je vais ici simplement résumer les événement sans rentrer dans les détails.

Nintendo : d'une entreprise artisanale à une multinationale ...
  • 1889 : Fondation de Nintendo Koppaï par Fusajiro Yamauchi.
  • 1929 : Sekiryo Yamauchi devient le 2ème PDG de Nintendo Koppaï.
  • 1933 : La société change de nom pour devenir Yamauchi Nintendo & Co.
  • 1949 : Hiroshi Yamauchi devient le 3ème PDG de Yamauchi Nintendo & Co.
  • 1962 : Yamauchi Nintendo & Co. devient Nintendo Co. Ltd.
  • 1965 : Gunpei Yokoi entre chez Nintendo.
  • 1969 : L’Ultra Hand, premier jouet de Nintendo, sort.
  • 1980 : Création et lancement des Game and Watch.
  • 1982 : Fondation de Nintendo of America.
  • 1983 : Sortie de la Famicom.
  • 1985 : Sortie de la Famicom aux USA, sous le nom de Nintendo Entertainment System (NES). Sortie de Super Mario Bros.
  • 1986 : Sortie de The Legend of Zelda.
  • 1989 : Sortie du Game Boy, 1ère réelle console portable de la firme.
  • 1990 : Sortie de la Super Famicom. Création de Nintendo of Europe.
  • 1992 : Sortie de la SNES.
  • 1993 : Création de nombreuses filiales européennes, comme Nintendo France ou Nintendo of Netherlands.
  • 1995 : Sortie du Virtual Boy, premier gros échec de Nintendo.
  • 1996 : Sortie de la Nintendo 64 et de Pokémon Aka et Midori au Japon.
  • 1997 : Mort de Gunpei Yokoi
  • 2001 : Sortie du Game Boy Advance, successeur du Game Boy. Sortie de la GameCube au Japon est aux USA en fin d’année.
  • 2002 : Hiroshi Yamauchi démissionne. Satoru Iwata devient le 4ème PDG de Nintendo. Minoru Arakawa démissionne de son poste de PDG de Nintendo of America. Rareware est rachetée par Microsoft
  • 2003 : Sortie du Game Boy Advance SP.
  • 2004 : Sortie de la Nintendo DS au Japon et aux Etats-Unis.
  • 2006 : Sortie de la Wii.
  • 2011 : Sortie de la Nintendo 3DS.
  • 2012 : Sortie de la Wii U
  • 2015 : Mort de Satoru Iwata, 4ème PDG de Nintendo. Tatsumi Kimishima devient le 5ème PDG de l’entreprise le 14 septembre
  • 2017 : Sortie de la Nintendo Switch.
  • 2018 : Shuntaro Furukawa devient le 6ème PDG de l’entreprise.
  • 2019 : Reggie Fils-Aimé quitte son poste de président de Nintendo of America.

130 années plus que chargées d’histoire. Nintendo a vécu de nombreuses choses. Une petite entreprise familiale qui fabriquait des hanafuda, qui a par la suite grandie, pour essayer de s’exporter. Le 3ème président aura diversifié les activités de la firme, qui aura finie par devenir l’une des sociétés leaders du marché du jeu vidéo. Cependant, si on connaît l’histoire de Nintendo, pouvons-nous essayer d’imaginer son futur.

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C’est le dernier épisode, alors je m’autorise un petit aparté sur ce qui me plaît le plus : les théories sur le futur. Que fera Nintendo après la Switch, qui devrait être là jusqu’à 2024 environ ? Une Switch 2 ? Ou pourquoi pas, un retour dans la course à la puissance ?

Honnêtement, je ne pense pas que Nintendo retournera dans la course à la puissance. En 2024, la Wii aura 18 ans, 18 ans qui auront plus été marqués par des succès que par des échecs… Donc pourquoi s’arrêter ? Surtout que cette stratégie (utiliser des composants datés), vient de Gunpei Yokoi, et ça aura sauvé Nintendo plus d’une fois. Les 4 consoles portables historiques de la firme se basent sur ce concept, et au final elles auront toutes été leader de ce marché.

Pour ce qui est de l’après Switch, je pense que Nintendo va continuer avec les consoles hybrides. La Switch est un immense succès et je ne vois pas ce qui empêcherait Nintendo de continuer sur cette voie. Cependant, j’espère que l’échec de la Wii U est encore dans les esprits des têtes pensantes de la firme… En espérant que la Switch Alpha ne voit pas le jour ! J’estime également que le format des « consoles 1.5 » comme la Playstation 4 Pro ou la Xbox One X va arriver chez Nintendo, tôt ou tard. Si on a déjà eu l’inverse, avec la Nintendo Switch Lite, qui est une entré de gamme, une « Nintendo Switch Pro » risque aussi d’arriver. Cela permettrait d’avoir une console plus proche des standards techniques d’aujourd’hui. Avec l’arrivée de la Playstation 5 et de la Xbox Series X en fin d’année, Nintendo va devoir réagir pour ne pas avoir plus d’une génération de retard sur ce point. Une Nintendo Switch Pro/Nintendo Switch + ou peu importe son nom pour 2021, c’est possible !

Concernant les licences, c’est bien plus compliqué. Nintendo est connu pour ses innovations légendaires comme avec le système de lock inventé avec The Legend of Zelda : Ocarina of Time ou la magnifique transition à la 3D de Mario. Depuis peu, Nintendo a commencé à renouveler son catalogue, comme avec ARMS ou Astral Chain, 2 jeux dont j’espère voir une suite d’ici peu. Les licences légendaires de la firme continueront à vivre, c’est sur et certain ! Mario, Pikachu, Link et Kirby continueront à nous faire rêver, nous et les générations futures.

Après, ce n’est qu’une supposition, et seul le futur pourra apporter une réponse à nos questions ! Nintendo reste maître de sa destinée et de son futur, mais nous sommes aux premières loges du spectacle qui se déroulera dans plusieurs années.

Et qui sait, peut-être que cette rubrique reviendra lorsque suffisamment d’eau aura coulé sous les ponts afin d’avoir suffisamment de choses à dire pour un 11ème épisode !

Merci à vous de m’avoir suivi pendant ces 5 mois. Cette rubrique touche aujourd’hui à sa fin, en tout cas pour l’instant. Peut-être qu’elle reviendra à l’avenir, mais pour l’instant elle rentre dans un profond sommeil. Encore une fois, merci à vous de m’avoir suivi et à bientôt au bar de la taverne !

L’Histoire de Nintendo : Episode 9 : Switchons vers le futur (2017-2020)

Bonjour à tous et bienvenue dans le 9ème et avant-dernier épisode de L’Histoire de Nintendo ! Au programme de cet avant-dernier épisode, le début de vie de la Nintendo Switch, des premières rumeurs jusqu’à aujourd’hui !

Fichier:Nintendo-nx.png — Wikipédia

Retournons un instant début 2015. Le 17 mars 2015 lors d’une conférence de presse, Satoru Iwata annonce que la succession de la Wii U est en marche. Nom de code : Nintendo NX. Un nom de projet bien plus vague que les précédents, et qui rappelle les noms initiaux de la Nintendo 64 (Project Reality) et de la Wii (Revolution). Iwata abordera une dernière fois le sujet en juin 2015, lorsqu’une rumeur qui disait que la console tournerait sous Android prenait de l’ampleur. Le PDG de Nintendo démentira cette déclaration.

La console aurait été présenté à des studios de développement et des éditeurs tiers. lors de l’E3 2015, premier E3 où on sentait que la Wii U était du passé et que Nintendo préparait la suite.

C’est à la fin de l’année 2015 que les chose commencent à s’accélérer. Le kit de développement de la Nintendo NX est proposé aux éditeurs. Il coûte 416 dollars, ce qui est bien moins cher que les 2 500 dollars du kit de développement de la PS4. Certains membres des studios qui auraient reçus le kit déclarent que la console serait une console hybride, qui disposerait d’une mablette, comme la Wii U et son Gamepad.

Cependant, là où le Gamepad fonctionnait de paire avec la Wii U, la mablette de la NX serait capable de tourner sans la console…

C’est à partir de là que les rumeurs iront bon train pendant plus d’un an. Il y aura eu de tout :

  • Des rumeurs annonçant que la NX serait plus puissante que la PS4 et la Xbox One
  • La NX serait une console de base portable, mais capable de se connecter à une TV pour devenir de salon et être plus puissante
  • La NX serait une console de salon Nintendo à cartouche, 20 ans après la sortie de la N64, dernière console à avoir ce système
  • La NX ferait tourner les jeux mobiles Nintendo
  • Et bien d’autres rumeurs….

L’histoire de la Nintendo NX va s’accélérer à partir d’avril 2016. Nintendo annonce à cette période la sortie de la console pour mars 2017, en même temps que le report de The Legend of Zelda Wii U, qui sera donc le dernier jeu de la Wii U et le premier jeu de la Nintendo NX. Selon plusieurs sites, la console aurait dû sortir en novembre 2016, mais des divergences et des conflits internes auraient entraînés un report.

E3 2016. Après un E3 2014 qui était de loin le meilleur E3 de la Wii U et un E3 2015 qui levait le voile sur l’existence de la NX, Nintendo est…. absent. Pas de Nintendo Direct, juste un trailer, de ce qui était à l’époque le jeu Nintendo le plus attendu de l’histoire.

14 juin 2016. Nintendo dévoile le premier vrai trailer de The Legend of Zelda Wii U, 2 ans après le teaser de l’E3 2014. Le jeu a bien changé depuis l’extrait de gameplay diffusé au Video Games Awards 2014. Le jeu s’oriente bien plus autour de la survie et semble être un open world, retournant aux bases de la série, le premier Zelda étant déjà un open world en 1986. Le jeu obtiendra surtout son nom définitif. The Legend of Zelda : Breath of the Wild.

Le jeu sera la star de l’E3 2016 côté Nintendo. Le stand de la firme lui est grandement consacré, ainsi qu’une bonne partie du Nintendo Treehouse, le stream de la société. Aucune autre info sur la Nintendo NX ne sera dévoilé, tandis qu’à côté la Wii U est déjà enterrée et que la 3DS semble tranquillement s’en aller.

Le 20 septembre 2016, Tsunekazu Ishihara, PDG de The Pokémon Compagny, déclare qu’avec la Nintendo NX, Nintendo tente de redéfinir les termes « consoles de salon » et « consoles portables ». La théorie selon quoi la NX est une console hybride est donc plus ou moins validée.

La date du 20 octobre 2016 est aujourd’hui marquée dans l’histoire. C’est à cette date que Nintendo révélera le nom final et le design de la Nintendo NX. Elle deviendra la Nintendo Switch, console hybride se présentant comme une tablette avec 2 manettes clipsables sur le côté. Elle peut être connectée à une TV via un dock en plastique.

Plusieurs jeux sont également révélés lors de cette présentation de 3 minutes. The Legend of Zelda : Breath of the Wild, un Mario Kart, un portage de Skyrim, ou encore un nouveau Splatoon. Les réactions du public sont dans l’ensemble très positives, la déconvenue de la Wii U semble être de l’histoire ancienne, même si rien n’est encore joué.

Une semaine après la présentation, Tatsumi Kimishima, nouveau président de Nintendo, annonce que la console et son catalogue seront présentés plus en détails le 13 janvier 2017. La date de sortie, le prix ainsi que plusieurs jeux seront dévoilés. Un mois avant, le 13 décembre 2016, Nintendo France annonce que la présentation aura lieu à 5H du matin chez nous.

13 janvier 2017, 4H59 et 54 secondes. La planète jeu vidéo retient son souffle, l’avenir est en marche une fois de plus. 5. 4. 3. 2. 1. C’est parti.

Nintendo: lancement international de la nouvelle console le 3 mars

Nintendo dévoilera d’abord plusieurs jeux. Le Mario 3D aperçu en octobre obtient un titre : Super Mario Odyssey, qui renouera avec la formule 64/Sunshine. D’autres titres, comme Xenoblade Chronicles 2, ARMS ou 1-2-Switch sont également dévoilés. La conférence se conclura sur un nouveau trailer de The Legend of Zelda : Breath of the Wild, qui obtient une date de sortie : le 3 mars 2017, date de sortie de la Nintendo Switch.

