
Victime du système éditorial du Jump, Yui Kamio Let’s Loose a pris fin ce lundi. Mais aujourd’hui, voyons pourquoi l’oeuvre a prise fin et surtout, voyons ce qu’elle a dans le ventre. Bon avant de commencer, je tiens à préciser qu’il se peut que j’ai mal compris des passages. Vu que ce manga n’a pas eu un franc succès, j’ai galéré à le trouver en scans FR, pour ne trouver qu’une version anglaise au final.. Mon anglais est correct mais pas irréprochable, désolé si des choses restent flous.
Yui Kamio Let’s Loose, ou « Kamio Yui wa Kami o Yui » est un manga de Hiroshi Siibashi, auteur de Nura: Rise of the Yokai Clan. Mais bon si vous avez lu l’Analytique sur le Jump (ce qui est plus que probable), vous êtres déjà au courant. Le manga nous raconte l’histoire de Yui Kamio, jeune fille aux cheveux blancs, symbole de la pureté et de l’innocence, qui est appelée « l’ange » par ses camarades de classe. Hormis ses cheveux blancs neige, sa seule particularité physique est la chaîne qui attache sa chevelure, chaîne plus que primordiale car si elle s’enlève, les cheveux de Yui deviennent noir et sa personnalité change: de jeune fille pure et innocente, elle devient bien plus combative et violente, au point d’être sadique sur les bords (je ferai la distinction « White-Yui » et « Black-Yui » afin de faciliter la chose) . En plus de Yui, on suivra Nao, la meilleure amie de Yui qui s’occupera généralement de faire en sorte que White-Yui apparaisse le plus souvent et Kiito Sonomiya, tombeur du lycée où vont être transférée Yui et Nao, qui se retrouvera tant bien que mal mêlé à leur mésaventure. Le cadre est plus que basique et peut rappeler Ranma 1/2 sur pas mal de points: un carde scolaire, un personnage principal à deux facettes, qui s’intervertissent à cause d’un élément (Ranma et ses formes homme et femme qui changent selon la température de l’eau qu’il touche, froide=femme et chaud=homme et Yui avec sa chaîne), une personne proche du personnage principal qui l’aide à surmonter son problème ou qui le subit lui aussi (Genma Saotomé, père de Ranma, qui devient un panda avec de l’eau et Nao, amie de Yui qui vit avec elle, qui s’occupe de nouer ses cheveux) et enfin une figure emblématique du lycée populaire parmi le sexe opposé au sien (Akané Tendo, qui se fait poursuivre de mecs la demandant en mariage et Kiito Sonomiya, garçon très populaire de son lycée). Mais copier un manga ne suffit pas pour l’égaler….

Commençons par les bons points. Le style graphique du manga est joli. On sent que l’auteur a déjà eu l’expérience d’une longue série dans le Jump. Les personnages sont dynamiques et les décors assez fournis. Je prendrais pour exemple la case que j’ai mis ci-dessous. Siibashi sait bien dessiner, c’est indéniable. On notera également un contraste qui se dessine au fur et à mesure entre les visages de White-Yui et de Black-Yui. Celui de White-Yui pétille, a les yeux qui scintillent, un peu comme un visage dans un shôjo, là où le visage de Black-Yui est plus terne, et ce n’est pas à cause des cheveux. On sent que le visage est dessiné pour être moins enjoué et féminin que celui de White-Yui ( après on a pas non plus le visage d’un routard de 45 ans sur le corps d’une lycéenne, juste que le visage de Black-Yui a des trins moins fins que ceux de White-Yui). Autre point fort du dessin: les impacts. Je reprendrai l’exemple du chapitre 4, qui est l’un de mes préférés. Dans ce chapitre Mai, une championne de karaté, affronte Black-Yui, qui l’a battue il y a plusieurs années, et qui lui aurait, selon ses dires « tout volé ». Et arrive forcément le moment de l’affrontement, où des techniques humoristiques, mais également des techniques plus sérieuses s’enchaînent. Sur une page, on peut voir Black-Yui et Mai avec leurs jambes qui s’entrechoquent et c’est très plaisant à lire. Le dessin de Shiibashi rend la lecture très dynamique, c’est vraiment agréable et c’est une qualité de ce manga.

