Bonjour à tous et bienvenue dans la 24ème critique du blog, qui va parler de One Piece. Et même si vous avez peut-être l’impression que je suis un pro Demon Slayer et que je dénigre One Piece, laissez-moi vous parler de tout ça…
Encore une fois, attention aux spoilers, je vais parler des tomes 1 à 60 de One Piece pour intégralement les spoiler, voilà, vous êtes prévenus

One Piece est un manga crée par Eiichiro Oda, qui est prépublié depuis le 22 juillet 1997 dans le Weekly Shonen Jump. Il s’agit du manga le plus vendu de tout les temps, avec plus de 470 millions à son compteur. Il compte actuellement 96 tomes au Japon pour 976 chapitres. Que dire de plus ? Qu’il a réussi à écouler plus de 37 millions en une seule année ? Qu’il compte des millions de fans à travers le monde ? Qu’il s’agit objectivement du meilleur manga de l’histoire ? (pas envie de déclencher une guerre, comprenez-moi). Enfin, assez tergiversé, commençons.
Un début transcendant
One Piece nous narre donc l’histoire de Monkey D. Luffy, jeune homme de 17 ans qui cherche à trouver le One Piece, trésor légendaire qui se trouve sur l’île de Raftel. Admirateur du pirate Shanks le Roux, il a mangé enfant un fruit du démon, le Gomu Gomu no Mi, qui le rend élastique mais qui l’empêche de nager. Pendant ses aventures, il va naturellement se construire un équipage de pirates, pendant leurs aventures sur Grand Line, mer réputée comme étant la plus dangereuse du monde.
Les 60 premiers tomes de One Piece peuvent être séparés en 3 parties : les tomes 1 à 12 pour la saga East Blue, les tomes 13 à 52 pour la saga Grand Line et les tomes 53 à 60 pour la saga Guerre au Sommet. On dirait que ça ne sert absolument à rien, mais cette séparation est pour moi très importante afin d’illustrer l’évolution de ce phénomène qu’est One Piece. Car si aujourd’hui One Piece est un monument du monde du manga, il n’en a pas toujours été ainsi et il a bien dû se forger cette réputation au fil des années.
One Piece est une oeuvre tentaculaire qui dure depuis plus de 20 ans et la première partie s’étend sur plus de 12 ans, il est donc impossible d’en juger l’intégralité avec les même critères. Je vous propose donc de revivre progressivement One Piece, en tout cas sa première moitié, au niveau du scénario (le reste on jugera tout d’un coup).

Si vous vous intéressez à la genèse de One Piece, vous devez probablement savoir qu’à l’origine, l’auteur souhaitait boucler le manga en 5 ans maximum, 1 an dédié au recrutement de l’équipage, 3 ans dédiés à ce qu’il appelle « La Grande Aventure » (on peut imaginer la traversée de Grand Line) et 1 an dédié à l’arc final du manga.
Et pourquoi je vous raconte ça ? Parce que j’ai envie, tout simplement. One Piece débute par la saga d’East Blue, la mer dont sont originaire Luffy, Nami, Zoro et Usopp (Sanji, bien que recruté sur East Blue, est originaire de North Blue). Cette saga, qui fait office de grosse introduction, oui une introduction de 2 ans, on parle de One Piece quand même. Cette partie compte donc 6 véritables arcs : l’arc du Colonel Morgan, l’arc de Baggy, l’arc de Kuro, l’arc du Baratie, l’arc d’Arlong et l’arc de Loguetown.
Et autant le dire, durant les 3 premiers arcs du manga (qui correspondent à 5 tomes), on sent par moment que le manga se cherche encore, qu’il n’a pas encore trouvé sa formule qui lui donnera une identité propre. Et ça peut en devenir parfois assez énervant (l’arc de Kuro m’a saoulé comme pas possible), on peut trouver de bonnes, de très bonnes idées (les enjeux de l’arc du Baratie ou l’arc de Baggy par exemple).
Vraiment, cette partie est plus qu’intéressante car non seulement elle pose les bases de la série au niveau de la narration et de l’univers, mais en plus de ça, elle montre que One Piece n’était pas une oeuvre maîtrisée de bout en bout dès le début ! Mais il faut que je vous parle de l’arc qui m’a fait devenir fan de One Piece, arc qui est justement dans la saga East Blue.
L’arc Arlong : Le début de la passion