Du 13 au 15 janvier 2017, un événement seront organisés à travers le monde, dont au Grand Palais de Paris. Des tickets seront vendus pour venir essayer la console, un mois et demi avant sa sortie. Le prix de base, annoncé à 349 euros en France, baissera jusqu’à atteindre 299 euros.

Nintendo ne lésinera pas sur la communication, souhaitant revenir au sommet du marché après la catastrophe Wii U. On peut par exemple citer un spot de 30 secondes diffusé pendant le Super Bowl LI, à la 4ème mi-temps. Pour l’anecdote, ce spot aurait coûté environ 5 millions de dollars.

La date fatidique du 3 mars 2017 arrive finalement. La console sort finalement, l’avenir de Nintendo est en jeu.

Nintendo Switch: le prix et la date de sortie enfin dévoilés ...

Fin mars 2017, Nintendo annonce avoir écoulé 2,74 millions de Nintendo Switch, dépassant les prévisions de Nintendo, qui étaient de 2 millions de ventes. Fin juin, c’est 2 millions supplémentaires qui seront écoulés en 3 mois, pour un total de 4 millions de copies vendues.

La Switch semble très bien partir, battant plusieurs records de ventes, notamment en France, avec 105 000 ventes en 3 jours, un record. 80 000 exemplaires sont vendus sur la même période au Royaume-Uni, le double de ce qu’avait fait la Wii U sur la même période.

La console ne s’arrêtera pas là. Fin décembre 2017, après le premier Noël de la Switch, Nintendo annonce avoir écoulé environ 14,86 millions de console. En 9 mois, la Switch a dépassée la Wii U. C’est au final 17,79 millions de Switch qui seront vendues un peu plus d’un an (3 mars 2017 – 31 mars 2018), et ce chiffre augmentera encore et encore, pour atteindre 55,77 millions au 31 mars 2020. La Switch se vend plus vite que la Wii et la PS4.

Nintendo est revenu dans la course. La firme a opté pour un calendrier de sortie très resserré sur la seconde moitié de l’année 2017, ce qui a payé. Si l’année 2019 suivra ce schéma, ce n’a pas été le cas de l’année 2018, et cela semble être encore pire en 2020.

Si le catalogue de la console n’est pas encore complet, du fait qu’elle n’a pas finie sa vie, on peut déjà en tirer plusieurs jeux forts. Nintendo a décidé de ressortir pas mal d’exclusivités Wii U sur Nintendo Switch. On peut donc citer The Legend of Zelda : Breath of the Wild, Mario Kart 8 Deluxe ou encore Hyrule Warriors : Definitive Edition, 3 jeux prévus au début sur Wii U sortis ensuite sur Switch (Breath of the Wild est sorti en même temps sur les 2 machines).

Mais la console possède également beaucoup d’exclusivités. Si je ne devais en retenir que 3, je penserais directement à ces 3 jeux :

  • Super Smash Bros. Ultimate, le meilleur jeu de la série, avec un contenu gargantuesque.
  • Fire Emblem : Three Houses, qui a réussi à me réconcilier avec une licence qui m’avait grandement déçu.
  • Xenoblade Chronicles 2, pour son histoire et son monde
  • Je citerais quand même Octopath Traveler, même si il est aussi sorti sur PC depuis.

Cette période est également marquée par la mort de la 3DS, qui nous quittera après quasiment 10 ans de bons et loyaux services, les sorties s’arrêtant en 2019.

La période Nintendo Switch marque également l’ascension et la naissance de plusieurs nouvelles licences Nintendo. Splatoon réussira à transformer l’essai avec son 2ème opus, qui surpasse en tout point le premier, même si il souffre du syndrome de la suite 1.5. On retiendra surtout Animal Crossing de ce côté, certes car c’est encore gravé dans l’actualité, mais aussi car l’opus Switch, Animal Crossing : New Horizons, est devenu le jeu Nintendo avec le meilleur démarrage de l’histoire, avec 13,41 millions d’exemplaires vendus en à peine 6 semaines. La crise sanitaire liée au COVID-19 a certes aidée le jeu à se vendre, ça reste une incroyable performance malgré tout.

ASTRAL CHAIN™ | Nintendo Switch | Jeux | Nintendo

La Switch voit également naître des nouvelles licences. Encore une fois, on retiendra surtout ARMS, qui a déjà un personnage dans Super Smash Bros. ou Astral Chain, succès commercial comme critique, avec déjà des idées de suites. Mais la Nintendo Switch a également vu naître des licences qui ne résisteront probablement pas au temps, comme Daemon X Machina, avec de très bonnes idées mais qui souffre d’un manque flagrant de finition, ou le tristement célèbre Nintendo Labo. Et qui sait ce que la firme nous réserve dans l’avenir ? Encore une fois, il faudra attendre quelques temps avant de se faire une idée concrète.

Nintendo est une entreprise qui aura traversée 3 siècles. Des cartes Hanafuda à la Nintendo Switch, du petit bâtiment de Kyoto aux multiples sièges répartis dans le monde, de Fusajiro Yamauchi à Satoru Iwata, de 1889 à 2020, cette chronique est désormais terminée. Enfin, pas tout à fait. L’épisode 10, qui sera le dernier, sortira le week-end du 11 juillet. Dans celui-ci, vous trouverez un récapitulatif des événements lié à Nintendo, ainsi qu’une projection sur l’avenir de la firme. Soyez-là, et sur ce, je vous dis à bientôt !

L’Histoire de Nintendo : Episode 8 : Wii U, 3DS, Iwata… L’âge sombre de Nintendo (2012-2017)

Bonjour à tous et bienvenue dans le 8ème épisode de L’Histoire de Nintendo ! Au programme de cet épisode, l’un des plus gros échecs de Nintendo, la WiiU et la console portable de Nintendo qui s’est la moins bien vendue, la Nintendo 3DS.

Fin de l’année 2009. La Nintendo DS a alors 5 ans, et des rumeurs sur sa successeur commencent à se faire de plus en plus persistante. Afin de noyer le poisson, Nintendo lance la Nintendo DSi, version améliorée de la Nintendo DS.

Malgré tout, Nintendo annoncera le 23 mars 2010 qu’une console qui remplacera la Nintendo DS est bien en préparation.

Nintendo 3DS — Wikipédia

La console sera révélée au grand public lors de l’E3 2010, qui se déroula du 14 au 17 juin 2010. Elle obtient son nom définitif, la Nintendo 3DS.

Plus tard lors du mois de juin, le site IGN déclare que la 3DS a une puissance de traitement qui surpasse de loin celle de la Wii et qu’elle peut virtuellement atteindre le rendu graphique de la PS3.

Les premières reviews de la console sont dithyrambiques. Design, ergonomie de jeu, puissance, catalogue de lancement, la 3DS semble déjà convaincre.

Mais ce qui sera d’autant plus retenu est la feature majeure de la console, la 3D auto-stéréoscopique, sans lunettes. Malgré tout, plusieurs journalistes se montrent inquiets par rapport à l’utilisation de cette fonctionnalité par les enfants.

En soit, la seule véritable critique liée à l’annonce de la 3DS concerne le calendrier, car ayant eu lieu une semaine avant le lancement de la Nintendo DSi XL.

Du côté des jeux dévoilés à cet E3, on retiendra Kid Icarus : Uprising, Mario Kart 7, Animal Crossing : New Leaf (qui s’appelait Animal Crossing 3DS à l’époque) et The Legend of Zelda : Ocarina of Time 3D. Le prix et la date de sortie de la console ne sont pas révélés, mais Nintendo annonce qu’ils le seront le 29 septembre 2010.

La console coûtera finalement 220 euros pour une sortie européenne et américaine programmé à mars 2011 (26 février 2011 pour le Japon).

Mais revenons un instant sur la Wii. Bien qu’elle ait été un succès planétaire, avec plus de 100 millions d’exemplaires, elle a échoué sur un point : convaincre le public des « hardcore gamers », les plus gros joueurs de jeu vidéo.

Cet « échec » peut s’expliquer par l’ergonomie peu pratique de la Wiimote, plus proche d’une télécommande de télévision que d’une manette. On peut également penser au fait que la Wii était peu connectée à Internet par rapport à la PS3 et la Xbox360 et que beaucoup de jeux privilégiaient le motion gaming, comme The Legend of Zelda : Skyward Sword.

Donc, la 7ème génération de console est certes un incroyable succès pour la firme, mais son public fidèle l’a en partie abandonnée. Nintendo décide donc de préparer une nouvelle console qui aura pour lourde tâche de fidéliser le public acquis avec la Wii tout en ramenant les fans hardcore de Nintendo partis après la Gamecube.

Prénommée « Project Café » ou « Wii 2 » par certains sites spécialisés, la console sera le sujet de nombreuses rumeurs. Parmi elles, certaines annoncent qu’elle sera bien plus puissante que la PS3 et que la Xbox360, au point de rivaliser avec les hypothétiques prochaines machines de Sony et Microsoft. D’autres rumeurs annoncent que la console se basera sur un gameplay asymétrique, à deux écrans.

Nintendo mettra fin à ces rumeurs le 25 avril 2011 en annonçant que la console serait dévoilée à l’E3 2011, qui se tiendra du 7 au 9 juin 2011. La planète jeu vidéo retient son souffle, l’aube de la 8ème génération de consoles est arrivée, et c’est Nintendo qui lancera l’offensive…

Wii U | Nintendo

La console est finalement révélée et… C’est une immense déception pour la majorité du public. Elle se nomme « Wii U », possède bien un système de gameplay asymétrique, mais elle est à peine plus puissante qu’une PS3…. L’autre problème majeur est que Nintendo a bien plus mis l’accent sur le GamePad, la manette à écran, que sur la console, et le nom porte à confusion.

Ainsi, la presse spécialisé est confuse : S’agit-il d’une nouvelle console ou simplement d’un accessoire pour la Wii ?

Et si la presse spécialisée a eu du mal à comprendre, vous devinez facilement que le grand public n’a jamais suivi… Suite à l’annonce, la bourse de Nintendo chute pour atteindre son niveau le plus bas depuis 5 ans.

La firme annonce que plus de détails seront révélés sur la console début 2012. En attendant, la 3DS est sortie et elle rencontre déjà des difficultés à se vendre…

Le prix de la nouvelle console portable est trop élevé. Afin de palier à ce problème, qui freine énormément les ventes de la consoles, Nintendo annonce le 28 juillet 2011 que le prix de la console va baisser, d’environ 40%. Cette baisse, historique pour une console Nintendo aussi jeune, sera effective à partir de mi-août 2011 (le 12 août en France).

Pour que les personnes qui ont déjà acheté la machine ne se sentent pas trahis, Nintendo lance le Programme Ambassadeur 3DS : jusqu’à mi-août 2011 (avant la baisse de prix), 10 jeux NES et 10 jeux GBA sont offerts aux acheteurs de Nintendo 3DS.

En parlant de ça, intéressons-nous à la ludothèque de la machine. La console possède un total de 622 jeux en format physique, sans compter les quelques titres exclusifs au Nintendo eShop et la rétrocomptabilité avec la Nintendo DS.

The Legend of Zelda : A Link Between Worlds - Gamekult

Du côté des exclusivités Nintendo, on retrouve bien évidemment les licences emblématiques de la firme : Mario, qui remballe avec Super Mario 3D Land mais surtout avec l’excellent Mario Kart 7. La saga Zelda revient avec A Link Between Worlds ainsi que les remakes de Ocarina of Time et Majora’s Mask.

Du côté de Pokémon, les version X et Y sortiront fin 2013, suivies par Rubis Oméga/Saphir Alpha en 2014, Soleil et Lune en 2016 et finalement Ultra Soleil et Ultra Lune en 2017.

2 jeux Kirby sortiront sur la machine, Kirby Triple Deluxe et Kirby Planet Robobot, auxquels j’ai énormément joué.

Je tenais également à faire une mention honorable à Mario & Luigi : Dream Team Bros, sans doute l’épisode de la série auquel j’ai le plus joué. La 3DS possède un immense catalogue…

Revenons à la Wii U, dont l’histoire s’annonce être de plus en plus compliquée.

Fin janvier 2012, Nintendo annonce que la Wii U sortira bien à la fin de l’année et en profite pour officialiser la présence de contenu téléchargeable sur sa nouvelle console, ainsi que la présence d’un navigateur Internet plus performant et ergonomique que ceux présents sur DSi et 3DS.

