
Événement de l’année en terme de ventes, qu’on oublie souvent mais qui a une montée en puissance très rapide, Go-Toubun no Hanayome doit son ascension surtout à son récit qui est excellent pour un manga du genre, mais aussi à son anime dont la saison 1 a été diffusée en début d’année. Et devant l’attente interminable qui nous sépare de la sortie des deux premiers tomes en France, prévue pour début février, je vous propose en cette fin de week-end une analyse de la saison 1, afin que vous compreniez pourquoi The Quintessential Quintuplets a déjà conquis tant de coeur. Ah et je ne parlerai que de la saison 1 de l’anime. J’ai effectivement lu quelques scans (4-5 chapitres après là où s’arrête la saison 1) mais je n’en parlerai pas. Et s’il vous plait, aucun spoil sur ce qui se passe ensuite, c’est le premier manga où j’arrive à éviter autant les spoils depuis ma lecture de Shingeki no Kyojin il y a 1 an et demi. Merci d’avance.
Go-Toubun no Hanayome (je raccourcirai en Go-Toubun dans la suite de l’article), qui peut se traduire par « Les Cinq Jeunes Mariées divisées en part égales », dessiné et écrit par Negi Haruba, est, comme son nom l’indique, un manga de romance qui met en scène 5 quintuplées qui se retrouvent par le fruit du hasard à avoir comme prof particulier un élève, Futaro Uesugi, qu’elles ont toutes rencontrée et avec qui le courant n’est pas très bien passé (d’ailleurs petite anecdote, Uesugi est le nom d’un clan de daimyo, des nobles japonais, qui était très influent lors de la période Sengoku. Cocasse quand on sait que dans l’anime, le trait caractéristique des Uesugi est d’être pauvre). Go-Toubun possède un scénario qui peut sembler plus que basique, mais qui fait ce qu’il a à faire.

En 12 épisodes d’une vingtaine de minutes on enchaîne: Introduction et découverte des différents personnages-Quelques situations scolaires-Premier arc (festival)- Une ou deux situations-Examens-Deuxième arc (camp de vacances). Par situation, j’entends de petites intrigues peu importantes qui servent de prétexte ou d’introduction à un événement (le festival ou les examens) et qui sont résolus assez rapidement. Et si ça pourrait paraître assez lourd, le rythme est très bien gérée et ces situations permettent même de souffler un peu avant d’enchaîner sur des arc certes assez courts, douze épisodes de 20 minutes, ça fait « à peine »4H de programme au total, mais qui tiennent en haleine face à des problèmes. Côté scénario, Go-Toubun propose une idée en soit assez spéciale: dès le début, on a le droit à un foreshadowing (anticipation du futur, un flashback inversé en gros), qui nous montre Futaro qui se prépare à se marier avec l’une des quintuplées. Mais laquelle ? Mystère et boules de gommes. Et c’est là que l’idée des protagonistes féminins quintuplées prend tout son sens. Là où on pourrait pense qu’il s’agit d’une idée bateau afin d’introduire plein de personnage féminins d’un coup afin que les fans s’attachent au manga par le biais de ces héroïnes, c’est bien plus profond car le mangaka joue sur le jeu des ressemblances des quintuplées. Ce sera même la source de plusieurs gags de la saison 1 de l’anime, où les quintuplées jouent sur cette ressemblance (le passage pour entrer dans le lycée pour les examens est excellent). Après le seul problème est la couleur des cheveux des quintuplées. Si encore ça passe pour Miku, Nino et Itsuki, qui ont toutes les 3 des cheveux rouges, Nino rouge clair, Miku rouge foncé et Itsuki rouge vif. Mais Itsuka a les cheveux rose pâle et Yotsuba les cheveux orange… Alors je suppose que dans le manga, en noir et blanc, ça doit mieux marcher mais ça semble peu crédible de voir des personnages confondre Miku, qui a les cheveux rouge foncé et longs et Yotsuba, qui a des cheveux courts et orange… Mais sinon le scénario reste tout de même assez basique. C’est une comédie romantique/Tranche de vie quoi. Donc des intrigues de la vie de tout les jours….