Clairement, l’arc Arlong est encore aujourd’hui phénoménal au niveau de la montée en puissance qu’il incarne. Je le considère comme le premier vrai arc à utiliser la formule qui est propre à One Piece. L’arc nous fait vivre le passé de Nami, navigatrice de l’équipage qui les a trahis dans l’arc précédents. On découvre qu’elle est en réalité soumise à l’équipage d’Arlong, constitué d’hommes poissons, un espèce mi-homme, mi-poisson.
Je pourrais faire une critique dédiée à cet arc tellement il amène des idées intéressantes : une nouvelle dualité en Luffy et son adversaire, après Baggy qui détestait Shanks alors que Luffy l’adore et Don Krieg qui utilisait des techniques parfois lâches alors que Luffy se bat admirablement, voilà Arlong qui est à sa pleine puissance dans l’eau alors que Luffy, à cause de son fruit du démon, ne peut pas nager.
Sans rentrer dans les détails, l’arc Arlong est vraiment une grande réussite et comptez sur moi pour vous en reparler un jour. Que ce soit l’ambiance du cadre spatial, les personnages, ou les combats, avec un Zoro qui subit handicap sur handicap, un Usopp qui se révèle au monde et un Sanji plus badass que jamais, cet arc est celui qui te remercie d’avoir lu la première partie de la série, et qui te met en jambe pour la suite, c’est juste incroyable !
Grand Line : L’aventure nous appelle

Cette grosse partie regroupe la traversée de la première moitié de Grand Line par l’Équipage au Chapeau de Paille et donc la majorité de la première moitié de One Piece, des tomes 12 à 53, commençant avec l’arc de Reverse Mountain pour se conclure à la fin de l’arc de l’archipel des Sabaody et la défaite de l’équipage, soit 41 tomes, et c’est compliqué de juger tout ça d’un coup. On va donc essayer de retracer progressivement cette partie.

Les 2 premiers arcs de cette période scénaristique, Whiskey Peak et Little Garden servent surtout à introduire l’antagoniste du prochain gros arc : l’organisation criminelle et pouvant être comparée à une mafia de notre monde, Baroque Works. Et j’en reparlerai dans l’analyse de l’univers de la série plus tard dans l’article mais Oda excelle vraiment sur ce point en gérant parfaitement ce qu’il révèle ou non, en nous laissant malgré tout suffisamment de mystères pour les arcs à suivre.
On découvre donc une organisation criminelle qui va donc être l’antagoniste principale durant 3 des 4 premiers arcs de Grand Line (l’arc de Drum fait tout de même avancer les choses, en intégrant Tony Tony Chopper, mon perso préféré du manga, mais surtout Barbe Noire et Portgas D. Ace).
On ressent donc une progression par rapport à la saga East Blue, qui n’a liée que 2 arcs entre eux, les arcs Baratie et Arlong Park. Et ce combat incessant contre Baroque Works est vraiment un excellent moment à vivre et à lire (lisez One Piece, ne regardez pas l’anime).
Et le manga ralentit un peu par rapport à Arlong Park, ce qui est normal, la lecture de Whiskey Peak, Little Garden et Drum reste plus qu’agréable et fluide, Oda maîtrisant de mieux en mieux son sujet et arrivant à nous pondre des arcs de plus en plus réussis qui s’enchaînent sans trop de difficultés.
Alabasta : le talent d’Oda

Conclusion de ce gros arc de Baroque Works, Alabasta est un arc qui fait très bien le taf en tant qu’arc final. Il clôt les arcs narratifs des protagonistes alliés à l’Equipage, avec en tête Vivi, princesse de ce royaume d’Alabasta qui accompagne Luffy et son groupe depuis Whiskey Peak, mais aussi en améliorant les techniques de l’équipage : Nami obtient son fameux Clima-Tact, on découvre l’intégralité du potentiel de Chopper, Zoro devient capable de couper de l’acier et Luffy…
Bah c’est Luffy, qu’est-ce que je peux vous dire ? Que ce génie du combat nous surprend de plus en plus ? L’arc Alabasta commence également à nous introduire à la politique du monde de One Piece, ici avec la dualité entre Baroque Works, le gouvernement d’Alabasta totalement impuissant et le peuple d’Alabasta, qui a débuté une guerre civile. Encore une masterclass à lire et à vivre, One Piece poursuit sa montée en puissance !
Skypiea : Sans moi