En juin de la même année, la société dévoile le design final du Gamepad et annonce que les Wiimotes pourront être utilisés avec la Wii U. Si il s’agit d’un plus toujours agréable, cela provoquera encore plus de confusion vis-à-vis du grand public.

The Wii U has sold through 13.5 million units, making it ...

La console sortira entre mi novembre 2012 et début décembre 2012 partout dans le monde. Elle fera un démarrage catastrophique, avec uniquement 3,5 millions de copies vendues de décembre 2012 à mars 2013.

La console ne remontera pas la pente et continuera de se vendre de plus en plus mal. C’est simple : la Wii U n’arrivera jamais à atteindre les estimations de ventes de Nintendo sur une année fiscale. 5,5 millions de ventes estimées sur l’année fiscale 2012, seuls 2,8 millions de Wii U seront vendues..

9 millions de ventes estimées sur l’année fiscale 2013, la Wii U n’en vendra que 2,8 millions…

Lors de l’année fiscale 2014, la Wii U réussira presque à atteindre le score estimé, à 200 000 ventes près. Nintendo avait estimé 3,6 millions de ventes, 3,4 millions de Wii U se sont vendues.

L’échec de la Wii U est surtout dû à la stratégie commerciale de Nintendo complètement ratée. La firme a voulue insister sur le côté « héritière de la Wii », mais au final, la console est passée pour une V2 de la Wii. Il n’était pas rare de voir des parents acheter des jeux Wii U, pensant que leur enfant pourra y jouer sur leur Wii.

Nintendo se sera également raté sur le catalogue de sortie, trop espacé, avec parfois plusieurs mois sans sortie majeure…

Xenoblade Chronicles X | Wii U | Jeux | Nintendo

C’est dommage, parce que la console possède un excellent catalogue. Pikmin 3, qui marque le retour de la licence, Super Smash Bros. for Wii U, un bien meilleur jeu que Brawl, Mario Kart 8, l’opus le plus complet de la licence…

Je retiendrai pour ma part Xenoblade Chronicles X, énorme coup de foudre que je n’ai jamais pu finir. J’attends de pied ferme un portage sur Switch ! N’hésitez pas à me dire vos jeux préférés sur 3DS et Wii U !

L’année 2015 restera dans l’histoire de la firme. C’est en juillet 2015 que la Wii U atteint enfin le score de 10 millions d’unités vendues, soit 2 ans et demi après sa sortie. Un score très mauvais.

Mais surtout, c’est le 11 juillet 2015 que Satoru Iwata, PDG de Nintendo, meurt à cause d’une tumeur bilaire. L’intégralité des sociétés liées au jeu vidéo lui rendent hommage.

Les fans déposent des goodies Nintendo devant le siège social de la société ou devant le Nintendo World Store.

Le 4ème président de la société Nintendo restera dans les mémoires comme un homme aimant par dessus tout le jeu vidéo, tout en étant très proche de ses employés, au point de diviser son salaire par 4 entre 2009 et 2014, à cause du mauvais lancement de la 3DS et du manque de succès de la WiiU. Il est l’homme qui a relancé Nintendo, en inventant la Nintendo DS et la Wii.

La dernière innovation d’Iwata en dehors des consoles fut le lancement des Nintendo Direct en 2011. Il s’agit de petites vidéos d’une dizaine de minutes au début (aujourd’hui, en moyenne 20-25 minutes), centrées sur l’actualité de l’écosystème Nintendo.

Ce format prendra petit de plus en plus d’ampleur, au point où en 2013, Nintendo arrête les conférences à l’E3 pour privilégier le format Nintendo Direct.

Depuis, un Nintendo Direct sera diffusé à chaque E3, à l’exception de l’E3 2016, à cause d’une période de transition entre la WiiU et la prochaine console, et l’E3 2020, à cause de problèmes d’organisations liés à la crise du COVID-19. L’E3 2020 est certes annulé, mais la plupart des éditeurs et constructeurs organisent des vidéos du style Nintendo Direct à côté.

Cependant, malgré des innovations qui font mouche (Nintendo Direct), et une console portable qui remontera bien vite la pente, bien qu’étant la portable Nintendo la moins vendue, la firme a de plus en plus de mal…

Ainsi, seuls 4 gros jeux Nintendo sortiront en 2016 sur WiiU. Il s’agit de Paper Mario Color Splash, Star Fox Zero; The Legend of Zelda : Twlight Princess HD et Tokyo Mirage Session #FE. Cependant, il ne s’agit pas non plus de jeux incroyables…. Le vent est en train de tourner.

L’E3 2016. Nintendo ne diffuse aucun Nintendo Direct. Seul un trailer sera montré : celui du prochain Zelda, révélé en 2014. Il gagne ici son titre définitif, passant de Zelda Wii U à The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Mais ce qui sera remarqué, c’est que la sortie du jeu est programmée pour 2017, sur Wii U et….. Nintendo NX.

La seconde moitié de 2016 marquera pour la Wii U la fin d’une très lente agonie. Mais on retiendra surtout la date du 20 octobre 2016. C’est à cette date que Nintendo lève le voile sur sa prochaine console. Au revoir la Nintendo NX, voici la Nintendo Switch.

La dernière bataille de Nintendo à l’heure actuelle, de 2017 à nos jours… La Nintendo Switch sera-elle un succès retentissant qui signera le début d’un 3ème âge d’or pour la firme, après la période NES/Super NES et la période Wii ? Ou est-ce que la firme s’enfoncera encore plus bas, marquant la fin des consoles Nintendo ?

Pour trouver réponse à ces questions, réponse que vous connaissez très probablement, il faudra attendre le 28 juin 2020, date du 9ème et de l’avant-dernier épisode de L’Histoire de Nintendo !

L’Histoire de Nintendo : Episode 7 : La DS de la Wiictoire (2005-2012)

Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de L’Histoire de Nintendo ! La fin de cette rubrique approche, alors vivons les derniers épisodes la tête haute !

On s’était arrêté en 2005. Le Gamecube est en difficulté face à ses concurrentes, et Nintendo est encore plus bas que lors de la génération N64.

Il va falloir très vite rebondir afin de ne pas repartir pour une 3ème génération en demi-teinte. Yamauchi étant parti, un vent de changement souffle pour la firme japonaise, qui va prendre le plus grand virage de son histoire depuis sa transition dans le domaine du jeu vidéo en 1972.

Revenons à l’E3 2004. C’est à cet E3 que Nintendo commence à annoncer sa stratégie pour la 7ème génération de console.

Nintendo sort une nouvelle console porta sur le forum Blabla 15-18 ...

Ainsi, la prochaine console de salon, nommée « Revolution » à l’époque, mais surtout la Nintendo DS, nouvelle console portable de Nintendo. La firme dit au revoir à l’appellation « Game Boy ». Cet abandon ne devait d’ailleurs pas avoir lieu à l’origine. La DS était conçue comme une simple console conçue pour combler l’attente jusqu’au prochain modèle de Game Boy.

Cependant, on ne sait rien concernant ce nouveau modèle de Game Boy, qui a visiblement été annulé très tôt, étant donné que la DS deviendra très rapidement la console portable de Nintendo sur la 2nde moitié des années 2000.

La console est présentée à ce fameux E3 2004, où elle est également jouable. 2 jeux sont jouables, la 1ère version de Metroid Prime Hunters et la 1ère version de Mario Kart DS.

Fichier:Nintendo-DS-Lite-Black-Open.png — Wikipédia

La DS est une console portable qui renoue avec le concept de certains Game & Watch, puisqu’elle est composée de 2 écrans, celui du bas est d’ailleurs tactile.

La console sortira fin 2004 ou début 2005 en fonction des continents. Elle connaît des débuts flamboyants, avec par exemple 1,5 million d’exemplaires vendus au Japon en 1 mois. La DS deviendra très vite une valeur sûre, malgré la concurrence plus féroce que jamais, avec la naissance des Smartphones ou l’arrivée de SONY dans ce marché.

Elle aura 3 dérivées : la DS Lite, plus petite et plus légère. La DSi, qui avait une interface bien plus complète avec, entre autre, un appareil photo et la DSi XL, qui était simplement une DSi plus grande. C’est d’ailleurs cette dernière qui a accueilli votre serviteur dans le monde du jeu vidéo, avec New Super Mario Bros., Mario Kart DS et Pokémon Platine…. Je m’en souviens comme si c’était hier…

Pokémon Version Platine | Nintendo DS | Jeux | Nintendo

La DS possède un catalogue gargantuesque, et c’est peu de le dire. Entre les licences Nintendo qui ont connu des versions dédiés, avec la 4ème génération de Pokémon ou des licences inédites, comme le programme cérébral du Dr.Kawashima, la console portable a connue une vie flamboyante de ce côté. Le plombier moustachu renouera d’ailleurs avec les jeux en 2D sur Nintendo DS, avec New Super Mario Bros., sorte de reboot de la série des Super Mario Bros..

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Mais le début de la seconde moitié des années 2000 sera marquée par le lancement de la Wii. Cette console marque plusieurs changements pour Nintendo, rien qu’au niveau de son lancement.

Déjà, la date de sortie de la console est très rapprochée, contrairement aux précédentes où elle pouvait varier d’un continent à l’autre.

Là, entre le 19 novembre 2006 et le 9 décembre 2006, la Wii sera lancée dans la quasi intégralité du monde. Cependant, elle diffère des précédentes consoles de la firme.

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La Wii n’est pas une bête de course, elle n’a pas des graphismes hallucinants. Pour dire, sa puissance est plus proche du Gamecube que de la PS3 et de la Xbox 360. Nintendo arrête, après 2 échecs consécutifs, la course à la puissance, pour se tourner vers d’autres domaines.

C’est le motion gaming qui sera choisi comme fonctionnalité principale de la Wii. Pour l’histoire, comme la DS avec le GBA, la Wii a été conçue comme une console complémentaire du Gamecube. Elle devait permettre « d’élargir » les horizons du jeu vidéo en passant par de nouvelles manières de jouer.

Cependant, avec l’échec du Gamecube, Nintendo abandonne l’idée de lancer plusieurs consoles au même moment et la Wii devient la successeur du Gamecube.

La Wii est la 1ère console Nintendo à posséder des manettes sans fil, les fameuses Wiimote. Décriées par certains et acclamées par d’autres, elles prennent la forme de petite télécommande avec 6 boutons et une croix directionnelle à prendre dans une main, et qu’on peut relier à d’autres accessoires. On pense bien évidemment au Nunchuk, qui intègre un Stick et 2 boutons supplémentaires, mais la Wii est sûrement la console Nintendo avec la NES à avoir le plus d’accessoires bizarres…

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Des maracas, une manette plus traditionnelle, un volant, une simili-arbalète, un stick arcade et les célèbres Wii Motion Plus et Wii Balance Board. On peut expliquer ce nombre d’accessoires par le public visé par la Wii.

Wii, ça se prononce « We », qui veut dire « nous ». La Wii est une console qui est non seulement orienté multijoueur, mais qui tente également d’initier un nouveau public au jeu vidéo.

Le succès planétaire de la Wii (plus de 100 millions de consoles vendues, une première pour une console de salon Nintendo) s’explique en partie par le fait qu’elle visait aussi un public jusque là totalement hermétique au jeu vidéo. Et ce pari a fonctionné.

Super Smash Bros. Brawl | Wii | Jeux | Nintendo

Mais la Wii a aussi eu un excellent catalogue de jeu. Si sa position de leader lui a refilé quelques licences avec des adaptations assez foireuses, comme Call of Duty, la console a eu d’excellentes exclusivités.

The Legend of Zelda : Twilight Princess, jeu de lancement de la console qui renoue avec Ocarina of Time, Donkey Kong Country Returns, qui ramène le gorille sur le devant de la scène ou Super Mario Galaxy, qui est encore aujourd’hui le meilleur jeu Mario.

Je retiendrai de mon côté Super Smash Bros. Brawl, qui est le premier Smash sur lequel j’ai énormément de souvenirs, et qui a accueilli pendant longtemps nos combats du samedi après midi…

Grâce à la Wii, Nintendo va quitter le lent déclin sur lequel la firme s’était engagé depuis 10 ans. La Wii va être en tête de la 7ème génération de console, loin devant la PS3 et la Xbox 360, avec 100 millions de consoles vendues. La DS va également connaître une vie incroyable, finissant à plus de 150 millions de consoles vendues, et étant quasiment à égalité avec la PS2.