Cependant, niveau personnage, on ne peut pas être autant réjoui. Niveau caractère, aucun d’eux n’est vraiment original, et certains sont même carrément éclipses: coucou Nao qui dans pas mal de chapitres, a un empêchement pour servir de prétexte et coller Kiito et Yui ensemble pendant un laps de temps. Et puis même les deux personnages principaux, Kiito et Yui, sont peu développés. Alors oui, c’est sûr que pour un manga de 37 chapitres, il y a peu de marge pour développer correctement 3 personnages (Je compte Black-Yui et White-Yui comme deux personnages différents). Mais bon je suis mauvaise langue, mais ils ont tous les deux droits à un développement à travers quelques événements forcément raccourcis, car Shiibashi devait savoir que son manga était déjà en danger et s’est dit qu’il allait accélérer le récit afin d’essayer de trouver la situation narrative qui plairait aux lecteurs du Jump. Mais fatalement chaque passage est accéléré et le fait que la plupart des scans se trouvent en anglais ne facilite pas grandement la lecture.

Après ça n’est pas forcément un défaut, d’avoir un scénario qui avance très vite. Cependant il faut faire ça quand les personnages sont bien développés et connus des lecteurs. Là plusieurs personnages sont introduits successivement et sont très vite relégués au second plan, voire disparaissent totalement. Encore une fois, c’est quelque chose de très courant, d’introduire des antagonistes peu puissants et qui disparaissent très vite, mais là c’est sur 10 chapitres que ça se produit, et avec des « antagonistes » très souvent hostiles à Black-Yui mais amicaux avec White-Yui et Kiito. Il faut attendre le chapitre 17 pour voir apparaître la première véritable antagoniste qui pour le coup, est assez réussie. Elle est bien flippante et glauque comme il faut. Honoka Awadama, c’est son nom à la petite, est un gros point fort du manga. Oui ce n’est qu’une antagoniste, mais une antagoniste dans un manga de 37 chapitres et donc, Honoka est beaucoup plus marquante. Surtout que dans son arc, le manga prend une ambiance bien plus sombre. On peut penser au lieu de l’affrontement, présent ci-dessous, ou à son pouvoir, qui fait que pour chaque blessure qu’elle s’inflige, Yui aura une blessure similaire au même endroit du corps…

Le scénario met donc des filles semblables à Black-Yui sur le chemin de nos héros, avec des pouvoirs plus que….. particuliers que Yui affrontera et que Kiito scellera avec une chaîne. C’est plus que basique et même si les pouvoirs des antagonistes sont tout de même assez creepy, on s’ennuie quand même plutôt vite à la lecture… Et c’est dommage. J’en suis même arrivé au point où l’arc final ne m’emballait plus parce que clairement le schéma narratif c’est: Arrivée d’une nouvelle élève-rapprochement de l’élève avec Yui et/ou Kiito- l’autre remarque le problème et cherche où est l’antagoniste-combat-scellement par Kiito. Et même si le design des antagonistes et de leurs attaques est vraiment très sympathique, le reste est quand même vachement plat. Et c’est la même chose pour l’univers, qui est très basique (environnement scolaire) sauf quand un antagoniste vient foutre le bordel….
Yui Kamio Let’s Loose est un manga qui ne surprend jamais, tout au long de ses 37 chapitres. Si le manga se parcourt sans trop de soucis, il reste tout de même très basique et répétitif…

Notation:
Personnages:13/20
Scénario:10/20
Ambiance et Univers:13/20
Dessin:14/20
Plaisir de lecture:12/20
Total:62/100 = 12,4/20
Yui Kamio Let’s Loose est un manga agréable, pas bon, pas mauvais, mais agréable. Son univers reste correct, ses personnage également, et son dessin reste sa plus grande qualité. Cependant, son scénario moyen vous empêchera d’être vraiment emporté par le manga, et un sentiment d’ennui se dessine au fur et à mesure que vous le parcourez.. Mais malgré tout, son arrêt prématuré reste dommage, car on sentait que Shiibashi souhaitait commencer quelque chose, qu’il n’a pas pu mener à bien à cause de l’arrêt prématuré de son manga.