
Aujourd’hui on s’intéresse donc à l’un des plus gros jeux de l’année, et vainqueur de pas moins de 2 Awards aux Video Games Awards: Fire Emblem: Three Houses, ou Emblème de Feu: Trois Maisons si vous voulez. Avant de commencer à décortiquer le jeu, je dois vous mettre en garde de mon énorme statut de néophyte en la matière des Tactical-RPG.
À l’instar des comédies romantiques scolaires pour le manga, il s’agit d’un genre de jeu auquel j’ai vraiment commencé à m’intéresser cette année, après avoir acheté Civilization VI à 25 euros en Autriche, après avoir acheté Mario + Rabbids et justement après avoir acheté Fire Emblem: Three Houses après m’être fait hypé à la Japan Expo 2019, étant donné que j’y était le jour de la Master Class.
Un parfait point d’entrée ?
Retenez donc que je suis un énorme néophyte en Tactical-RPG, et surtout un énorme néophyte de Fire Emblem, j’ai juste joué à Fates qui m’avait laissé complètement de marbre. Mais commençons donc et arrêtons de blablater.

Le jeu se déroule donc sur le continent de Fodlan. On peut retrouver au nord, le saint royaume de Faerghus, à l’est, l’alliance de Leicester et au sud, l’Empire d’Adrestia. On trouve également au centre le Monastère de Garreg Mach, aussi connu sous le nom d’Académie des Officiers. On incarne donc Byleth (nom de base du héros/héroïne, qui est personnalisable), mercenaire et fils/fille de Jeralt, mercenaire et ancien capitaine du Monastère qui se voit forcé d’y retourner et Byleth se retrouve embarqué avec lui.
Une fois arrivé au sanctuaire, Jeralt se voit obligé de reprendre ses fonctions de capitaine de la garde de Garreg Mach, tandis que Byleth se voit de son côté attribuer un poste de professeur.
Il/Elle devra donc prendre en charge l’une des trois maisons d’élèves, chacune représentant une nation de Fodlan: les Aigles de Jais pour l’empire d’Adrestia, maison dirigée par Edelgard, future impératrice de l’Empire; les Lions de Saphir pour le saint royaume de Faerghus, maison dirigée par Dimitri, prince héritier et les Cerfs d’Or, pour l’alliance de Leicester, maison dirigée par Claude, petit-fils du dirigeant de l’Alliance

Pour ce qui est du scénario de Fire Emblem: Three Houses, j’en parlerai en soit assez peu, le scénario étant un gros point fort du jeu. Sachez juste que le jeu est divisé en 2 phases, une phase où vous êtes professeur de votre classe à l’Académie et une autre phase, qui se passe 5 ans après, où le continent entier est en guerre.
La première phase reste globalement la même peu importe la maison que vous ayez choisi, tandis que la 2ème phase du scénario diffère selon quelle voie vous avez choisie parmi les 4 (car il existe une voie où vous restez loyal à Garreg Mach, sans vous engager dans la défense d’une nation). J’arrête donc de parler du scénario en tant que tel, mais vu que l’on va s’intéresser aux personnages, je vais devoir continuer à en parler à travers les personnages.
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, tous les personnages de Fire Emblem: Three Houses sont une réussite au niveau du design, et les personnages à l’histoire décevante se comptent sur les doigts d’une main. Car chaque personnage a une (voire plusieurs) quêtes annexes dans laquelle (ou lesquelles) son passé se dévoile un peu plus.
Sans compter que d’autres éléments pourront vous être révélés si votre niveau d’amitié (voire d’amour) envers un personnage, représenté pas les lettres « C », « B », « A » et « S », la lettre S n’étant accessible que pour une seule unité, celle avec laquelle Byleth décide de se marier.
Et en soit, c’est une très grande réussite. Chaque personnage est incroyable, chaque personnage est unique, et l’univers est tellement riche que je pourrais écrire une Amachronique sur Fire Emblem: Three Houses tellement j’ai de choses à dire. La discrimination des emblèmes, la situation politique des régions à l’extérieur de Fodlan, les origines des conflits entre les 3 Nations, le groupe de « ceux qui agissent dans l’ombre », les mystères autour de Byleth, qui est Sothis, l’esprit situé dans le corps de Byleth…..

Le chara-design et les graphismes du jeu en général sont de très bonnes qualités. Alors oui parfois les limites sont pas très nettes mais eh! C’est un Tactical-RPG avec vue de dessus, pas un jeu narratif !! Les graphismes sont secondaires, surtout dans un Fire Emblem où l’importance va avant tout à la qualité du chara-design. Et Fire Emblem: Three Houses réussit son pari haut la main de ce côté. Il n’existe pas deux personnages jouables qui se ressemblent, et c’est dingue.
Des personnages humains
Si on n’évite pas les clichés du genre avec par exemple le grand gaillard, ici incarné par Raphaël, la fille très craintive, ici incarnée par Bernadetta et le personnage fainéant, ici incarnée par Hilda, le reste est d’excellente qualités: chaque personnage est lui-même et ça se voit, surtout quand le jeu fourmille d’informations à vous dire sur ces dits personnages, rien que dans leurs fiches d’identité que vous obtenez au début du jeu.
Et le pire c’est qu’ils ont donné un arc scénaristique, qui se passera à l’écran ou non, à chacun des personnages, qui sont plus de 25 en comptant uniquement les étudiants (car il y a environ 7 personnages en plus qui pourront se greffer à votre groupe). Chaque personnage arrive à l’académie avec ses problèmes, en ressort avec telle ou telle réponse, évolue pendant les 5 ans et voit assiste dans votre quête si vous l’avez recruté ou alors vous fera généralement face sur le champ de bataille, mourant généralement sous vos yeux.