Cependant, une console ne peut pas rester éternellement sur le marché. La Wii était déjà dépassée à l’époque de sa sortie, il faut naturellement penser à la suite. Cette fois, pas de « Project Reality », de « Project Dolphin » ou de Revolution, mais un simple « Project Café »…

Est-ce que ce café réussira à devenir un succès planétaire comme la Wii ou va-il devenir une tache sur la nappe de l’Histoire de Nintendo ? L’épisode 8 de L’Histoire de Nintendo répondra à cette question, et il sortira dans 2 semaines !

L’Histoire de Nintendo : Episode 6 : Contrastes au cube (2000-2005)

Bonjour à tous et bienvenue dans l’épisode 6 de L’Histoire de Nintendo. On arrive aux années 2000, et j’espère que vous êtes prêts à vivre les 20 années qui nous séparent d’aujourd’hui, au fur et à mesure des 4 épisodes restants ! N’hésitez pas à me dire quels sont vos plus grands souvenirs liés à la Gamecube, car c’est le sujet de cet épisode !

On s’était arrêté à la toute fin des années 90. Nintendo se prépare à vivre un grand tournant. La société souhaite retrouver la première place sur le marché des consoles de salon. Sauf que Sony ne compte pas s’arrêter là, et prépare déjà la suite. Sega aussi souhaite tenter le tout pour le tout, avec une dernière console. La future bataille s’annonce plus féroce que jamais…

Ainsi, afin de se préparer de ne pas répéter les erreurs de la 64, avec une sortie trop tardive, la Gamecube est en chantier dès 1998 au minimum. J’en parlais dans l’épisode 5, mais on entend pour la première fois parler de la future console quand Retro Studios signe un contrat d’exclusivité avec Nintendo. Retro Studios commence ainsi le développement de 4 exclusivités pour la prochaine Nintendo, connue alors sous le nom de Dolphin.

C’est à l’E3 1999 que l’existence de la console sera révélée au public sous son nom de Project Dolphin par Howard Lincoln. Il annonce une sortie mondiale pour fin 2000, et que son design final sera révélé durant l’été 2000.

GameCube — Wikipédia

La console sera dévoilée sous son nom et design définitif lors de l’avant-dernière édition du Nintendo Space World, en 2000. Le nom de « Gamecube » devient alors universel, et quelques démos sont montrés, avec en tête la démo photo réaliste de The Legend of Zelda ou Super Mario 128, prototype d’un jeu Mario, dont les idées seront reprises pour Pikmin et Super Mario Galaxy.

Lors du même Space World, Nintendo annonce une sortie japonaise pour juillet 2001 et pour octobre 2001 aux Etats-Unis. Mais le spectre des retards semble encore planer au-dessus de Nintendo, puisque la console sortira finalement au Japon le…. 14 septembre 2001.

Forcément, sortir une console 3 jours après un événement historique, ça aide pas. Le lancement initial de la Gamecube au Japon sera un échec. Seul 3 jeux sortent en même temps que la machins : Luigi’s Mansion, Waverace Blue Storm et Super Monkey Ball, soit pas de quoi agiter les foules non plus…

Luigi's Mansion | Nintendo 3DS | Jeux | Nintendo

Au final, Nintendo organisera une ressortie de sa machine le 21 novembre 2001, avec notamment Super Smash Bros. Melee en tête d’affiche. La console sortira le 18 novembre 2001 aux Etats-Unis et le 3 mai 2002 en Europe.

Mais la Gamecube sera un échec, un échec encore plus grand que celui de la Nintendo 64. La console se sera vendue à 21,74 millions d’exemplaires entre 2001 et 2007, date d’arrêt de sa production.

Pourquoi un tel échec ? Pourquoi la Gamecube s’est-elle inclinée face à ses concurrentes ? La console de Nintendo est avant-dernière sur la 6ème génération de consoles, devant la Dreamcast de Sega (10,60 millions), mais derrière la Xbox de Microsoft (24,65 millions) et la PS2 de Sony (plus de 155 millions)…

PlayStation 2 — Wikipédia

Un échec de cette ampleur peut s’expliquer tout d’abord par la politique commerciale de Nintendo vis-à-vis de la Gamecube. Contrairement à ses concurrentes, la Gamecube était présentée comme étant une simple console de jeu, là où les 3 autres machines étaient présentées comme des « boîtes multimédia » (le succès de la PS2 est dû, en partie, à son lecteur DVD intégré).

La Gamecube a également pas eu de chance, étant en concurrence directe avec la console la plus vendue de tout les temps, la PS2, qui a d’ailleurs planté le dernier clou dans le cercueil de Sega… Cependant, la 4ème console de salon de Nintendo reste une console mythique pour beaucoup, surtout grâce à son catalogue. Revenons sur quelques jeux incroyables de la machine.

Super Smash Bros. Melee | Nintendo GameCube | Jeux | Nintendo

Super Smash Bros. Melee, le jeu le plus vendu de la console, qui lança l’esport de la licence Super Smash Bros., qui était LE jeu à sortir lors des soirées entre amis. Super Mario Sunshine, une évolution en tout point par rapport à Super Mario 64. The Legend of Zelda : The Wind Waker, qui avait malheureusement divisé à l’époque malgré sa qualité. Metroid Prime, qui marque enfin le retour de Samus, en 3D en plus de cela. Starfox Adventures, le dernier jeu de Rare chez Nintendo… Au final, 644 jeux seront sortis sur Nintendo Gamecube, et je suis sûr que nombre d’entre eux vous ont marqués ! N’hésitez pas à me dire lesquels !

Game Boy Advance — Wikipédia

Si du côté des consoles de salon, la première moitié de la décennie est assez terne pour Nintendo, du côté des consoles portables, tout est au beau fixe. Le Game Boy prend sa retraite quand sort en 2001 le Game Boy Advance.

Pour l’anecdote, son design si particulier a été imaginé par un designer français du nom de Gwénaël Nicolas, alors de passage au Japon et totalement étranger au monde du jeu vidéo. C’est lui qui donnera au GBA son design si particulier. La console sera naturellement un succès, Nintendo étant seul sur ce marché depuis bientôt près de 10 ans.

Au final, 81 millions de Game Boy Advance seront écoulés pendant sa vie, d’environ 7 ans. La console est légèrement plus puissante que la Mega Drive et la Super Nintendo, malgré le fait qu’elle possède un processeur 32-bits. Le Game Boy Advance aura 2 dérivées, plus facilement transportables.

Game Boy Advance SP — Wikipédia

On retrouve tout d’abord le Game Boy Advance SP, sorti en 2003, muni d’un clapet permettant de protéger l’écran et qui ressemble aujourd’hui à une bébé DS. Possédant plus d’autonomie que la version originale (18H contre 15H), elle est très légèrement plus lourde (3g de plus), et possède un écran rétro-éclairé.

Game Boy Micro — Wikipédia

Il y a également le Game Boy Micro, sorti en 2005, qui prend la direction inverse. Ainsi la console est bien plus petite et légère. Son écran fait 2 pouces contrairement à celui des 2 autres versions, qui font 40,8 mm par 61,2 mm. Elle est quasiment 2 fois moins lourde également (83g contre 140 pour la GBA et 143 pour la GBA SP).

Ces 2 autres versions possèdent exactement le même catalogue que la version de base. Le catalogue de la console est d’ailleurs gargantuesque, avec plus de 1800 jeux au compteur.

Index des jeux de la 3e génération | Pokémon Rubis et Saphir ...

On retrouve parmi eux les licences Nintendo mythiques, avec Pokémon, Metroid et Zelda en tête d’affiche, avec Metroid Fusion, The Legend of Zelda : The Minish Cap et la 3ème génération de Pokémon, Pokémon Rubis et Saphir. Aucun jeu de plate-forme Super Mario sera exclusif à la console, ce qui est étonnant.

Mais la machine accueillera surtout des portages de jeux NES et SNES, jouables pour la première fois sur une console portable. On retrouve par exemple Super Mario World. La gamme NES Classic a été lancée afin de fêter les 20 ans de la NES, en 2004, avec 12 jeux NES portés sur GBA.

Afin d’essayer d’amener une partie du public de sa console portable vers sa console de salon, Nintendo lancera un câble permettant de relier la Gamecube et le Game Boy Advance, avec quelques jeux, comme The Legend of Zelda : Four Swords Adventure, qui utilisent cette fonctionnalité afin de proposer du gameplay asymétrique près de 10 ans avant la WiiU. Mais cela ne sauvera pas la Gamecube…

L’année 2002 marque également quelques changements importants pour Nintendo :

Hiroshi Yamauchi (1927-2013), Nintendo : il a fait du jeu vidéo un ...

Tout d’abord, Hiroshi Yamauchi quitte son poste de PDG de Nintendo, 52 ans après avoir succédé à son grand-père, et désigne Satoru Iwata comme étant le 4ème président de Nintendo. Cela marque un tournant dans l’histoire de la société. Son départ et surtout la nomination d’Iwata marque la fin d’une époque qui aura duré 113 ans, la période Yamauchi.

Fin mai 2002, soit à peu près à la même période que le départ de Yamauchi, Minoru Arakawa quitte son poste de directeur de Nintendo of America, poste qu’il occupait depuis la création de cette filiale, 20 ans auparavant.

Rumor: Nintendo seeking to reacquire Rare from Microsoft - Infendo ...

Enfin, sans doute le départ qui a fait le plus de dégâts à travers le monde. En 2002, Nintendo revend les parts qu’elle possédait dans Rareware (environ 49% du capital) à Microsoft, pour une somme de 377 millions de dollars. Les jeux que préparaient le studio pour la Gamecube sont annulés, avec parmi eux Banjo-Threeie, Donkey Kong Racing et Perfect Dark Zero.

Ce rachat marque la fin d’environ 10 ans d’aventure, mais aussi le départ de Banjo-Kazooie, Conker et Perfect Dark chez Microsoft. Nintendo, déçu des dernières productions de Rare et voyant que les têtes pensantes du studio partaient une à une, à revendu le studio à Microsoft pour financer le Fund Q.

Final Fantasy Crystal Chronicles - Wikipedia

Le Fund Q était le dernier projet mis en place par Yamauchi. Il s’agissait d’une aide financière à distribuer aux petits studios en échange d’exclusivités pour la Gamecube. Au final, le Fund Q aura peu servi, et on le retient pour avoir permis un retour de Final Fantasy sur console Nintendo, avec Final Fantasy : Crystal Chronicles.

La première moitié de la décennie 2000 aura été très contrastée pour Nintendo. Entre une Gamecube encore moins bien vendue que la 64 et une console portable leader d’un marché sans concurrence, Nintendo a hâte de renouer avec le succès que la firme connaissait 10 ans auparavant.

La suite est en chantier, avec une console qui ne sera plus à la pointe de la technologie, mais qui misera plus sur l’innovation et une révolution du gameplay. La Revolution est en marche, et ce sera l’histoire de l’épisode 7, qui sortira le 31 mai 2020 !

CV | Nintendo Wii Revolution Prototype Console

Merci à vous d’avoir lu ce 6ème épisode de L’Histoire de Nintendo. La fin de la saison 1 s’approche de plus en plus et j’ai hâte de vous montrer les 3 derniers épisodes ! Sur ce, à demain pour parler de Spy x Family, et à bientôt !

L’Histoire de Nintendo : Episode 5 : Une 64 pas si Ultra… (1995-2000)

Bonjour à tous et bienvenue dans le 5ème épisode de L’Histoire de Nintendo, qui marque la moitié de la saison 1 ! En effet, cela va faire maintenant 2 mois que cette chronique a été lancée et nous arrivons à la moitié ! Après ça, il nous restera 4 vies à retracer : celle de la GameCube, celle de la Wii, celle de la WiiU et celle de la Switch !

On s’était arrêté en 1995. La SNES a alors bientôt 5 ans, et il va falloir déjà commencer à préparer la suite… Car si pendant un temps, Nintendo a essayé de garder sa console vivante en lui ajoutant des extensions, comme SEGA avec sa Mega Drive, mais les contrats n’aboutissant pas, Nintendo commence à préparer la succession de sa console de 4ème génération…

Cependant, la bataille à venir sera encore plus ardue que la précédente. Rappelez-vous, dans l’épisode 4, je vous parlais d’un contrat entre Sony et Nintendo qui n’avait pas abouti, contrat qui visait à créer un support CD à la SNES.