Passons à Jaya et Skypiea. Et je vais vous le dire, si je n’ai aucun problème à relire tout Marineford, Thriller Bark ou la saga Baroque Works, relire Skypiea…. non, clairement non. Je dis pas, l’arc a de très bonnes idées, comme sa deuxième moitié avec l’espèce de Battle Royale, ou Ener, qui est clairement l’un des meilleurs antagonistes du manga, mais je sais pas. J’ai sans doute un problème avec Skypiea.
Je sais pas si c’est l’ambiance de l’île, sa longueur ou si c’est qu’au final, Jaya et Skypiea développent assez peu l’univers de One Piece par rapport à d’autres arcs, mais j’ai vraiment un problème avec Skypiea. Après ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, Skypiea reste un excellent arc, mais je le trouve un peu en deçà par rapport aux autres
Enies Lobby : Encore une montée en puissance

3ème grosse saga de Grand Line, la saga Enies Lobby ramène le Gouvernement Mondial et ses institutions sur le devant de la scène en tant qu’antagonistes majeurs. On accueille ici le CP9, sortes d’agents secrets du Gouvernement, mais aussi Aokiji, amiral de la Marine et accessoirement l’un des hommes les plus puissants de cette armée.
Et là où j’ai vraiment du mal à relire Skypiea aujourd’hui, pour Enies Lobby et Water 7 ça passe crème ! L’arc Enies Lobby et ses combats haletants et violents qui contrastent avec un arc Water 7 plus posé et bien plus orienté sur le mental des Mugiwara, notamment avec le combat entre Luffy et Usopp.
L’arc reprend globalement le schéma d’Alabasta, en développant encore le système politique du monde de One Piece, mais en donnant également des powers-ups à l’équipage. Nami améliore son Clima-Tact, Usopp change totalement d’armement, Chopper nous révèle sa terrifiante 8ème transformation et surtout Luffy reçoit son vrai premier power-up du manga, avec le système Gear, dont on reparlera plus tard dans l’article.
Sans parler de la conclusion du passé de Robin, qui était encore mystérieux… Cette saga est vraiment celle qui a amené One Piece a un autre niveau, oui encore, mais ce manga n’a jamais fini de progresser, jusqu’à atteindre des niveaux qualitativement incroyables…
Thriller Bark : L’arrivée au sommet

On sortait de l’arc Post-Enies Lobby, on avait enchaîné 3 grands arcs, et il était logique de penser qu’Oda allait laisser le récit souffler un peu. Alors le contexte géopolitique de One Piece a soufflé, nous aussi (Thriller Bark est plus lent que Enies Lobby) mais les Mugiwara eux, n’ont pas soufflés du tout !!
Entre les vols des ombres de 4 d’entre eux, leur confrontation avec 2 Shishibukai, la fatigue progressive de Luffy et le recrutement du 9ème Mugiwara, Brook, Thriller Bark est un arc qui semble un peu à part mais qui en fait commence à mettre en mouvement les pions pour la grande bataille de Marineford.
Thriller Bark est encore aujourd’hui l’un de mes arcs préférés du mangas. Cette ambiance mi-horrifique, mi comique, l’idée de voir les Mugiwaras constamment dos au mur, Moria, les zombies, Moria. Vraiment cet arc est plus qu’excellent, car il commence également à soulever une question : est-ce que les Mugiwaras ne seraient pas trop faibles ? Question qui prendra petit à petit de l’importance dans l’arc suivant. Dans l’ensemble, Thriller Bark est un arc que je relis très souvent, vu comment il est épique, magique, mais aussi dramatique.
Sabaody : Ou comment encore accélérer