L’ambiance de l’anime est bonne enfant et nous fait instantanément sourire. Rien que l’opening, « Gotoubun no Kimochi », qui se traduirai selon plusieurs sites par « Le sentiment de tout » (bien que je ne sois ABSOLUMENT pas sûr de la véracité de cette traduction, au vu de la traduction), donne envie de se laisser entraîner par la douce mélodie, au vu de sa simplicité. D’ailleurs cette opening est chanté par les 5 doubleuses des quintuplées Nakano. Bon on parlera peut-être de l’opening plus en détail dans un Musicalité. Mais oui l’ambiance, bien que basique, est très réussie. L’anime utilise beaucoup d’arrières-plan où on peut remarquer des figures et un fond brillant, le tout avec un visage généralement très souriant. C’est difficile à expliquer mais voici un exemple ci-dessous.

Malgré le fait que la saison ne fasse que 12 épisodes, l’anime a le temps d’introduire les personnages, de leur opposer des problèmes et de les développer. Si certains ont déjà eu droits a un développement entier (Miku, Ichika), d’autres sont en plein développement (Itsuki, Yotsuba) et pour les autres, on sent que les quelques graines qui ont été semés sont le début de quelque chose de bien plus grand (Nino, Futaro). Je me répète mais le rythme est surement le point le plus peaufiné. On ne s’ennuie jamais et on ne voit pas le temps passer (moi qui ai l’habitude de faire 1 ou 2 épisodes par jour, j’en ai enchaîné 6 en une soirée). Côté animation, si la série ne nécessite pas une animation exceptionnelle (c’est un anime scolaire), on reste dans la moyenne. Si les visages sont très bien animés, pour les corps, on ne vole pas très haut, je peux prendre l’exemple du passage où Yotsuba regarde Futaro et ses sœurs courir au loin et on a l’impression de les voir courir en saccadé. Alors oui, les animes du genre ne sont généralement pas des exemples en terme d’animation, mais ici, heureusement que le chara-design est aussi réussi. Après je fais ma mauvaise langue, mais les plans fixes ou avec peu de mouvements sont sublimes et tant mieux, c’est ceux qui sont majoritaires dans cette saison.

Enfin avant de conclure, j’aimerais reparler du scénario. Comme dit au début, si l’idée du foreshadowing est excellente, à part ça, ça reste une comédie romantique, avec des passages vus et revus, mais qui fonctionnent tous très bien. Il faut dire que l’idée des quintuplées fonctionne à merveille. Là où, dans d’autres mangas/anime du genre, les situations ne concerneraient que le héros et le personnage féminin mis en avant lors de cette situation, Go-Toubun reprend le même schéma, mais en faisant intervenir les 4 autres quintuplées, ce qui me fait repenser à une interview de l’auteur, où il disait qu’il devait faire évoluer les quintuplées ensemble, et pas une à une. Et ça se comprend. L’idée de faire évoluer les personnages en même temps est franchement une bonne idée, ce qui permet d’éviter une répétition du schéma narratif (surtout que là, les héroïnes ne sont pas 2 ou 3, mais 5). Et contrairement à We Never Learn, que Go-Toubun surpasse pour moi en tout point, même le héros est intéressant. On a pas un Nariyuki Yuiga assez plat, mais un Futaro Uesugi bien plus captivant et agréable à suivre (par contre We Never Learn reste un très bon manga hein). Néanmoins, même si on sent que il sera amené à évoluer par la suite, surtout à cause des conséquences d’un événement de son passé, à la fin de la saison 1, il reste quasiment identique à ce qu’il était à l’épisode 1. Son caractère n’a pas évolué et même Nino, l’autre personnage de la saison qui avance le moins au niveau développement, a droit à quelques petites avancées sur son histoire future et on commence même à comprendre son caractère si froid envers Futaro, qui lui ne change pas d’un iota. Et c’est vraiment dommage quand on sait que Futaro a, comme les 5 soeurs, un trait de caractère qui ressort particulièrement, traits sur lesquels je ne dirai rien pour vous laisser la surprise. Malgré tout la série enchaîne les bons points, et c’est ce que vous allez voir.

Notation:
Personnages:18/20
Scénario:17,5/20
Ambiance et Univers:18,5/20
Animation:17/20
Plaisir de visionnage:19/20
Total:90/100 = 18/20
Go-Toubun no Hanayome est un excellent anime, qui porte un excellent manga qui, selon ses lecteurs les plus assidus, a une qualité actuelle qui n’a rien à voir avec celle d’hier. Nous assistons peut-être à la naissance de la comédie romantique de cette génération, qui marquera probablement l’histoire du genre, comme Nisekoi en son temps.