PlayStation 1

Pour la petite histoire, Nintendo, en relisant le contrat signé avec Sony, s’empressa de changer de partenaire, et choisit Philips. Mais que contenait ce fameux contrat ? Il stipulait que Sony, et non Nintendo, était propriétaire des jeux qui sortaient sur le support, et donc que les jeux SNES-CD, même ceux des licences Nintendo, appartiendrait à Sony.

Au final, aucun support CD de la SNES ne sera crée… Il ne restera de ce contrat que 4 jeux maudits sur la console de Philips, car le contrat les laissaient propriétaires de 4 jeux estampillés Mario et Zelda. Hotel Mario, et la Triforce de la Honte : Link Faces of Evil, Zelda Wand of Gamelon et Zelda’s Adventures… Ce fut la 1ère et dernière aventure de Philips dans le jeu vidéo.

Sony, de son côté, commence à travailler sur une console de salon, la Playstation, à partir de 1991. Si quelques accords avec Nintendo furent envisagés, afin de sécuriser financièrement la machine, Sony fit finalement route seul et commença à travailler sur sa Playstation, qui sortira finalement le 3 décembre 1994 au Japon, puis en 1995 dans le reste du monde.

Virtual Boy

1995 marque également l’année de lancement du successeur de la Game Boy, le Virtual Boy. Gunpei Yokoi souhaite alors quitter Nintendo, car il ne retrouve plus l’esprit du petit fabriquant qu’il y avait dans les années 70 et 80. Il décide alors de livrer un dernier produit, une dernière console avant de partir vers de nouveaux horizons.

Le Virtual Boy se présente comme un casque de réalité virtuelle, composé de 2 écrans à LED rouges et noires qui se superposaient. Cependant, la console sera un énorme échec commercial, avec 800 000 unités vendues en Amérique et au Japon, il n’y a même pas eu de sortie européenne.

La console provoquait des maux de têtes, le système bipied sur lequel reposait le casque était peu ergonomique, la manette était très étrange… Les raisons de l’échec du Virtual Boy sont nombreuses. Suite à ça, Gunpei Yokoi quittera Nintendo et la Game Boy reprit du service. L’échec du Virtual Boy sonne un peu comme le dépit de 10 ans compliqués pour Nintendo…

Project Reality

De l’autre côté, la console nouvelle génération de Nintendo avance petit à petit. D’abord nommée « Project Reality », elle sera finalement renommée « Ultra 64 » lorsqu’une première version sera présentée au public en mai 1994. Le 5 mai, Nintendo fera d’ailleurs l’annonce qui, pour beaucoup, scella alors le destin de la machine : la prochaine console de Nintendo utilisera, à la manière de la NES et de la SNES, des cartouches.

Et c’est cette décision qui va faire fuir les éditeurs tiers. Nintendo a choisi de conserver le support cartouche pour 2 raisons : premièrement, cela coûtait moins cher de produire des cartouches et des consoles à support cartouche, en restant de la volonté de Yokoi d’avoir le prix de vente le plus bas. Deuxièmement, les temps de chargement était bien plus courts sur cartouche que sur CD. Mais les cartouches permettaient d’accueillir bien moins de données que le CD.

Ainsi, seul Acclaim (Les 2 premiers Mortal Kombat et Turok) est intéressé par la machine, et si d’autres studios comme LucasArts ou Electronic Arts rejoindront l’aventure par la suite, aucun d’entre eux n’est japonais, les studios comme Square Enix étant parti sur Playstation.

Nintendo 64

La Nintendo Ultra 64 (3ème nom provisoire) va également prendre du retard par rapport à ses concurrentes… le 24 novembre 1995, son aspect définitif est plusieurs jeux sont présentés au Nintendo Space World, soit un an après la sortie de la Sega Saturn et de la Playstation de Sony. 2 jeux sont jouables, Super Mario 64 et Kirby’s Air Ride 64, qui sortira finalement sur Gamecube, et 17 présentés sous forme de vidéos, avec notamment Mario Kart 64, Zelda 64, Goldeneye 007 ou Star Wars : Shadows of the Empire.

La console reçoit des accueils élogieux par la presse d’époque, son stick analogique, une première sur une console, est salué comme une révolution et Super Mario 64 conquit déjà le cœurs des joueurs, et la puissance de la console, 64-bit contrairement aux 32 de ses concurrentes, est impressionnante. Cependant, la console va encore prendre du retard…

Super Mario 64

Elle sortira finalement au Japon le 23 juin 1996, sous le nom de « Nintendo 64 ». Le nom « Nintendo Ultra 64 » a été abandonné, tout comme d’autres comme « Ultra Famicom » ou « Famicom 64 ». Seul 3 jeux seront finalement disponibles au lancement : Super Mario 64, Pilotwings 64 et Saikyo Habu Shogi. La console sortira en septembre 1996 aux Etats-Unis et tout au long de l’année 1997 en Europe.

Mais si la Nintendo 64 semble être mal engagée face à une Saturn morte-née et surtout face à une Playstation qui écrase tout le monde, le Game Boy, de son côte, continue son petit bonhomme de chemin après la mort du Virtual Boy. Et si la portable de Nintendo est désormais considéré comme une mamie, un jeu va lui donner un coup de boost et la propulser à nouveau dans le cœurs des (jeunes) joueurs.

Pokémon Midori comme j'aime l'appeler

C’est le 27 février 1996 que sort au Japon ポケットモンスター 赤・緑, ou « Poketto Monsuta Aka Midori », qu’on traduirait par  » Monstre de Poche versions Rouge et Verte », mais la licence est bien plus connue sous le nom de Pokémon. Réussir à relancer les ventes d’une console portable qui allait sur ses 8 ans et qui était déjà techniquement en retard à sa sortie, c’est un coup de génie que personne n’aurait pu prévoir.

Premier jeu à passer le seuil des 10 millions de ventes au Japon, pour un total de 31 millions aujourd’hui, Pokémon Rouge/Bleu/Vert/Jaune a marqué l’histoire du jeu vidéo et l’histoire de Nintendo. Grâce à ce jeu, la console portable de Nintendo fut la première console de l’histoire à dépasser les 100 millions d’unités vendues, à l’aube de l’an 2000.

Game Boy Color

La portable de Nintendo commença alors la fin de sa vie. Une version de la Game Boy avec un écran en couleur sortit en 1998, nommée le Game Boy Color, mais aussi d’autres versions améliorant la console, comme le Game Boy Light, avec un écran rétroéclairé. Le dernier jeu de la console sera la suite de Pokémon Rouge et Bleu, Pokémon Or et Argent, avant que n’arrive la succession, en 2001…

Cependant, si le Game Boy a eu une fin de vie paisible, ce ne fut pas la même affaire pour la Nintendo 64… La console ne réussira jamais à rattraper son retard face à l’ogre Sony, et pour la première fois depuis le lancement de la NES en 1983, Nintendo n’était plus leader du marché des consoles de salon…

Au final, ce sera 32 millions de N64 qui seront écoulées à travers le monde, contre 104 millions de Playstation… La console sera sans doute sortie trop tard, avec trop peu de jeux par rapport à sa rivale, probablement à cause du support cartouche.

Nintendo 64DD

Nintendo aura d’ailleurs essayé de rectifier ce tir avec le 64DD, un lecteur de disquette, extension de la 64, en développement depuis 1994. L’extension suivra le destin de la console de base et sera décalé de 1997 à fin 1999, au Japon uniquement. Le manque de jeu et surtout, l’amélioration du format des cartouches, avec par exemple Resident Evil 2 qui tenait dans une cartouche 64 basique de 64,45 Mio (le format des disquettes du 64DD), feront du 64DD un autre échec.

La 64 aura surtout brillé de par son catalogue, qui contient encore aujourd’hui nombre de jeux inoubliables pour les joueurs et révolutionnaires pour l’histoire. The Legend of Zelda : Ocarina of Time, inventeur du système de lock, Super Mario 64, qui a écrit les codes du jeu de plateforme en 3D, Super Smash Bros, qui a initié la série de jeu de combat la plus populaire de l’histoire, Goldeneye 007 et Banjo-Kazooie, qui représentent l’apogée créative de Rare ou Paper Mario, prémices du spin-off Mario le plus apprécié…

The Legend of Zelda: Ocarina of Time

La machine restera un semi-échec pour l’histoire. Nintendo la ressortira en 2003 en Chine, sous le nom de iQue Player, avec une manette différente. Aucun chiffre de vente n’est disponible, empêchant de juger de sa performance là-bas.

Nintendo commence à préparer l’après Nintendo 64 dès 1998. Le projet sera révélé au grand jour lorsque le développeur américain Retro Studios acceptera de signer un contrat d’exclusivité avec Nintendo pour développer des jeux pour une nouvelle console.

Lors de l’E3 1999, Howard Lincoln, président de Nintendo of America, déclare que Nintendo travaille sur une nouvelle console, pour l’instant nommé Project Dolphin, prévue pour fin 2000. Après une 5ème génération en demi-teinte pour Nintendo, le Project Dolphin ramènera-il la firme au sommet ?

Réponse au prochain épisode…

L’Histoire de Nintendo : Episode 4 : Epoque légendaire (1989-1995)

Bonjour à tous et bienvenue dans cette 20ème Analytique ! Afin de fêter ce cap, je vous propose de continuer L’Histoire de Nintendo ! On s’était arrêté à la sortie de la Game Boy et je vous propose aujourd’hui de partir de l’an 1989 pour s’arrêter en 1995. Nous allons donc vivre la 4ème génération de console du point de vue de Nintendo, nous allons donc parler de la Super Nintendo, qui je suis sûr a bercé l’enfance de pas mal d’entre vous !

On s’était arrêté en 1989. La NES commence à être rattrapée par les années, la (le) Game Boy vient de sortir. Cette console s’annonce comme étant la relève des Game&Watch, qui continuaient à exister malgré l’apparition de la NES. Crée par l’illustre Gunpei Yokoi, il s’agit d’une console possédant un écran monochrome, comme ce qu’on avait vu il y a deux semaines.

Malgré ce qu’on pourrait croire, la bécane est légèrement plus puissante que la NES. Certes elle possède un écran monochrome et non rétro-éclairé, mais son processeur graphique est plus récent. La NES possède un Zilog Z80, là où la (le) Game Boy possède un Sharp Z80. La console possède donc un processeur graphique assez puissant pour l’époque, surtout pour une console portable.

30 ans après sa sortie: faut-il dire « le » ou « la » Game Boy?

Cependant, Yokoi voulait concevoir une machine qui pouvait se vendre à un prix relativement bas, stratégie qui avait plus que fait ses preuves avec la Famicom/NES 6 ans auparavant. Ainsi, la (le) Game Boy a un processeur puissant pour l’époque et elle possède une puissance de calcul sonore équivalente à celle de la NES. Mais c’est surtout son écran monochrome de 23 040 pixels qui va faire en sorte que le prix soit assez bas. Résultat, la machine est vendue en France au prix initial de 590 francs (soit 90 euros), dans un pack qui contient :

  • La console
  • un « Câble Link », qui permet de relier 2 consoles pour jouer à 2 (par exemple, s’affronter dans Pokémon)
  • Des écouteurs stéréo
  • 4 piles R6, afin d’éviter les mauvaises surprises
  • Le jeu Tetris
Game Boy Classic Tetris pack, complete in box - Catawiki

C’est ce prix très bas et sa petite taille qui vont permettre à la machine de devenir leader du marché des consoles portables. Malgré des concurrentes bien plus puissantes qu’elle, comme la Lynx d’Atari ou la Game Gear de SEGA, la (le) Game Boy s’impose comme la leader du marché des consoles portables.

La portable deviendra la première console de l’histoire a dépasser les 100 millions d’exemplaires (118 millions aujourd’hui). Elle a été un tel succès qu’elle sera produite pendant 14 ans, jusqu’en 2003… Par exemple, il s’est écoulé près d’1,4 million de Game Boy en France lors de sa première année de commercialisation.