L’arc de l’archipel des Sabaody marque la fin de l’aventure sur la première moitié de Grand Line pour les Mugiwara. Je ne vois pas vraiment quoi dire sur cet arc. Oui c’est un arc qui nous introduit les 9 autres Supernovas, des pirates de la nouvelle génération dont les primes valent plus de 100 millions de berrys, oui il nous introduit Rayleigh, second de l’équipage de l’ancien Roi des Pirates, mais surtout la défaite de l’équipage face à Kuma et Kizaru (défaite mais pas vraiment), qui est et restera l’un des événements les plus marquants du manga…
Marineford : L’apogée

Suite à ça, One Piece a commencé une dernière saga afin de clore sa première moitié, saga qui suit avant tout Luffy, étant donné que son équipage a été éparpillé aux 4 coins du monde, Luffy qui va chercher à secourir son frère Ace capturé par la Marine qui va chercher à l’exécuter. Si l’arc d’Amazon Lily est clairement oubliable, les arcs d’Impel Down et de Marineford sont juste excellents. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler les quelques rares personnes qui n’ont pas encore lus ces arcs mais vraiment c’est aujourd’hui des exemples à suivre…
Au final au niveau scénario la première moitié de One Piece est réussie de bout en bout. L’auteur sait ce qu’il fait et franchement, ça impose le respect par moment. Mais One Piece réussit-il ailleurs ?
Des personnages profonds

Au niveau du développement de ses personnages (comprenez par là flashbacks, motivations, et capacités) One Piece score à nouveau un 20/20.
Chaque personnage est unique, chaque protagoniste a son flashback émouvant et côté antagoniste, si il arrive qu’on en sache pas plus sur leur passé (Crocodile, Ener par exemple) bien qu’on devine que l’auteur doive en garder sous le coude car il n’en est qu’à la moitié de son récit, d’autres antagonistes sont développés au point où en ça devient touchant, comme Moria, qui souhaite se venger de Kaido qui a tué son équipage, ou Kuma, qui a droit à un développement très bref mais qui m’a marqué par son côté dramatique et qui élèverait Kuma au rang de martyr… Dites-moi, est-ce que ça se sent que Moria et Kuma sont mes personnages préférés en dehors des Mugiwaras ?
Ils sont rares les flashbacks « ratés » dans cette première moitié de One Piece… On pourrait à la limite parler du flashback d’Usopp, qui est le moins marquant de tout l’équipage ou justement de l’absence de flashback dans l’arc de Skypiea, ce qui je pense explique pourquoi l’arc m’a vraiment moins plu…
Un système politique clair

Comme ce que je disais plus haut, en 60 tomes, One Piece a longuement eu le temps de développer son système politique. Une fois le tome 60 refermé, on connaît ainsi le système de grades dans la Marine, le fonctionnement des 7 Grands Corsaires, le système politique de la plupart des royaumes traversés, comment fonctionne une organisation criminelle, les armes robotiques du gouvernement, la médecine, les armes antiques, l’organisation de la piraterie mondiale…. Et le pire, c’est que le tout reste globalement très cohérent, avec un dessin qui fait le taf, mais que je trouve pour ma part inférieur à d’autres œuvres du style (ne me jugez pas s’il vous plaît).

Notation:
Personnages: 20/20
Scénario: 20/20
Ambiance et Univers: 19/20
Dessins: 18/20
Plaisir de Lecture: 20/20
Total : 97/100 = 19,4/20
Il m’est très difficile de dire du mal sur One Piece. J’ai grandi avec ce manga, je vis avec lui et je le suivrai jusqu’à sa fin. Clairement, si j’ai des choses à redire sur la période Nouveau Monde, la première moitié de l’oeuvre est pour moi limite inattaquable. One Piece est un monument, que j’espère vous avoir donné envie de redécouvrir !

Dès que l’arc est fini, je ferai une critique dédiée à Wano !
Oh moi c’est Marineford le seul arc que j’ai vraiment du mal à relire de tout One Piece entier.
Ah one piece, pour moi c’est l’aventure, les grands développements de personnages, le blabla sur les rêves. J’adore donc East Blue, Skypea et Thriller Bark par exemple. Je n’ai aucun mal avec la forme différente atteinte post ellipse. Mais je n’arrive vraiment pas à apprécier l’arc Marineford.
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Après faut dire que j’adore l’équipage de Barbe Blanche…
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