Et c’est une énorme qualité du jeu: l’empathie qu’il vous fait ressentir pour vos adversaires: car dans la deuxième phase du jeu, vous affronterez les anciens élèves de l’académie, qui étaient dans des maisons rivales et que vous n’avez pas recrutés.
Et si c’est déjà très dur de voir mourir un personnage important du jeu, c’est encore pire quand il meurt parce que vous n’avez pas réussi à le recruter à temps, et que vous êtes obligé de l’achever pour continuer l’histoire. Ça m’est arrivé plus d’une fois dans tout le(s) jeu(x) (je parle des différentes runs pour achever les quatre scénario). Franchement bien joué, la dernière fois que ça m’est arrivé, c’était avec Undertale, il y a plus de 4 ans.

Mais cette ambiance de constante découverte ne dure que lors de la première run, car il y a 4 scénarios à faire. Déjà, je ne comprends pas l’idée de ne pas faire recommencer au début de la deuxième phase. Alors oui je comprends, il y a le choix des maisons et les relations avec les personnages afin de pouvoir en recruter certains (j’ai même pas parlé de ça nom de dieu, ce que ce jeu est riche) mais donnez au moins la possibilité, surtout quand il est possible d’accéder à tel ou tel niveau de relation en échange d’une monnaie uniquement disponible en New Game+…
Vraiment je comprends pas. Le pire c’est que cette décision de ne pas laisser la possibilité de recommencer au moment où les scénarios divergent fait qu’on est obligé de se retaper toute la phase à l’Académie, qui n’est pas forcément énervante, mais qui lasse forcément lorsqu’on la fait pour la 4ème fois… Le pire c’est que le jeu est excellent, et son gameplay également.
Un Persona-like ?
Comme vous avez pu le voir ci-dessus, le gameplay du jeu peut être séparé en deux parties distinctes: les phases au sanctuaire, où vous pouvez réaliser des quêtes, gérer votre inventaire, devenir ami avec vos élèves, mais également avec les autres élèves afin d’essayer de les recruter…. En soit cette partie ressemble à un peu à quelque chose qui pourrait sortir de Persona 5, avec l’environnement scolaire, la gestion du temps….
Ce que j’appelle la partie de Garreg Mach est très réussi (surtout par rapport à Fates et son vieux château tout moisi). Mais ce qui fait la grande force de Fire Emblem, c’est bien évidemment son gameplay de tactical, qui intervient ici lors des batailles. Déjà, sachez que le système de Fire Emblem est un peu chamboulé dans ce jeu: exit le triangle des armes (Epée>Hache>Lance>Epée>Hache….).
Le système disparaît ici au profit d’un système de faiblesse et de résistance(par exemple les mages résistent à la magie, vu qu’ils l’utilise également; les unités volantes sont faibles aux flèches parce que c’est bien connu que le prédateur naturel de Pégase c’est Legolas et que Conan il est nul; et en dernier exemple les archers sont généralement assez faible, parce que trouvez des explications au bout d’un moment). Fire Emblem: Three Houses assouplit donc son système, et c’est vraiment très agréable à prendre en main.
Les batailles sont vraiment intéressantes à jouer, et ça l’est encore plus quand on prend en compte les escouades, les créatures géantes, les armes disposées sur le terrain, les aléas, les affinités des personnages qui apporte des boosts…. Ouais, niveau gameplay, Fire Emblem Three Houses est vraiment plus que complet et en plus de ça, chaque carte de bataille est vraiment bien pensée et très bien réalisée, chacune ayant sa propre ambiance et certaines cartes n’apparaissant même pas dans certains scénarios pour vous dire !!

Niveau musique, c’est à nouveau un coup critique. La globalité de l’OST du jeu est excellente. Chaque morceau colle à l’ambiance du lieu qu’il est sensé représenter, pour ce qui est des musiques de bataille, ou accompagne à merveille la cinématique en cours, pour ce qui est de l’autre partie de l’OST du jeu. Et en plus de ça quelques morceaux se démarquent par leur qualité encore supérieure, comme par exemple « Edge of Dawn », l’un des thèmes principaux du jeu, entendu dans la plupart des trailers, qui est ici rattaché au personnage d’Edelgard.
On peut aussi penser à « Between Heaven and Earth », thème de l’une des batailles les plus importantes de la phase d’académie. Bref, l’OST du jeu est une masterpiece, qui est déjà culte pour moi (mon dieu ce que je déteste ce terme). Edge of Dawn et Between Heaven and Earth sont écoutables ci-dessous.
Notation:
Gameplay et level-design: 20/20
Graphismes et chara-design: 18/20
Scénario: 17,5/20
Musique: 20/20
Durée de vie et Plaisir de Jeu: 17/20
Total: 92,5/100=18,5/20
Fire Emblem: Three Houses est une vraie réussite. Le jeu va où il veut aller, il sait quoi faire à tel ou tel moment et son idée de base est brillamment adaptée. C’est difficile de croire qu’on est en face de la même licence qui a failli s’arrêter il y a 10 ans, à cause de ventes qui chutaient encore et encore et qui aujourd’hui explosent. Fire Emblem: Three Houses devait être mon dernier essai avec la série Fire Emblem, mais il a réussi à m’insuffler un amour pour la série, c’est dire à quel point le jeu est grandiose alors que son annonce lors de l’E3 2018 m’avait laissé de marbre. Clairement l’un des meilleurs jeux de l’année.