Tetris (Game boy - Version française): Amazon.fr: Jeux vidéo

Comme dit plus haut, le pack original de la console était fourni avec le jeu Tetris, qui deviendra très vite un gros hit de la machine. Comme vous le savez peut-être, Tetris est un jeu sorti originellement en 1984 sur ordinateur, développé par Alekseï Pajitnov. Au CES de 1988, Henk Rogers remarque le jeu et sachant que la Game Boy était en développement, il appela Minoru Arakawa, directeur de Nintendo of America, afin de lui proposer Tetris en tant que jeu de lancement de la portable. Arakawa accepta et Tetris sortit avec la (le) Game Boy et fut un succès tel qu’en 2004, Alekseï Pajitnov, créateur de Tetris, déclara que la version Game Boy était sa version préférée.

Revenons un peu en arrière, en 1987. La Famicom a alors 4 ans et Nintendo sait qu’il faut préparer la suite. Si leur première console de salon a su écraser l’ensemble de ses concurrentes, rien ne dit que le futur sera aussi doré. Surtout que l’année 1987 marque le début de l’ère des consoles 16-bit, des consoles de 4ème génération.

Mega Drive — Wikipédia

NEC lance ainsi sa PC-Engine, console certes considérée comme une 8-bit, mais qui était tout de même bien plus puissante que la Famicom. Sega, numéro 2 du marché, suivra l’année suivante avec sa Mega Drive, première véritable console 16-bit sur le marché. Sega avait réussi à freiner le succès de la NES en Europe en sortant sa Master System quelques temps avant, l’entreprise décide donc de réitérer cet exploit en l’étendant à l’intégralité du globe.

La NES est donc officiellement un console old-school, qui est dépassée par ses concurrentes. Si des jeux continuent à sortir dessus, le vent va commencer à tourner. Nintendo doit accélérer le développement de sa nouvelle machine. On retrouve donc Masayuki Uemura à la conception de la machine, Uemura qui était également le concepteur de la Famicom. La console sera donc nommé la Super Famicom. La console sort finalement le mercredi 21 novembre 1990 au Japon, avec un prix fixé à 25 000 yens (190 euros). La sortie de la Super Famicom marque d’ailleurs un tournant, puisque pour la première fois, une console Nintendo est plus chère qu’une concurrente, la Mega Drive coûtant 21 000 yens à sa sortie (176 euros).

Super Nintendo — Wikipédia

La console connaît très vite un grand succès au pays du Soleil Levant, à tel point que des livraisons de nuit de Super Famicom ont été dépouillées par des yakuzas. Nintendo récupère donc sa place de leader du marché japonais, et décide donc de lancer la Super Famicom dans le reste du monde, où la Mega Drive commence à s’implanter.

C’est en août 1991, près de 1 an après la sortie japonaise, que sort la Super Famicom aux USA. Nintendo of America a choisi d’utiliser la même stratégie qu’à la sortie de la NES en 1985, soit il y a 6 ans. Ainsi, la Super Famicom sort sous le nom de Super Nintendo Entertainment System aux USA, avec un design corrigé, pour un prix total de 199 dollars.

Pour ce qui est de l’Europe, elle sortira à l’horizon 1992. Nos versions devaient à l’origine avoir le même design que l’américaine, avant que le design japonais soit finalement préféré. Ainsi, en France, la Super Nintendo Entertainment System sort le 11 avril 1992, pour un prix de départ à 1 290 francs (196 euros), pour un pack contenant la console, deux manettes et le jeu Super Mario World. Le pack devait à l’origine coûter 1 490 francs (227 euros), mais la sortie d’un pack contenant la Mega Drive et Sonic the Hedgehog à 1 290 francs forcera Bandaï France, distributeur de la console, à s’aligner afin d’éviter un flop commercial. 4 jeux sont également le 11 avril, à 449 (68 euros) francs l’unités : F-ZERO, Super Tennis, Super Soccer et Super R-Type.

Mario Versus Sonic | Sonic the Hedgehog! Amino

Si la domination de la SNES sur le marché japonais a été totale, cela est bien plus discutable dans le reste du monde, où la Mega Drive et la SNES se livreront l’une des batailles les plus célèbres de l’histoire du jeu vidéo. Si la SNES a été au final victorieuse, avec 49 millions de ventes contre 39 pour la Mega Drive, cette guerre commerciale a marquée l’histoire du jeu vidéo. Mascottes des sociétés, spécificités techniques des 2 consoles, catalogue de jeux, tout était sujet à comparaison et les deux firmes n’hésitaient pas à remettre de l’huile sur le feu. C’est réellement à partir de 1992 que le vent va commencer à tourner en faveur de Nintendo, avec la sortie européenne de la SNES, tandis que Sega de son côté se perdra peu à peu en sortant extension sur extension.

Côté catalogue, la SNES accueillera les suites des licences Nintendo nées sur NES : Super Metroid, Super Mario World, The Legend of Zelda : A Link to the Past, Kirby Super Star… Le catalogue de la console est très varié, tout en nous faisant découvrir de nouveaux univers : l’arrivée de Yoshi avec Super Mario World, puis son ascension avec Super Mario World 2 : Yoshi’s Island. Le premier F-ZERO qui utilisait le Mode 7 de la SNES, qui donnait une impression de 3D. Le premier Mario Kart, qui donnera naissance à la série de spins-oLe premier Star Fox, qui était un jeu en 3D, sur une console 16-bit…

Le propriétaire du prototype de la PlayStation Nintendo a décidé ...

Au final, la SNES aura certes connu moins de succès que sa grande sœur, compte tenu de la concurrence plus féroce que dans les années 80. Si la Mega Drive a eu plusieurs extensions afin de faire en sorte qu’elle apparaisse toujours comme une console à la pointe de la technologie, la SNES n’a pas connu ça. Enfin, elle aurait pu avoir une extension qui permettrait de lire les CD, extension qui aurait du être crée par Sony et porter le nom de PlayStation…. Cependant, après plusieurs désaccords, le projet fut abandonné, et alors que d’un côté Nintendo commença petit à petit à réfléchir à une console nouvelle génération, qui porterait le nom d’Ultra 64, Sony commença à réfléchir à une console…. Enfin, ça il s’agit de l’histoire de dans deux semaines…

L’Histoire de Nintendo : Episode 3 : Jusqu’au sommet du monde (1981-1989)

Bonjour à tous et bienvenue dans ce 3ème épisode de L’Histoire de Nintendo ! Après s’être intéressé à la genèse de la société puis à sa transition vers le milieu du jeu et du jeu vidéo, je vous propose aujourd’hui de (re)vivre les années 80, qui marqueront pour Nintendo une incroyable ascension !

On s’était arrêté au lancement de Donkey Kong, qui faisait suite à l’échec de Radar Scope, et à l’importation des bornes en Amérique. Je vous propose donc de reprendre à ce moment-là. Donkey Kong est alors un immense succès en Amérique, à tel point que Minoru Arakawa, directeur de Nintendo of America, doit alors lancer la fabrication de composants pour les bornes à Redmond, car les bornes n’arrivent pas assez vite et Nintendo of America se retrouve submergé pas la demande.

Le succès de Donkey Kong est tel qu’en juin 1982, un total de 60 000 bornes avaient été vendus, soit une recette d’environ 180 millions de dollars. Nintendo a enfin réussi à s’imposer sur le marché américain, avec un hit qui à l’époque, était l’un des plus gros succès de la courte histoire du jeu vidéo.

Brian (Saturday Supercade) - Super Mario Wiki, the Mario encyclopedia

Cependant, Nintendo le sait, la licence Donkey Kong doit s’imposer dans le temps, et pour ça, il faut avant tout passer par les produits dérivés. C’est ainsi qu’on retrouve la licence Donkey Kong sur des pyjamas, des céréales, des jouets…. Mais aussi en dessin animé.

Ainsi en 1983, le studio Ruby-Spears réalise le premier dessin animé Donkey Kong, qui fera 2 saisons et qui sera diffusé sur CBS. C’est la première apparition de Mario dans un dessin animé, 6 ans avant la diffusion du célèbre dessin animé Super Mario Bros.. La survie de la licence passera également par des adaptations du jeu d’arcade sur les console de l’époque. Donkey Kong ayant été un immense succès, les fabricants de l’époque étaient tous très intéressés par une adaptation de Donkey Kong sur leur plateforme.

ColecoVision — Wikipédia

Ce sera finalement Coleco qui obtiendra les droits pour adapter Donkey Kong en jeu sur console de salon et en jeu de cartes, au détriment de Taito et d’Atari. Yamauchi a d’ailleurs choisi Coleco car selon lui, « il s’agissait de la société la plus ambitieuse ». Coleco sortira donc une version console de Donkey Kong fournie avec sa console, jeu Donkey Kong qui sera d’ailleurs le plus vendu de la machine.

Coleco sortira par la suite également des versions pour l’Atari 2600 et l’Intellivision également en 1982, tandis qu’au Japon, Shigeru Miyamoto, l’un des pères de Donkey Kong, sortira une version Game&Watch de son titre. Au final, en à peine 2 ans, le titre sera sorti sur 5 supports (Arcade, ColecoVision, Atari 2600, Intellivision et Game&Watch). Cependant les portages de Donkey Kong ne se sont pas arrêtés là, puisque Miyamoto prépare également une version pour le prochain gros projet de Nintendo, une certaine Famicom…

Famicom — Wikipédia

Suite au succès de Donkey Kong, Nintendo commence à travailler sur une console de jeux vidéos aux cartouches interchangeables, ce qui, pour rappel, n’était pas le cas pour les Color TV Games où un nombre prédéfini de jeu était installé dès le départ. Le projet est lancé dès 1981 sous le nom de Young Computer. Hiroshi Yamauchi voulait à tout prix que cette console devienne un grand succès. Ainsi, il demanda à ses équipes de faire en sorte que la console domine le marché d’un point de vue technique pendant au moins 3 ans, mais aussi que la machine soit vendue à moins de 10 000 yens (environ 85 euros).

Cependant, associer les deux demandes de Yamauchi a été impossible et si la console est à sa sortie la plus puissante du marché, elle sera vendue au prix de 14 800 yens (environ 126 euros), bien qu’elle soit tout de même la moins chère du marché. La console doit d’ailleurs son design avec ses bandes rouges au simple fait que le plastique rouge était le moins cher à l’époque.

La console, qui aura pris le nom de « Famicom » (abréviation de Family Computer, ordinateur familial dans la langue de Molière) sort donc 15 juillet 1983 au Japon. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle n’a pas directement été un succès, certains acheteurs s’étant plains de problèmes de ralentissements.

Nintendo rééditera alors rapidement la machine avec une nouvelle carte mère, et le succès arriva.. 500 000 exemplaires de la Famicom seront vendus en deux mois, elle deviendra même la console la mieux vendue au Japon fin 1984. À la fin des années 80, un foyer japonais sur trois possède une Famicom, c’est dire à quel point la console à bien marché… Devant un tel succès, Nintendo commence à réfléchir à l’exportation de sa machine aux USA, mais ce sera plus compliqué que prévu…

Fichier: Vitrine Nintendo AVS (angle élevé) .jpg

Cependant aux Etats-Unis, le marché du jeu vidéo était dans un très mauvais état. Je ne vais pas rentrer dans les détails, ça reste une chronique dédiée à Nintendo avant tout, mais au début des années 80, Atari dominait le marché avec son Atari 2600.

Cependant, de plus en plus de jeux faits à la va-vite sortait sur la plateforme afin de produire un maximum d’argent. S’en suivit naturellement un ras-le-bol des consommateurs, et une chute des ventes de tout ce qui touchait au jeu vidéo, jeux, consoles, aucune société n’a été épargnée. Ce krach du jeu vidéo allait surtout causer du tord à Nintendo si ils décidaient d’exporter la machine aux USA. Nintendo a tout d’abord essayé de s’associer avec Atari pour distribuer la console en dehors du Japon.

Atari était au départ intéressé, mais refusera car le développement de leur nouvelle console, l’Atari 7800 avait démarré. Nintendo, désormais obligé d’exporter seul sa machine, a donc essayé de minimiser le côté « jeu-vidéo » de la machine, en lui donnant un aspect plus sérieux, et plus adapté au marché occidental, afin de ne pas voir la machine avoir de très mauvaises ventes à cause du krach de 1983. Au CES de 1984, Nintendo présente donc le « Nintendo Advanced Video System », prototype qui sera abandonné. La Nintendo Entertainment System telle qu’on la connaît sera révélée lors du CES de 1985. La console sortira finalement à la fin 1985 d’abord à New York, avec 18 jeux à son lancement.

Nintendo NES R.O.B. ROB The Robotic Operating Buddy : nostalgia

Afin de minimiser le côté jeu vidéo, étant donné que le krach de 1983 était toujours dans les esprit, la console était livré avec un accessoire, bien plus connu aujourd’hui à travers la série des Super Smash Bros. : R.O.B. (pour Robot Operating Buddy). Ce petit robot en plastique pouvait appuyer sur les boutons de la manette grâce à un mécanisme utilisant des toupies, qui se déplace grâce à des actions qu’entre le joueur avec sa manette et que la console transmet au robot en utilisant de l’optoélectronique. Cette technologie était utilisé par Nintendo déjà 13 ans auparavant avec les Laser Clay Shooting System !

Comme quoi, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Si R.O.B. était là pour assurer une certaine survie sur le marché américain, en montrant aux parents que non, ce n’est pas du jeu vidéo, mais un simple système de divertissement (le titre complet de la console peut d’ailleurs être traduit par « Système de divertissement Nintendo »), c’est bien un jeu qui va propulser la NES, et ce jeu, vous le connaissez tous, peut importe votre âge et votre rapport au jeu vidéo…

Reproduction imprimée Super Mario Bros. - NES Cover - 30 x 40 cm ...

Suite du jeu d’arcade Mario Bros., qui était lui-même une suite spirituelle de Donkey Kong en reprenant le personnage de Mario, Super Mario Bros. est un jeu de plateforme à scrolling horizontal qui a révolutionné le jeu vidéo et qui a donné les codes du jeu de plateforme que l’on connaît. Sans Super Mario Bros., le jeu vidéo ne ressemblerait pas à ce qu’on connaît aujourd’hui ! Super Mario Bros. a propulsé Mario au rang de mascotte de Nintendo, il est l’un des premiers jeux vidéos à posséder une musique composée par un compositeur, il est l’un des jeux les plus vendus de tous les temps et surtout, il a propulsé la NES…

Car si la Famicom est sortie 2 ans avant Super Mario Bros., ce qui n’a pas empêché le jeu de connaître là-bas un immense succès, s’étant écoulé à 6,8 millions de ventes au Japon, le jeu est l’un des titres de lancements de la NES occidentale que l’on connaît. Le jeu sera le fer de lance de la machine de Nintendo, que ce soit aux Etats-Unis, où la NES est sortie en 1985, où en Europe et en Australie, où elle sortira entre 1986 et 1987.

Ce décalage s’explique par le fait que Nintendo avait scindé pour sa distribution ces territoires en deux zones, A et B. La zone A, qui comprenait la majorité des pays européens (RFA, France, Espagne, Belgique…) a vue la NES arriver en 1986. La zone B qui était composée du Royaume-Uni, l’Irlande, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Italie qui a vue arriver la NES en 1987. Au niveau européen, la NES est sortie à peu près en même temps que la Master System de SEGA, ce qui explique que ce soit la seule zone géographique où les 2 consoles ont à peu près fait jeu égal.

Mais cela n’empêchera pas la NES de devenir un immense succès planétaire, en faisant oublier le krach de 1983 et Atari. Ainsi, on estime que la NES s’est écoulée à plus de 60 millions d’exemplaires et que Nintendo contrôlait environ 90% du marché du jeu vidéo à la fin des années 80.

Jeux Cultes sur NES Nintendo

Mais si la NES a réussi à autant marquer les joueurs, c’est bien grâce à ses jeux et ses licences, aujourd’hui légendaires, qui sont nées sur la machine : Super Mario Bros. sorti en 1985, The Legend of Zelda sorti en 1986, Metroid sorti en 1986 et Kid Icarus sorti en 1987 pour ne parler que des licences qui appartiennent à Nintendo, sinon je pourrais vous parler de Mega Man, de Castlevania, de Final Fantasy, de Dragon Quest, ou alors des suites avec Mega Man II, Super Mario Bros. 2 & 3, The Legend of Zelda II : Adventure of Link…

La NES incarne le début du jeu vidéo moderne, le jeu vidéo que l’on connaît aujourd’hui, et qu’on prend plaisir à parcourir, avec ces licences nées sur cette machine, il y a de cela maintenant plus de 30 ans.

Réveil Gameboy | Funidelia

Nous voilà en 1989. Les années 80 touchent à leur terme, et la NES commence à se faire vieillissante… Les concurrents commencent à travailler sur des consoles nouvelles génération, des consoles 16-bits qui feront passer la génération des 8-bits pour des ancêtres, génération dont fait partie la NES. Nintendo s’y attellera également, et la NES pourra alors profiter d’une retraite bien méritée, pour laisser entrer dans l’arène des consoles sa petite sœur, qui livrera l’une des batailles les plus célèbres de l’histoire du jeu vidéo, mais ça, ce sera pour le prochain épisode…

En parallèle, Nintendo sort une autre console, qui n’est pas dédiée au jeu salon comme la NES, mais qui est bien plus petite et transportable : il s’agit de la (ou le) Game Boy. Sorti(e) le 21 avril 1989, il s’agit d’une console de 4ème génération possédant une puissance comparable à la NES, mais qui a un prix de vente plus bas grâce à son écran monochrome (idée que Yokoi a eu après avoir vu son écran de télévision portatif se coupe en plein milieu d’un match de baseball, les piles s’étant usées en 2H à cause de rétroéclairage). Mais l’histoire de cette console, ce sera pour le prochain épisode…

L’Histoire de Nintendo partie 2 : Coeur électrique (1970-1981)

Bonjour à tous et bienvenue dans cette Analytique, qui fait logiquement suite à celle d’il y a deux semaines. On continue donc l’histoire de Nintendo dans cette 16ème Analytique! Pour rappel, cette chronique sort en simultané sur le site Nintendo-Master, où je travaille également.

On s’était quitté à la fin des années 60, Gunpei Yokoi entre alors chez Nintendo et qu’il avait commercialisé ses premières créations, avec beaucoup de succès. Je vous propose donc de revenir en 1969. Gunpei Yokoi, qui compte déjà quelque succès à son actif, avec notamment l’Ultra Hand (1966), qui pour rappel s’était écoulé à plus d’un million d’exemplaires !

Ainsi, en 1969 est crée le département Games de Nintendo, dirigé par Yokoi. Ainsi, au début des années 1970, Nintendo va s’intéresse de plus en plus au marché du jouet, qui connaît une véritable explosion. Et Hiroshi, soucieux de l’avenir de la société familiale, va décider de se jeter à corps perdu dans la bataille.

Le Beam Gun

Ainsi Nintendo va commencer à s’investir de plus en plus dans le domaine du jouet, mais aussi dans le domaine naissant… du jeu vidéo. Ainsi, en 1970, le Beam Gun sort au Japon. Il s’agit d’un petit pistolet qui utilise une technologie très semblable au NES Zapper que l’on connaît tous : la cible émet de la lumière, et le Beam Gun réagit à cette lumière, on appelle ça de l’optoélectronique, et cette technologie sera s’ailleurs reprise non seulement par les très nombreux pistolets optiques pour consoles, le NES Zapper sur NES ou le SuperScope de la SNES, mais aussi par R.O.B., accessoire de la NES plus connu à travers Super Smash. Bros aujourd’hui.

Mais ça on en reparlera en temps et en heure. Mais la commercialisation du Beam Gun marque un tournant dans l’industrie du jouet japonais, car pour la première fois, de l’électronique est présent dans un jeu. Et Nintendo va continuer sur cette voie. Les pistolets dans le type du Beam Gun, nommés les Kousenjuu au Japon, vont pendant un temps devenir l’occupation principale de la firme, notamment grâce à la mise en vente de nouvelles cibles (c’était un peu comme des DLC d’époque… Oui, en 1970).

On peut également citer la commercialisation en 1971 d’une imprimante, nommée NCM Copillus, imprimante qui sera d’ailleurs un succès, avec plus de 100 000 ventes. Nintendo va progressivement commencer à délaisser de plus en plus le domaine du jouet pour l’électronique et plus tard, le jeu vidéo…

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1972. Magnavox sort un produit qui ne paye pas de mine, mais qui marquera le début du jeu vidéo tel qu’on le connaît : l’Odyssey, la première vraie console de jeu vidéo. Et Nintendo n’est pas totalement étranger au succès de cette console. Car Magnavox, voyant que l’Odyssey marche bien aux Etats-Unis, décide de la sortir au Japon. Et ce sera Nintendo qui s’occupera de distribuer dans l’archipel nippon. L’Odyssey sortira en 1974 au Japon, et nous n’avons pas de chiffres de ventes (mais pour info, l’Odyssey s’est écoulé à un total de 350 000 unités) concernant le Japon. Grâce à Magnavox, Nintendo va mettre un pied dans le monde du jeu vidéo, pied qui ne quittera jamais ce domaine.

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En 1973, Nintendo lance le Laser Clay Shooting System, un autre pistolet utilisant l’optoélectronique, qui sera encore une fois un succès. Cependant, la technologie du jouet est plus chère que celle qu’utilisait le Beam Gun, le jouet aura donc une durée de vie assez courte, mais Nintendo continuera à distribuer des pistolet optoélectronique.

Par exemple, en 1974, Nintendo commercialise une borne d’arcade nommée Wild Gunman, qui utilise cette technologie. C’est à ce moment-là que Nintendo va vraiment commencer à produire et commercialiser borne d’arcades et jeux vidéos, le marché étant en pleine expansion. Ainsi, en 1975, un an après avoir commencé à distribuer l’Odyssey, Nintendo lance EVR Race. La borne d’arcade apparaît comme étant un jeu de pari, où une course de chevaux se déroulait sur la borne et où les joueurs (qui pouvaient jouer jusqu’à 6 en même temps) devaient parier sur le cheval qui arriverait en premier.

Et malheureusement, la borne est bien plus connue aujourd’hui pour les problèmes qu’elle a rencontrée que pour son concept et son succès. Car EVR Race était un jeu assez compliqué, et donc les bornes rencontraient un grand nombre de pannes… En 1975, Hiroshi Yamauchi commence à développer avec ses équipes un système qui permettrait à une machine lisant des jeux vidéos de se connecter à une télévision. C’est là que seront réalisés les premiers plans qui amèneront à la création des Color TV Games à partir de 1977, mais surtout à la naissance de la Famicom en 1983.

La Color Tv Game 6

Ainsi, en 1977, Nintendo lance ses Color TV Games, reconnues comme étant les 1ères véritables consoles de la firme. La première Color TV Games sera la Color TV Games 6. Pour la petite histoire, Nintendo souhaitait construire sa console entièrement seul, mais vu le prix de fabrication assez élevé, ce sera finalement le conglomérat Mitsubishi qui fournira les composants de la machine à Nintendo. La Color TV Games possède donc 6 variantes du jeu d’arcade mondialement connu Pong (d’où le 6 derrière son nom).

Les joueurs déplaçaient leur « personnages » grâce aux molettes présentes sur la machine, ce qui est peu pratique, il faut le reconnaître (sans compter que ces molettes sont assez fragiles). La Color TV Games 6 sera un gros succès commercial, notamment grâce à son prix, qui était très bas pour une console de jeux vidéos à l’époque. Une console se vendait alors environ 20 000 yens (167,5 euros), mais la Color TV Games 6 était vendue au prix de 9 800 yens (82 euros) ce qui forcément, aide au succès.

Nintendo sortira d’autres versions des Color TV Games, comme la Color TV Games 15 (1977), qui contient 15 variantes de Pong au lieu de 6 ou la Color TV Game Racing 112 (1978), qui propose 112 variantes d’un jeu de course. Le succès des Color TV Games est tel que en comptant l’intégralité de la gamme, Nintendo occupe près de 70% du marché du jeu vidéo japonais, les autres sociétés se partagent les 30% restants. La gamme des Color TV Games s’arrêtera en 1980, pour laisser la place à des petites consoles portables bien plus connues…

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En 1980, Nintendo lance les Game and Watch, considérées aujourd’hui comme les premières consoles portables de l’Histoire. C’est encore une fois Gunpei Yokoi qui est derrière le produit. L’idée de ce produit lui est venue en tête lors d’un voyage en train où son voisin jouait avec sa calculatrice. Il a donc eu l’idée de créer des petits jeux que les adultes pourraient emporter et utiliser en toute discrétion dans les transport.

L’idée fut accepté et en 1980 sort donc Ball, le premier Game and Watch, où on contrôle un petit personnage qui doit jongler avec des balles. L’écran est constitué de cristaux liquides et les personnages ont des poses prédéfinies, la console allume les cristaux liquides à certains endroits. Les Game and Watch seront très vite un énorme succès, avec aujourd’hui plus de 40 millions de ventes.

En 1976, un autre génie créatif va débarquer chez Nintendo, 11 ans après Yokoi. Shigeru Miyamoto, jeune homme de 24 ans diplômé de l’université des Beaux-Arts de Kanazawa, entre chez Nintendo après un entretien avec Yamauchi (entretien obtenu grâce à un ami de son père). Il intègre alors le département planning de Nintendo, où il ne sont alors que 2… Dès son arrivée, Miyamoto va s’occuper du design de jouets pour la firme McDonald mais aussi des cartes et des jeux de sociétés.

Ses premiers contacts avec le jeu vidéo au sein de Nintendo se feront au travers du design de certaines Color TV Games, de bornes d’arcades et de la conception d’éléments dans le jeu Space Fever.

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Le premier gros succès de Miyamoto au sein de Nintendo se basera sur un échec de Yamauchi. En 1980, Nintendo essaye de s’importer massivement aux Etats-Unis, notamment en essayant de vendre des bornes d’arcade au pays de l’Oncle Sam. Mais chaque tentative se soldera par un échec cuisant, échec qui sera culminant lorsqu’en 1981, la firme met au point un shoot em’ up, nommé Radar Scope, qui sera exporté massivement aux USA, afin d’essayer de grignoter un peu le marché américain du jeu vidéo, qui connaît alors une croissance incroyable.

Cependant, Radar Scope sera un énorme échec commercial, et Nintendo se retrouve alors avec plus de 2 000 bornes non vendues sur les bras…. Yamauchi charge alors Gunpei Yokoi de trouver une solution, solution qui sera de transformer les bornes de Radar Scope en nouveau jeu. Yokoi prendra avec lui Miyamoto pour travailler sur le projet, Miyamoto qui souhaitait créer, comme Yokoi il y a de ça une dizaine d’année. Etant donné que Nintendo essayait d’acquérir les droits de la bande dessinée Popeye, Miyamoto et Yokoi ont donc conçu un jeu basé sur cette licence.

Le concept est alors simple : Popeye devait esquiver des tonneaux envoyés par Brutus afin de sauver sa petite amie Olive. Le concept était simple et le jeu en cours de développement lorsque Miyamoto apprit que Yamauchi n’avait pas réussi à obtenir les droits de Popeye. En catastrophe, il dut alors imaginer un tout autre univers, qui sera celui de Mario et de Donkey Kong : un petit charpentier qui esquive les tonneaux et obstacles que lui envoie un gorille afin de sauver Pauline, une demoiselle enlevée par le gorille.

Cependant, si Donkey Kong a directement eu le nom qu’on lui connaît aujourd’hui, ce n’est pas le cas de Mario et de Pauline, qui s’appelaient à l’époque Jumpman et Lady (et attention, c’est bien Pauline et non Peach).

Donkey Kong représente une belle petite révolution du jeu vidéo. Pour la première fois, on voit apparaître des cinématiques, qui font avancer l’histoire directement en animant les personnages, et non plus avec du texte. Le jeu est également l’un des créateurs du genre du jeu de plateformes, avec Space Panic d’Universal.

Une fois le jeu achevé, Yamauchi enverra le jeu à Nintendo of America, dirigé par Minoru Arakawa, son beau-fils, qui le commercialisera, tout d’abord dans un bar à Seattle, dans l’Etat de Washington. Les gérants, peu enthousiastes au début, commandèrent plus de bornes lorsqu’ils ont vus que le jeu était très populaire. Arakawa commença alors à vendre des bornes Donkey Kong dans tout le pays…

Donkey Kong était lancé et le succès incroyable de la borne semblait lancer quelque chose de bien plus grand… Cependant il s’agit de l’histoire de dans deux semaines, à bientôt pour l’épisode 3 de l’Histoire de Nintendo !

L’Histoire de Nintendo partie 1 : La genèse (1889-1970)

Bonjour à tous et bienvenue dans une nouvelle rubrique dédiée à l’histoire de Nintendo, à savoir la société qui m’a fait découvrir le jeu vidéo. Mais cette série d’articles mensuels me permettra aussi de faire le lien avec le site d’actualité Nintendo-Master, sur lequel je travaille depuis quasiment 4 mois. Avant de commencer, vous devez savoir que cette rubrique sera bi-mensuelle, donc avec 1 épisode toute les 2 semaines. Sur ce, c’est parti ! Allons vivre l’histoire de Nintendo !

Nintendo, Nintendo, Nintendo…. Si vous lisez cet article, c’est soit que comme moi, vous avez grandi avec le constructeur japonais, ou que vous êtes tombé amoureux de ses licences et de son approche très particulière du jeu vidéo. Mais là où Nintendo est aujourd’hui connu pour être l’un des acteurs historiques et principaux du jeu vidéo, il n’en a pas été toujours ainsi et la société est bien plus vieille que ce que vous pensez.

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Ainsi, Nintendo voit le jour en 1889. La société est créée exactement le 23 septembre 1889, à Kyoto, sous le nom de Nintendo Koppaï. Au début, ce n’est qu’une toute petite entreprise artisanale, qui crée et commercialise des cartes, les hanafudas. Les hanafudas, qu’on peut traduire par « Cartes fleurs » sont des cartes à jouer très populaire au Japon, qui sont nées au XVIème siècle après que les portugais aient importés les cartes au Japon.

Et donc, Fusajiro Yamauchi fonde Nintendo Koppaï en 1889, dans le but de commercialiser des hanafudas. Au départ, l’entreprise est si petite qu’il doit dessiner les cartes lui-même. Puis le succès arriva, et Yamauchi embauche des assistants afin de produire plus de cartes et satisfaire la demande croissante…

En 1902, les hanafudas de Nintendo Koppaï sont très populaires et Fusajiro Yamauchi décide alors de commercialiser les premières cartes occidentales made in Nintendo (les cartes que nous connaissons, avec les trèfles, les piques, les rois, les as….). Ce sera encore une fois un succès, puisque cela conduira à la commercialisation des cartes à l’étranger, en 1907. Nintendo Koppaï devient alors un acteur majeur du marché du jeu de cartes au Japon, et cela le restera jusqu’au départ à la retraite de Fusajiro Yamauchi en 1929, à l’âge de 69 ou 70 ans, étant donné que la date exacte n’est pas connue.

C’est donc Sekiryo Kaneda qui reprend le flambeau à la tête de la société. Pour la petite anecdote, Fusajiro a eu une fille, dont Sekiryo était le mari. Ainsi, au vu de l’absence d’un véritable « héritier », Fusajiro a accepté de transmettre son poste à son gendre à une seule condition : qu’il prenne le nom « Yamauchi ». Il accepta, et Sekiryo Yamauchi devient le deuxième président de la société Nintendo Koppaï (dont le nom fait allusion à la phrase « Laissons la chance au ciel »).

Sous Sekiryo, la firme se développe énormément, avec notamment la création d’une filiale, Marufuku Co. Ltd, en 1947, qui s’occupe d’exporter les hanafudas à l’étranger. Nintendo Koppaï change également de nom en 1933, pour devenir Yamauchi Nintendo & Co., changement de nom qui est surtout dû à l’incroyable développement de la société.

Des hanafudas Nintendo

Cependant, en 1949, Sekiryo meurt d’une attaque cérébrale. L’époux de sa fille a quitté le domicile familial et c’est donc Hiroshi Yamauchi, jeune étudiant en droit âgé de 22 ans, qui doit donc reprendre les rênes de la société et devenir le 3ème président de Yamauchi Nintendo & Co., ce qu’il accepte à condition d’être le seul membre de la famille Yamauchi dans la boîte.

Cependant, lors de sa prise de fonction, Hiroshi n’est qu’un simple étudiant sans aucune expérience, et il doit alors faire face à des mouvements de grève, avec en tête de files les cadres les plus expérimentés de la société, qu’il congédie. Sous Hiroshi, Nintendo va poursuivre son ascension jusqu’au sommet du marché du jeu de cartes. Ainsi, la société changera à nouveau de nom en 1951 pour devenir Nintendo Playing Card Co. Ltd.

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Mais Hiroshi va surtout diversifier les activités de Nintendo. Si aujourd’hui, on retient uniquement l’entrée de Nintendo dans le marché du jeu vidéo lors des années 70, ce que nous traiterons lors du prochain épisode, sous Hiroshi, ça allait bien plus loin : marché des portions de riz, gérante de compagnies de taxis, et même….. propriétaire d’une chaîne de Love Hôtel, oui, de Love Hôtel. Mais ces tentatives seront surtout de vibrants échecs pour Hiroshi Yamauchi, En parallèle, Hiroshi Yamauchi continue de grimper les échelons du marché du jeu de cartes, avant de se rendre compte qu’il est en fait assez limité….

Ainsi si en 1953 les ventes de cartes Nintendo explosent, Hiroshi prend conscience qu’il serait peut-être temps pour Nintendo d’un peu plus diversifier ses activités, car sans ça, il arrivera forcément un jour où Nintendo sera dos au mur. Pour la petite histoire, il s’est rendu compte de cela en se rendant aux Etats-Unis afin de dialoguer avec la United States Playing Card Company, le plus grand fabricant de cartes au monde. Hiroshi a ensuite découvert que la plus grande entreprise de cartes à jouer n’utilisait qu’un petit bureau, ce qu’il l’a convaincu du potentiel de sa société d’être non seulement un géant du jeu de cartes, mais un géant tout court !

Mais pour assurer que cette transformation se passe à merveille, il a tout de même acheter la licence des personnages Disney en 1959 afin de booster les ventes, accord qui propulsera Nintendo au niveau international, là où avant c’était surtout une entreprise très japonaise.

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Le vent du changement commencera à souffler dans les locaux de la firme dans les années 1960. En 1962, Nintendo entre donc en bourse sous le nom de Nintendo Co Ltd. Mais c’est surtout l’arrivée d’un certain Gunpei Yokoi en 1965 qui va débuter la réelle transition. Gunpei Yokoi est un jeune homme âgé de 24 ans au moment de son entrée chez l’entreprise d’Hiroshi. C’est un mauvais élève, qui a étudié l’électronique, et qui s’occupe de la maintenance des machines chez Nintendo.

Son emploi lui prend donc relativement peu de temps, et il occupe son temps libre à bricoler un petit gadget qui permet d’attraper des objets éloignés. Yamauchi le surprend en flagrant délit, et là où Yokoi croyait devoir dire adieu à son poste, Yamauchi lui dira alors : « Comme Nintendo est un fabricant de jeux, fais-en donc un jeu ! »

Gunpei améliorera et transformera alors son prototype, qui sera commercialisé sous le nom de « Ultra Hand », qui sera commercialisé en 1966, au prix de 600 yens, soit quasiment 5 euros tout pile. Le produit sera un immense succès, avec plus d’un million de ventes !

Yokoi créera 2 autres jeux durant les années 60 : L’Ultra Machine, qui lance des balles de ping-pong, et qui pouvait sûrement être « combinée » avec l’Ultra Hand, en devant attraper les balles avec la pince; et aussi le Love Tester, jeu qui prétendait pouvoir « deviner » l’intensité de l’amour entre 2 personnes.

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À la fin des années 60, Nintendo est donc un acteur majeur du jeu de cartes japonais, avec un chiffre d’affaires de 3,42 milliards de yens, mais Nintendo est désormais un petit nouveau qui fait du bruit dans le marché du jouet. Comment la société Nintendo va-t-elle vivre les années 70 marquées par le choc pétrolier, mais aussi par l’ascension du jeu vidéo ? Ça, c’est une autre histoire, que je vous conterais dans 2 semaines….